• Loi travail : vers une nouvelle semaine

    de colère

    Loi travail : vers une nouvelle semaine de colèreManifestation contre le projet de Loi travail à Paris, jeudi 19 mai. (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

    Une nouvelle journée nationale de grèves et de manifestations est notamment prévue ce jeudi.

       

      La mobilisation continue. La contestation devrait se durcir un peu plus, avec une nouvelle manifestation prévue jeudi, des raffineries et des ports bloqués. A l’inverse, le mouvement des routiers marque une perte de vitesse.

      # Nouvelle journée de mobilisation jeudi

      Les opposants au projet de loi travail battront le pavé lors d'une huitième journée nationale de grèves et de manifestations à l'appel de l'intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU-Unef-Fidl-UNL. Une neuvième journée est déjà programmée le 14 juin, avec ce jour-là, un rassemblement unique à Paris. Alors que le mouvement semblait s'essouffler depuis le 31 mars (entre 390.000 et 1,2 millions de manifestants), il a repris de l'ampleur jeudi, avec entre 128.000 et 400.000 manifestants.

      Les manifestations perdent toutefois du crédit dans l'opinion, selon un sondage BVA pour iTELE : près de six Français sur dix souhaitent qu'elles cessent. L'enjeu, pour les syndicats, est désormais de propager la mobilisation de la rue aux entreprises, en multipliant les arrêts de travail. Le leader cégétiste Philippe Martinez a appelé mardi à "généraliser les grèves".

      Jeudi, l'objectif sera de "s'appuyer sur les secteurs en grève reconductible - raffineries, cheminots - pour faire la jonction avec ceux qui vont entrer dans le mouvement", expliquait vendredi Fabrice Angéi (CGT).

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      # Le blocage des raffineries se poursuit

      C'est désormais l'épicentre de la contestation. Quatre des huit raffineries françaises, qui représentent près de 50% de la capacité de raffinage, sont affectées : certaines unités de Gonfreville-l'Orcher (Seine-Maritime), Donges (Loire-Atlantique) et Feyzin (Lyon) sont à l'arrêt, tandis que Grandpuits (Seine-et-Marne) tourne au ralenti.

      Tout le week-end, les automobilistes ont pris d'assaut les pompes à essence du nord-ouest. Résultat : 1.500 stations en rupture partielle ou totale, sur 12.000 en France, selon le secrétaire d'Etat aux Transports Alain Vidalies. Plusieurs départements ont pris des arrêtés limitant la distribution de carburant.

      "Nous sommes très déterminés à ce qu'il n'y ait aucune pénurie en France", a prévenu dimanche Manuel Valls. "Nous allons continuer à évacuer un certain nombre de sites et notamment les dépôts", a-t-il affirmé.

      Vendredi et dimanche, les forces de l'ordre ont débloqué plusieurs importants dépôts, permettant de réalimenter certaines stations, mais au risque de mettre de l'huile sur le feu. "Hollande et Valls utilisent les mêmes méthodes que M. Sarkozy en 2010. Face à la lutte des salariés, ils envoient les forces de l'ordre pour casser les grèves", a dénoncé Philippe Martinez, promettant "une réaction à la hauteur de ce que le gouvernement fait". "Des discussions et des assemblées générales sont engagées pour amplifier le mouvement" dans le secteur, a-t-il prévenu. Jean-Claude Mailly (FO), quant à lui, s'en est remis au choix des salariés. "S'ils décident de poursuivre le mouvement, on le soutiendra", a-t-il déclaré dimanche soir.

      # Nouvelles actions dans les ports

      La CGT appelle les dockers à suivre les appels à la grève des 26 mai et 14 juin. "L'activité sera à zéro dans la plupart des ports", a prévenu Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération des ports et docks.

      D'ici là, "on appelle nos camarades à être solidaires des initiatives territoriales", après des actions dans les ports de Nantes-Saint-Nazaire, du Havre ou encore de Lorient la semaine dernière. A Nantes-Saint-Nazaire, quatrième port français, le personnel a reconduit jusqu'à lundi sa grève, qui empêche tout mouvement de bateau. Une nouvelle assemblée générale se tiendra à 8h pour décider des suites du mouvement.

      # Incendie éteint chez les routiers ?

      Le gouvernement espère avoir désamorcé le mouvement des routiers, en leur promettant que la réforme n'aurait pas d'effets sur leurs heures supplémentaires, qui ne pourront donc pas être majorées de moins de 25%. Une "très bonne nouvelle" saluée par la CGT et FO, qui ont toutefois appelé à poursuivre les opérations escargots, blocages de zones logistiques et autres barrages filtrants. Mais pas sûr que la base suive, selon une source syndicale : "On appelle à poursuivre jusqu'au retrait du projet de loi, mais on sait que la réaction des salariés ne sera pas tout à fait la même. Les heures supplémentaires, c'est vraiment ce qui crispait."

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    • Info Libé

      Stups : révélations sur un trafic d'Etat

      Par Emmanuel Fansten 22 mai 2016 à 18:41   LIEN
       
       

      Saisie record à Paris, le 17 octobre : 7,1 tonnes de cannabis sont saisies dans trois camionnettes boulevard Exelmans (XVIe arrondissement). Le lendemain, François Hollande se rend sur place.  Photo WITT.SIPA

      «Libération» révèle le rôle central de François Thierry, ancien numéro 1 de la lutte antidrogue, dans l’importation en France de plusieurs dizaines de tonnes de cannabis en lien avec un des plus gros trafiquants européens. Un système d’une ampleur inédite qui s’apparente à un trafic d’Etat.

      C’est un scandale qui risque de provoquer une déflagration au sommet de la police judiciaire. L’ancien patron de l’Office central pour la répression du trafic illicite de stupéfiants (Ocrtis), François Thierry, est soupçonné d’avoir laissé entrer en France plusieurs dizaines de tonnes de cannabis au cours des dernières années, avec la complicité d’un des plus gros trafiquants européens, recruté par ses soins. Visage de la lutte antidrogue française depuis 2010, le commissaire avait pris l’habitude de poser devant ses plus belles saisies, aux côtés des ministres de l’Intérieur successifs, Claude Guéant, puis Manuel Valls et Bernard Cazeneuve. Que savaient ces derniers des méthodes de François Thierry ? Ont-ils cautionné ce trafic d’Etat ? De nouveaux éléments et un témoignage accablant recueilli par Libération dévoilent l’ampleur de ce système, dont l’existence pourrait mettre en péril des dizaines de procédures judiciaires. Contacté dimanche matin, le ministère de l’Intérieur n’a pas souhaité réagir avant la publication de notre enquête.

      Le déclic

      Le système a déraillé brutalement le 17 octobre à Paris. Ce soir-là, la Direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) met la main sur 7,1 tonnes de cannabis entreposées dans trois camionnettes garées boulevard Exelmans, dans le XVIe arrondissement. Une saisie record pour la capitale. Le lendemain, François Hollande se déplace en personne au siège des douanes pour saluer ce «coup fatal» porté aux trafiquants. Mais l’enquête ouverte le jour-même par le parquet de Paris, confiée à la Juridiction interrégionale spécialisée (Jirs), va réserver quelques surprises. Une facture retrouvée dans une des camionnettes et des traces ADN permettent rapidement de remonter jusqu’à un certain Sofiane H., bien connu des services de police. L’homme habite justement boulevard Exelmans, dans un penthouse de 300 m2 avec piscine intérieure, dont le loyer de 9 000 euros est réglé chaque mois en cash. Mais il a surtout la particularité d’être un indic de l’Ocrtis, dûment immatriculé au Bureau central des sources. Un informateur au pouvoir exorbitant, directement traité par le patron de l’Office, et capable d’importer chaque mois plusieurs tonnes de shit en «livraison surveillée». Cette technique d’enquête, très prisée des services de stups, permet de laisser passer de la drogue sous le contrôle d’un magistrat, afin de démanteler des réseaux de revendeurs à l’arrivée. Une technique légale. Sauf qu’en l’espèce, Sofiane H. semblait bénéficier d’une protection en haut lieu, ce qui lui permettait de poursuivre ses activités sans jamais être inquiété.

      L’affaire d’Exelmans est jugée d’autant plus sérieuse par le parquet que la drogue saisie à Paris fait partie d’un lot beaucoup plus important. Trois jours plus tôt, les douanes avaient déjà intercepté 1,9 tonne de cannabis sur l’autoroute A11, en direction de Nantes. Puis quelques jours plus tard, 6,2 tonnes sont saisies dans une fourgonnette en Belgique. A chaque fois, la marchandise a la même origine. Pour le seul mois d’octobre, plus de 15 tonnes sont donc passées par le même canal sans aucun encombre. Avant que les douanes, avisées par un mystérieux informateur, ne fassent capoter l’opération. Quel rôle a joué Sofiane H. dans ce trafic ? Et surtout, quelle était la nature de sa relation avec François Thierry pour bénéficier d’une telle impunité ? Après quatre mois de cavale, le trafiquant est finalement interpellé le 22 février en Belgique. Un témoin tellement exposé que le parquet a jugé bon d’envoyer les gendarmes d’élite du GIGN pour aller le chercher en hélicoptère lors de son extradition. Une première en Belgique, quelques jours avant le rapatriement de Salah Abdeslam dans les mêmes conditions. Entendu depuis à deux reprises par les enquêteurs, Sofiane H. est resté très évasif, laissant simplement entendre qu’il avait toujours agi sous les ordres de l’Ocrtis.

      Le recrutement

      Le parcours de Sofiane H. est à la mesure du scandale qui couve depuis la saisie record du boulevard Exelmans. L’homme peut en effet se targuer d’être le plus gros importateur de cannabis en France, ni plus ni moins.

      Dès la fin des années 90, à seulement 20 ans, il est déjà considéré comme un des barons du trafic international entre le Maroc, l’Espagne et la France. Recherché pour l’importation de plusieurs tonnes de shit, il est condamné en 2002 à cinq ans de prison, puis à dix-huit ans pour avoir continué à trafiquer depuis sa cellule. Sur une écoute téléphonique, on l’entend menacer un de ses acolytes de «lui trouer les genoux avec une perceuse» après le vol présumé d’une tonne et demie de marchandise. Quelques mois plus tard, il parvient à s’évader de la prison de Metz lors d’un transfert et s’installe dans le sud de l’Espagne. Une période faste au cours de laquelle Sofiane H. se refait rapidement un nom dans l’élite du trafic international.

      Mais après avoir échappé à plusieurs coups de filet, le Français est finalement arrêté en mars 2009 à côté de Marbella, en Andalousie, dans le cadre de l’opération «Baleine blanche», la plus grosse enquête jamais menée en Espagne sur le blanchiment lié au trafic de drogue. L’opération, qui porte sur un montant de 250 millions d’euros, permet d’interpeller une cinquantaine de personnes et de saisir plus de 200 propriétés et véhicules de luxe. En garde à vue, Sofiane H. essaiera d’effacer ses empreintes digitales en se frottant les doigts aux barreaux de sa cellule. Selon plusieurs sources, c’est lors de sa détention en Espagne qu’il aurait été recruté par François Thierry. «Tamponné», comme on dit dans le milieu.

      Extradé en France, Sofiane H. est condamné en avril 2011 à treize ans de prison. Mais il a désormais une bonne avocate. Anne Claire V. n’est autre que la compagne de François Thierry. A l’énoncé du verdict, elle dénonce une «peine sévère». Mais à peine trois ans plus tard, l’avocate spécialisée en droit immobilier dans un grand cabinet d’affaires parvient à faire libérer le trafiquant. Contre toute attente, Sofiane H. bénéficie d’une remise de peine exceptionnelle suivie d’une libération conditionnelle, accordée par un juge d’application des peines de Nancy. Une mesure rarissime, réservée à certains repentis. Selon nos informations, Sofiane H. a dû s’acquitter au passage d’une amende douanière de 2 millions d’euros. Qui a réglé cette somme ? Avec quel argent ? Et comment a été payée l’avocate ? Contactée par Libération, Anne Claire V. n’a pas souhaité s’exprimer. Seule certitude : Sofiane H. va désormais s’imposer comme le plus gros trafiquant de l’Hexagone grâce à la protection de François Thierry. «Un homme à la tête du troisième réseau d’Europe en termes de volume de trafic», selon un enquêteur spécialisé.

      Le trafic

      Jusqu’où l’Office central des stups était-il impliqué dans ce gigantesque scandale ? Et dans quelle mesure les magistrats ont-ils validé certaines procédures ? Un témoignage édifiant permet d’éclairer ce système de l’intérieur. Ancien indic de François Thierry, bien connu des autorités françaises, Stéphane V. a livré de nombreux éléments à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN), chargée de l’enquête sur les méthodes des Stups. Il affirme notamment avoir été mandaté par François Thierry pour garder une villa à Estepona, dans le sud de l’Espagne, entre mars et avril 2012. Pendant près de trois semaines, a-t-il expliqué aux «bœufs-carottes», cinq hommes présentés comme des policiers français se relayaient pour charger et décharger sur la plage des dizaines de paquets remplis de drogue, récupérées sur des Zodiac venus du Maroc.

      Au total, 19 tonnes auraient transité par la villa au cours de ce seul séjour. Une mission payée à Stéphane V. en cash par François Thierry. Il sera à nouveau sollicité plusieurs fois par le grand patron des Stups pour des opérations identiques, jusqu’en décembre 2014.

      Lire aussi :«En tout, 19 tonnes de cannabis ont transité par la villa au cours de ce seul séjour»

      Selon ce témoin, jugé crédible par le parquet, le schéma était parfaitement rodé. La drogue était achetée en gros à Marbella. Une partie des équipes, préalablement identifiées par l’Ocrtis, était ensuite interceptée dans des «go-fast» à la remontée. Les autres pouvaient alors inonder le marché sans être inquiétées. La came étant payée au départ, rien n’était perdu. Une stratégie basée sur un double objectif : faire grossir la taupe de François Thierry tout en éliminant les équipes concurrentes, grosses saisies et convocation de la presse à l’appui.

      Lire aussi :François Thierry : tuyaux, «tontons» et tonnes de shit

      Les conséquences

      Difficile d’imaginer qu’un commissaire loué pour sa prestance, son professionnalisme et sa connaissance des dossiers ait pu agir de la sorte sans l’aval de sa hiérarchie. Combien d’équipes sont tombées dans les pièges tendus par l’Ocrtis ? Combien de livraisons surveillées ont été autorisées ces dernières années sur la foi d’informations tronquées ? Combien de suspects sont désormais potentiellement libérables par des avocats pugnaces ?

      Toutes les procédures judiciaires dans lesquelles le nom de Sofiane H. apparaît risquent en tout cas d’être fragilisées. Comme en juillet 2015, quand la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a annulé l’ensemble d’une procédure ayant abouti à la saisie de 132 kilos de cocaïne par l’Ocrtis, dans l’affaire dite de la «coopérative». «Une provocation policière», avait estimé les magistrats pour motiver leur décision, soulignant le rôle «déterminant» de l’Office dans la mise en place du trafic. A l’époque, cet arrêt avait mis en émoi les services enquêteurs, inquiets de voir leurs méthodes soudainement retoquées par la justice. Cette nouvelle affaire, autrement plus sensible, risque de relancer sérieusement le débat.

      Emmanuel Fansten
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    • Cannes 2016 : une deuxième Palme d'Or

      pour Ken Loach

      Delphine Perez | 22 Mai 2016, 19h20 | MAJ : 22 Mai 2016, 22h04      LIEN
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      Ken Loach remporte la Palme d'or pour la deuxième fois, à la 69e édition du Festival de Cannes.Ken Loach remporte la Palme d'or pour la deuxième fois, à la 69e édition du Festival de Cannes. (LP/Fred Dugit)

      Le rideau est tombé sur Cannes 2016. A 79 ans, deux après avoir dit qu'il arrêtait le cinéma, le Britannique est revenu au 69e Festival de Cannes, pour remporter une deuxième Palme d'Or avec avec son magistral «Moi, Daniel Blake».

       «Ce monde dans lequel nous vivons se trouve dans une situation dangereuse car les idées que "nous appelons néo-libérales" (...) risquent de nous amener à la catastrophe», a déclaré dimanche le cinéaste. «Il faut dire qu'un autre monde est possible et même nécessaire», a-t-il encore lancé, en français et en anglais, après avoir mis en garde contre le retour de l'extrême droite. 

      Pour beaucoup de festivaliers, son déchirant drame social qui s'inspire de faits réels rapportés par des agences pour l'emploi britanniques, projeté en début de compétition était une évidence. En route vers la récompense suprême. En 2006, Ken Loach avait déjà remporté une première Palme d'Or, pour «Le Vent se lève». 

      A l'opposé de sa génération, le jeune canadien Xavier Dolan, 27 ans, qui avait explosé sur la croisette avec «Mommy» en 2014, a raflé le Grand prix, avec «Juste la fin du monde». Un long-métrage, interprété par un casting français - Cotillard, Seydoux, Cassel, Baye - qui lui a «permis d'être compris», comme il l'a expliqué en pleurs sur scène. 

      Après dix jours vibrants de stars, de projections huées ou applaudies, de paillettes et d'exubérance, le jury, présidé par l'Australien George Miller, père de «Mad Max», a fait son choix, dimanche matin, parmi les 21 films en compétition. Comme nous le révélions quelques minutes avant le début de la cérémonie, aux côtés de Ken Loach, Cristian MungiuAsghar Farhadi, Xavier Nolan, Olivier Assayas et Andrea Arnold ont également pris place au palmarès.

      >>>> Revivez la cérémonie de clôture minute par minute. 

      20H 30. «Vous êtes très gentils», déclare le grand cinéaste Ken Loach, qui rafle pour la seconde fois la prestigieuse Palme d'Or. Après le Vent se lève, Palme d'Or en 2006, le Britannique a ému le jury du 69e Festival avec son émouvant «Moi, Daniel Blake». «Un autre monde est possible. Et même c'est nécessaire» déclare en français et en anglais, le réalisateur de 79 ans, qui en cinquante ans de carrière a livré une œuvre dédiée au cinéma social. 

      VIDEO. Le discours de Ken Loach





       was made to give voice to those who need it. is a triumph that makes that voice EXTREMELY LOUD. @SixteenFilms





      20h22. Le Grand Prix pour le Canadien Xavier Dolan. «L'émotion ce n'est pas toujours facile. Ce n'est pas facile de la partager avec les autres. J'ai tenté de raconter l'émotion de gens blessés. Tout ce qu'on fait dans la vie, on le fait pour être aimé. Moi en tout cas. Plus je grandis et plus je me rend compte qu'il est difficile d'être compris. Mais moi je sais mieux qui je suis» dit Xavier Dolan, en pleurs, qui livre un discours fort et qui lutte pour parler. «Je préfère la folie des passions à la sagesse de l'indifférence» conclut-il en citant Anatole France. En 2014, Xavier Dolan avait reçu le Prix du jury pour «Mommy».

       – Crédit AFP

       

       ► Xavier Dolan très ému de recevoir le Grand Prix du jury pour "Juste la fin du monde"







      20h16. Prix de la Mise en scène ex aequo 
      pour le Français Olivier Assayas (Personal Shopper) et le Roumain Cristian Mungiu (Bacalaureat).« Personal Shopper», le film mi-méditatif mi-fantastique de l'auteur français avait fait chauffer les réseaux sociaux, mais il a été hué lors de sa projection au 69e Festival de Cannes. Cristian Mungiu, seul roumain récompensé à Cannes, est déjà lauréat d'une Palme en 2007 pour «4 mois, 3 semaines, 2 jours» sur l'avortement sous Ceaucescu.


       – Crédit AFP

      20h13.
       2e prix pour «Le Client», le film Asghar Farhadi, qui décroche le prix du scénario. «Je ne suis pas connu pour faire des films gais. mais je suis heureux d'avoir pu faire plaisir aux gens avec ce film» a déclaré l'Iranien en recevant son prix.

       –
      20h10.
       Prix d'interprétation féminine pour la Philippine Jaclyn Jose,époustouflante dans «Ma Rosa» de Brillante Mendoza

       – 20h07. «American Honey», de Andrea Arnold, Prix du jury

      19h59. Prix d'interprétation masculine décerné à Shahab Hosseyni. L'acteur, grand habitué du cinéma Asghar Farhadi, a brillamment convaincu dans le film «Le Client». «Je dois ce prix à mon peuple» dit sobrement l'acteur en iranien. A 42 ans, il a 25 films à son actif, dont notamment «Une séparation», d'Asghar Farhadi. 

       – Crédit AFP


      VIDEO. DATA. Cannes : la Palme d'or, le jackpot assuré ?


      19h55. Ibrahim Maalouf sur scène à la trompette.
       Le célèbre jazzman enflamme la salle avec ses musiciens sur la musique de «Pulp fiction». 

      19h46. Le réalisateur Arnaud Depleschin, le souffle court, rend hommage à Jean-Pierre Léaud, qui arrive sur scène.

       –
      19h35. «Le dragon» comme on la surnommait pendant le tournage de «Divines» fait un vrai stand-up. Elle prend la tribune, hurle, fait un «youyou» pour sa mère. «Divines», coup de poing venu de banlieue parisienne, porté par une intrigue haletante et un jeu d'actrices à l'énergie folle, est le premier film de la Française Houda Benyamina. Petite, «j'ai fait les ménages dans les avions avec ma mère, j'ai fait des boulots chiants... On n'a pas le droit d'être fatigué (quand on travaille dans) le cinéma !», a-t-elle ajouté. Le maître de cérémonie la coupe. 

       –
      19h31.
       «Divines» remporte le prix de la Caméra d'Or. «Cannes nous appartient  ! On est là ! Que ce soit une femme qui nous remette le prix  ! C'est une tuerie ! Des femmes  ! Des femmes ! » hurle la réalisatrice Houda Benyamina, qui «kiffe». Avant de lancer un cinglant «t'as du clito» à Edouard Waintrop, délégué général de la Quinzaine des réalisateurs, en reprenant une des répliques du film.

      19H15.
       «Timecode» remporte le prix du court-métrage. C'est le 8e court-métrage de l'Espagnol Juango Gimenez

      18h 57. Olivier Assayas 
      «serein», dont le film «Personal Shopper» a été huéà la projection se veut calme.

      18h50. Brillante Mendoza, rappelé pour 
      «Ma Rosa» affirme qu'il veut «choquer» avec son cinéma.

      18h 40. Xavier Dolan, pressenti pour un prix, ne peux plus parler. «Je suis trop ému» dit-il au journaliste Laurent Weil qui l'interroge. 

      18h 30. Les sept films au palmarès. Nous ne savons pas laquelle des sept récompenses de la sélection officielle ils décrocheront ce soir mais, selon nos informations, voici sept films que l'on devrait retrouver ce soir au palmarès du 69ème Festival de Cannes. Leurs équipes ont été rappelées pour monter les marches de l'ultime tapis rouge de cette édition, qui va précéder la cérémonie de clôture dès 19h15.

      - « Moi, Daniel Blake », de Ken Loach (Royaume-Uni) 
      - « Baccalauréat », de Cristian Mungiu (Roumanie)
      - « Juste la fin du monde », de Xavier Dolan (Canada), avec Nathalie Baye, Marion Cotillard, Gaspard Ulliel, Vincent Cassel, Léa Seydoux.
      - « Le Client », de Asghar Farhadi (Iran)
      - « Personal Shopper », d’Olivier Assayas (France), avec Kristen Stewart
      - «Ma Rosa» de Brillante Mendoza (Philippines)
      - «American honey» d'Andrea Arnold (Royaume-Uni)
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    • Manifestations à Paris et en province contre la firme américaine Monsanto

      21/05/2016 à 17h30 LIEN
      "Monsanto, entreprise criminelle", les manifestants n'ont pas de mots assez durs contre l'entreprise américaine.
       
      "Monsanto, entreprise criminelle", les manifestants n'ont pas de mots assez durs contre l'entreprise américaine. - BFMTV

       

       
       

      A Paris comme dans d'autres villes de France et du monde, des marches "citoyennes" anti-OGM et anti-Monsanto ont été organisées samedi. Un moyen de faire pression la Commission européenne qui a ajourné le vote sur la reconduction de l'autorisation du glyphosate.

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    • Participation en forte hausse en pour le second tour historique de la présidentielle. L'Europe regarde. Ciel radieux.      LIEN

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    • Alpes-Maritimes : législative partielle dans le fief d'Estrosi

      Huit candidats se présentent dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes pour succéder à l'Assemblée nationale au maire de Nice.

      Source AFP        LIEN
      Modifié le 22/05/2016 à 15:06 - Publié le 22/05/2016 à 14:11 | Le Point.fr
      Qui pour succéder à Christian Estrosi ?

      Qui pour succéder à Christian Estrosi ? © VALERY HACHE

      Ce dimanche, huit candidats se présentent dans la 5e circonscription des Alpes-Maritimes pour succéder à l'Assemblée nationale au maire de Nice et président de la région Paca Christian Estrosi, qui apparaît comme suppléant de la candidate Les Républicains pour ce scrutin. Christian Estrosi, qui a démissionné de l'Assemblée nationale en mars 2016, pour cause de cumul de mandats, avait été élu en 2012 avec 63,4 % des votes exprimés au second tour face au candidat PS. Il l'avait emporté pour la première fois en 1988 dans cette circonscription, qui couvre notamment une partie de la ville de Nice, à l'âge de 33 ans, devenant alors le benjamin de l'Assemblée. Élu en continu depuis cette date, Christian Estrosi n'avait laissé son siège que lors de ses passages au gouvernement sous la présidence de Nicolas Sarkozy.

       

      Pour ce scrutin, il sera le suppléant de la candidate LR, favorite pour lui succéder : Marine Brenier, une juriste de 29 ans, entrée en 2007 aux Jeunes populaires, dont elle est devenue déléguée nationale en 2012. Elle est devenue conseillère métropolitaine en 2011, adjointe de Christian Estrosi à la mairie de Nice en 2014 et conseillère départementale en 2015. « Je ne fais pas cela pour récupérer ma place », a assuré à Nice-Matin Christian Estrosi à propos de son poste de suppléant. « C'est un symbole de transition pour témoigner de son soutien et montrer aux habitants qu'il est très attaché à cette circonscription », a fait valoir son entourage.

       

      Deuxième tour le 29 mai

       

      Face à Marine Brenier, le Parti socialiste présente Chaama Graillat, 53 ans, salariée d'une entreprise de nettoyage qui se dit la « candidate de la vraie vie ». Au PS depuis 6 ans, elle est secrétaire de la section de la 5e circonscription. Le FN, arrivé 3e au premier tour en 2012 avec 21,41 % des suffrages exprimés (contre 44,23 % à Christian Estrosi et 25,18 % à Paul Cuturello, le candidat socialiste), sera quant à lui représenté par Michel Brutti, 59 ans, un ex-chef d'entreprise. Cinq autres candidats se présentent : Philippe Pellegrini (Front de gauche), Romane Raiberti-Ingigliardi (SE), Christine Beyl (Alliance écologiste indépendante), Nicolas Rousseaux (DVD) - un « spécialiste » des législatives partielles qui s'est déjà présenté cette année dans le Nord et en Loire-Atlantique - et Pascal Reva. Ce dernier, l'un des initiateurs de Nuit debout à Nice, a annoncé qu'il s'était retiré de la course après un vote négatif de l'assemblée générale du mouvement, mais il est toujours officiellement candidat, l'annonce de son retrait ayant eu lieu après la date limite de dépôt des candidatures, a précisé la préfecture. Dimanche, 88 286 électeurs sont appelés aux urnes dans 118 bureaux de vote, dont 66 à Nice. Le deuxième tour aura lieu le 29 mai.

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    • Daech : un message audio appelle à attaquer l'Occident durant le ramadan

      22 Mai 2016, 10h44 | MAJ : 22 Mai 2016, 10h44   LIEN

       

          ARCHIVES. Sur cette photo diffusée par une branche média du groupe Etat islamique, al-Itisam Media, le 29 juin 2014, son porte-parole Abou Mohamed al-Adnni  apparaît flouté (au centre), au côté du chef militaire jihadiste Abu Omar al-Shishani (le Georgien Tarkhan Batirashvili), tué lors d'un raid américain en mars dernier. 

      ARCHIVES. Sur cette photo diffusée par une branche média du groupe Etat islamique, al-Itisam Media, le 29 juin 2014, son porte-parole Abou Mohamed al-Adnni apparaît flouté (au centre), au côté du chef militaire jihadiste Abu Omar al-Shishani (le Georgien Tarkhan Batirashvili), tué lors d'un raid américain en mars dernier. 

      Al-Itisam Media / AFP

       

      L'organisation Etat Islamique (EI) a diffusé samedi soir un nouveau message audio appelant à des attaques contre les Etats-Unis et l'Europe. Ce message d'une trentaine de minutes, diffusé en ligne après des heures de rumeurs sur les médias sociaux , est attribué au porte-parole, du groupe Etat islamique Abou Mohammed Al-Adnani.

       

       

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      Il intervient au lendemain d'un largage de tracts sur Raqqa, capitale autoproclamée de l'EI, par la coalition antijihadistes commandée par les Etats-Unis demandant pour la première fois aux habitants de la ville de quitter les lieux.

      «Serons-nous défaits si nous perdons Mossoul, ou Syrte, ou Raqa, ou toutes les villes, pour retourner là où nous étions auparavant ?, interroge al-Adnani dans cet enregistrement. Non. Car la défaite c'est perdre le désir et la volonté de se battre». Les villes de Mossoul, en Irak, Syrte, en Libye, et de Raqa, dans le nord de la Syrie, sont trois bastions de l'EI, organisation jihadiste ayant revendiqué les attaques de Paris (130 morts) en novembre dernier mais qui perd du terrain dans son fief originel au Moyen-Orient.

      Dans ce premier enregistrement sonore attribué à al-Adnani depuis le mois d'octobre, ce dernier dit se moquer des Etats-Unis, à la tête d'une coalition internationale ciblant les positions de l'EI en Syrie et en Irak, car incapable, selon lui, de vaincre l'organisation jihadiste. «Même 20.000 frappes aériennes» par la coalition n'ont pas réussi à anéantir l'EI, affirme l'organisation. Dans ce message, Daech menace d'attaques contre les Etats-Unis et l'Europe au cours du mois du jeûne musulman du ramadan qui commence début juin. L'an dernier avant le ramadan, l'EI avait aussi appelé ses partisans à des attaques.

      Selon l'expert des réseaux jihadistes Aymenn al-Tamimi, «il semble que l'EI semble plus clairement reconnaître ses difficultés à conserver un territoire», tout en mettant l'emphase sur «l'idée de poursuivre (le combat) malgré des pertes».

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      Le Portugal a fonctionné entièrement

      à l’énergie renouvelable

      pendant quatre jours

      LES ECHOS -  Le 20/05 à 09:54- Mis à jour à 12:28     LIEN

      Entre le 7 et le 11 mai, pendant 107 heures, le Portugal a fonctionné uniquement grâce aux énergies renouvelables. - Shutterstock
      Entre le 7 et le 11 mai, le pays a eu uniquement recours à l’éolien, le solaire et l’hydraulique pour son électricité.
      C'est l'APREN, association portugaise spécialiste des énergies renouvelables qui s'en est rendue compte en épluchant les données du Réseau national de l'énergie  : la semaine passée, le Portugal a franchi une étape importante en couvrant ses besoins en électricité uniquement grâce à des ressources renouvelables.
      Pendant quatre jours, entre 6h45 le samedi 7 mai et 17h45 le mercredi 11 mai, il n'a pas été nécessaire de recourir à une source d'énergie fossile comme celles des centrales thermiques au charbon ou au gaz. Pendant 107 heures, le pays a fonctionné grâce à l'énergie solaire, éolienne et hydraulique.
      Un modèle bientôt répandu en Europe ?
      En 2013 encore, comme le rappelle le Guardian qui s'appuie sur les chiffres d'Eurostat , le Portugal tirait pourtant 27% de son électricité du nucléaire (généré ailleurs en Europe), 13% de l'hydraulique, 7,5% de l'éolien et 3% du solaire. Le résultat d'une ambitieuse politique de transition énergétique enclenchée il y a plusieurs années . Très dépendant des importations d'hydrocarbures, le pays a lourdement investi dans un important parc éolien et dans ses capacités de production hydroélectrique.
      Cette prouesse énergétique, « qui semble extraordinaire aujourd'hui, sera monnaie courante en Europe dans seulement quelques années », assure James Watson, PDG de SolarPower interrogé par le Guardian. La part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique de l'Union européenne est effectivement en hausse .
      C'est en Suède que la part des énergies renouvelables est la plus élevée, d'après l'Office européen de statistiques. Celles-ci contribuent à plus de la moitié (52,6%) de la consommation finale, devant la Lettonie et la Finlande (38,7% chacune), l'Autriche (33,1%) et le Danemark (29,2%).
      La France, elle, est à la peine. Alors que le pays s'est engagé à atteindre 23% d'énergie renouvelable d'ici 2020, cette proportion n'atteignait que 14,2% en 2013 .
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    • Une attaque de Boko Haram frappe le village de Yébi, dans le sud-est du Niger

      Lien

      Des soldats nigériens patrouillent aux alentours de Bosso, le 27 mai.
      © ISSOUF SANOGO / AFP
       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

       

      Par RFI Publié le 20-05-2016 Modifié le 20-05-2016 à 23:23

      Une nouvelle attaque du groupe terroriste Boko Haram a frappé le Niger, ce jeudi 19 mai au soir. Vers 22h30, des combattants du groupe terroriste ont ravagé le village de Yébi, à quelques kilomètres de la ville de Bosso, dans le sud-est du Niger. Une région qui a déjà plusieurs fois été la cible du groupe Boko Haram.

      Une vingtaine d'hommes armés sont entrés dans le village de Yébi, ce jeudi soir. Ils ont tiré à plusieurs reprises sur les habitants et brûlé une dizaine d'habitations, raconte Bako Elhadj, le maire de la ville voisine de Bosso. Selon lui, au moins huit civils ont été tués dans la fusillade ou dans les incendies et au moins huit autres personnes ont été blessées.

      D'après un communiqué de l'armée, les combattants de Boko Haram ont également mis le feu au marché local et à plusieurs animaux avant de prendre la fuite et de rejoindre le Nigeria.

      → A (RE)LIRE : Boko Haram en cinq actes: évolution de l'islam radical au Nigeria

      Pour tenter de les retrouver, des militaires ont mené des opérations de ratissage dans le secteur. Une zone où les arbres et les bosquets, potentielles cachettes pour les combattants, sont nombreux le long de la rivière qui sert de frontière entre les deux pays.

      Cela fait un an que cette région du Niger, près du lac Tchad, est frappée par des attaques du groupe Boko Haram. Mi-mars à Bosso, un attentat suicide avait tué un militaire nigérien et fait deux blessés, deux autres soldats.

      → (RE)VOIR AUSSI : le webdocumentaire de RFI sur Boko Haram

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    • Le Parlement turc approuve la levée de l’immunité des députés

      LE MONDE | 20.05.2016 à 13h26 • Mis à jour le 20.05.2016 à 20h20 | Par Le Monde.fr (avec Marie Jégo)     LIEN

       
      Le Parlement turc a engagé, vendredi, l’examen d’un projet de révision constitutionnelle dont le but est de permettre la levée de l’immunité des députés visés par des procédures judiciaires.

      Le Parlement turc a largement approuvé vendredi 20 mai un projet de réforme controversé dont le but officiellement affiché est de permettre la levée de l’immunité des députés visés par des procédures judiciaires, mais dont l’objectif sous-jacent est de contribuer à installer un régime présidentiel fort, ainsi que le souhaite l’actuel président turc, Recep Tayyip Erdogan.

       

      Le texte a recueilli 376 voix favorables lors d’un vote à bulletin secret, a annoncé le président du Parlement Ismail Kahraman, soit plus que les deux tiers (367) requis pour une adoption directe. Ce vote ouvre la voie à des poursuites contre 138 députés, dont 50 du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde).

       Lire (en édition abonnés) :   Turquie : Recep Tayyip Erdogan accélère sa marche vers l’hyperprésidence

      • Sur quoi porte la réforme constitutionnelle soumise au Parlement ?

      Le projet de révision constitutionnelle, porté par le Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur), au pouvoir, est destiné à lever plus facilement l’immunité des parlementaires dans le collimateur de la justice : il suspend par une clause provisoire l’article 83 de la Constitution qui garantit cette immunité.

      La mesure vise 138 parlementaires au total, pour la plupart des élus du Parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche prokurde), accusés de collusion avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, interdit en Turquie), en guerre contre Ankara depuis juillet 2015.

      Le HDP dénonce une manœuvre de l’AKP qui cherche à l’évincer. L’AKP répond que 27 de ses membres sont concernés par cette mesure.

      Avec cette réforme, 50 députés du HDP (sur 59), dont les deux coprésidents du parti, Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, risquent des poursuites judiciaires.

      Discutée depuis des mois, cette levée de l’immunité des députés, soupçonnés de propagande en faveur du « terrorisme » (du PKK), a donné lieu à des pugilats lors de son examen en commission.

      • Quel est le lien entre ce texte sur l’immunité et le souhait de M. Erdogan d’une présidence plus forte ?

      Le texte ayant récolté au moins 330 voix en sa faveur, un référendum pourra être convoqué par le président Erdogan. Et ce référendum ne portera pas sur l’immunité seulement. Il pourrait inclure un renforcement des prérogatives présidentielles.

      Car M. Erdogan n’a plus qu’une idée en tête : modifier la Constitution pour se tailler un costume présidentiel à sa mesure. Pour y parvenir, il y a deux manières de le faire : soit par un vote du Parlement à une majorité des deux tiers, soit par référendum.

      Or les islamo-conservateurs contrôlent 317 sièges sur 550 : la barre des deux tiers est à 367 ; en revanche, seules 330 voix sont nécessaires au Parlement pour convoquer un référendum constitutionnel.

      • Comment M. Erdogan renforce-t-il ses pouvoirs ?

      Depuis son élection au suffrage universel direct en août 2014 (avec près de 52 % des voix), une première en Turquie où le président était jusqu’ici élu par le Parlement, l’homme fort du pays brûle de modifier la Constitution issue du coup d’Etat militaire de 1980.

      Il s’agit pour lui de revêtir coûte que coûte l’habit d’un président fort, sans contre-pouvoirs. Et comme la fonction présidentielle telle qu’elle est décrite dans la loi fondamentale en vigueur n’est qu’honorifique, M. Erdogan se sent à l’étroit dans ce rôle.

      Lire aussi :   En Turquie, Erdogan plaide l’« urgence » d’un référendum pour un régime présidentiel à sa mesure

      Rien ne semble pouvoir lui barrer la route. Même la sémantique joue en sa faveur depuis que la presse progouvernementale et les réseaux sociaux le désignent désormais comme « le chef » (reis).

      La démission forcée, le 5 mai, du premier ministre Ahmet Davutoglu, qui était aussi le chef de l’AKP, peut être vue comme l’acte I de la marche de M. Erdogan vers le pouvoir absolu. Il est chef de l’exécutif, chef des armées et chef de facto de l’AKP.

      Dimanche 22 mai, les délégués de l’AKP se réuniront en congrès pour désigner un nouveau dirigeant. Pour éviter les divisions, ils voteront pour un candidat unique : Binali Yildirim, 61 ans, ministre destransports depuis 2002 et membre du cercle rapproché du président.

      Cette candidature unique a été annoncée jeudi 19 mai par un responsable de l’AKP. M. Yildirim devrait se voir confier dans la foulée, par M. Erdogan, la mission de former un nouveau gouvernement, lorsque Ahmet Davutoglu remettra officiellement sa démission.

      Lire aussi :   Le ministre turc des transports, Binali Yildirim, succédera au premier ministre Ahmet Davutoglu


      En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/05/20/turquie-derriere-un-vote-sur-l-immunite-des-deputes-la-marche-vers-l-hyperpresidence-de-m-erdogan_4923326_3218.html#UhE0lZ2YRM2izkB4.99

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