• Raids meurtriers de l’armée syrienne au nord-est de Damas

    Le Monde.fr avec AFP | 02.07.2016 à 12h47 • Mis à jour le 02.07.2016 à 14h02   LIEN

    L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) rapporte qu’au moins 31 personnes sont mortes samedi 2 juillet dans des raids menés par le régime de Bachar Al-Assad à Jairoud, à 60 kilomètres au nord-est de Damas, en représailles à la mort d’un pilote de l’armée la veille. Parmi les tués figurent au moins « deux membres du corps médical », précise l’organisation sise à Londres, qui ajoute qu’« il y a des dizaines de blessés ».

    Le directeur du centre médical de Jairoud et plusieurs de ses collègues ont été tués, a précisé Abou Malek Al-Jairoud, un militant de cette ville de 60 000 habitants dans la région montagneuse du Qalamoun : « Il y a eu 45 frappes aériennes. Le centre médical a été touché et son directeur tué. »

    Multiples acteurs locaux

    Vendredi, l’armée avait accusé le puissant groupe rebelle islamiste Jaïch Al-Islam d’avoir capturé et tué un de ses pilotes, quelques heures après la chute de son avion à cause d’un « problème technique », près de Jairoud, visée par les raids aériens et les bombardements à l’artillerie du régime samedi.

    Jaïch Al-Islam a affirmé vendredi avoir capturé le pilote après avoir abattu son avion. Islam Allouche, porte-parole du groupe, a ensuite mis en ligne sur son compte Twitter une photo de l’officier gisant au sol, avec un trou dans la nuque, accusant un djihadiste du Front Al-Nosra, la branche syrienne d’Al-Qaida, de l’avoir exécuté. Avant cela, Jairoud était épargnée par les combats depuis plus de deux ans, les responsables locaux ayant conclu une trêve avec le régime.

    La Syrie est le théâtre depuis 2011 d’une guerre très complexe où s’affrontent de multiples acteurs locaux, régionaux et internationaux. Elle a fait plus de 280 000 morts.



    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  •  

    35h, migrants, Turquie... 10 propositions plébiscitées par les Républicains de Sarkozy

    35h, migrants, Turquie... 10 propositions plébiscitées par les Républicains de SarkozyNicolas Sarkozy à Arcachon le 23 juin 2016. (THIBAUD MORITZ / AFP)

    LIEN

    Voici les propositions que les adhérents LR ont le plus approuvé lors des consultations sur leur projet.

     

    Le parti de Nicolas Sarkozy a son projet. Ce samedi 2 juillet, les Républicains ont validé leur plateforme programmatique pour 2017. Elle tient dans un livret bleu et blanc, de 362 pages, fruit d’une dizaine de conventions organisées sur tous les thèmes par Nicolas Sarkozy depuis son retour à la tête du mouvement. A chaque fois, ces propositions ont été soumises à l’approbation des militants lors de votes électroniques…

    Le résultat de ces consultations est instructif : on découvre ainsi quels sont les sujets qui ont suscité le plus de vote auprès des 265.000 adhérents au total de LR : l’immigration arrive en tête (53.000 votants), puis la sécurité (44.118 votants) et la réforme du code du travail (42.031 votants).

    Ces thèmes ont beaucoup plus inspiré les adhérents LR que l’éducation (27.000), l’Europe (23.278 votants), l’agriculture et la ruralité (22.229 votants) et la culture (16.662 votants).

    Dans le détail, voici dix propositions qui ont recueilli des scores approchant les 100%...


    1Les peines planchers

    A la question, "les peines planchers, abrogées en 2014 par le gouvernement, doivent-elles être remises en place pour les récidivistes et les réitérants ?" , 97,50% des adhérents ayant répondu au questionnaire sur l’immigration ont répondu oui.

    2L'assimilation des étrangers

    A la question "pensez-vous que l’étranger qui demande à devenir Français doit faire la preuve de son intégration mais aussi de son assimilation à la communauté nationale ?", 97,43% répondent oui.

    3La rétention de sûreté

    97,28% des votants LR sont d’accord pour "élargir le champ de la rétention de sûreté aux terroristes sortant de prison pour permettre la surveillance et l’isolement dans des centres de dé-radicalisation à l’issue de leur peine, en fonction de leur dangerosité".

    4La sortie des 35 heures

    A la question "Etes-vous d’accord pour que les entreprises puissent avoir la liberté de sortir des 35 heures ?", 96,91% répondent oui.

    5Pas de Turquie dans l’UE

    96,75% veulent que Les Républicains réaffirment "que la Turquie n’a pas vocation à devenir membre de l’Union européenne mais au contraire à fonder avec l’UE et la Russie un espace de coopération et de stabilité".

    6Policiers redéployés

    96,53% veulent "libérer les policiers et gendarmes des contraintes administratives qui pèsent sur eux, afin qu’ils puissent se recentrer sur leurs métiers (ordre public, investigation, renseignement) dans la lutte contre la délinquance".

    7L'évacuation des campements illégaux

    "Donner davantage de pouvoir à l’Etat pour les faire évacuer en urgence et rétablir l’ordre républicain", 96,31% approuvent.

    8La réduction de charges sur les emplois familiaux

    Elle est plébiscitée à 96,31%.

    9La suspension des allocs

    La suspension des allocations familiales pour les familles "en cas d’abstentéisme et de refus des règles de l’établissement" est approuvée à 96,22%.

    10Des effectifs dans la Défense

    96,14% approuvent la proposition d’"organiser une revue stratégique des hommes et des matériels, dès l’été 2017, pour stopper la déflation des effectifs et mettre fin aux impasses actuelles sur l’équipement de nos militaires".

    D'autres succès...

    De nombreuses autres mesures sont plébiscitées à plus de 95% :

    • la"suspension immédiate de Schenghen et rétablissement temporaire des contrôles aux frontières nationales pour les étrangers non européens" , la "suppression de Schengen 1 et refondation d’un Schengen 2 ne faisant adhérer que les pays européens adoptant une politique migratoire commune"
    • "diminuer l’attractivité sociale de l’Europe, en harmonisant les prestations sociales versées aux étrangers dans les pays membres de Schenghen 2"
    • suppression de l’Aide médicale d’Etat
    • renforcer les critères de naturalisation pour "mieux respecter le principe d’assimilation à la communauté nationale"
    • permettre au chef d’entreprise le recours au référendum "en cas de blocage et d’échec d’une négociation dans l’entreprise"
    • "recentrer l’Union européenne sur ses missions essentielles et mettre fin à la prolifération des réglementations européennes techniques"
    • "instaurer une condition de résidence préalable et minimale pour que les étrangers nouveaux venus en France bénéficient d’aides sociales, afin de maîtriser la politiques d’immigration" 
    • "revaloriser la médecine de proximité"...

    En matière institutionnelle, la proposition de "limitation du nombre d’autorités indépendantes" fait aussi un carton.

    Maël Thierry

    Mael Thierry

    Mael Thierry

    Journaliste

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Bangladesh: vingt civils tués dans la prise d'otages, selon l'armée

     

    media Des forces de l'ordre de différentes unités à l'issue de la prise d'otages survenue dans un restaurant de Dacca, au Bangladesh, le 2 juillet 2016. REUTERS/Mohammad Ponir Hossain

     

    Des hommes armés ont fait irruption vendredi soir 1er juillet dans un restaurant du quartier diplomatique de Dacca, la capitale du Bangladesh, et ont alors entamé une prise d'otages qui a duré plus de dix heures. L'attaque a été revendiquée par le groupe Etat islamique. Après une nuit de confusion, ponctuées d'explosions et de fusillades, les unités spéciales ont lancé un assaut et mis un terme à l'opération terroriste. Selon un dernier bilan, le nombre de victimes civiles s'élève à vingt morts dont neuf Italiens, un autre Italien porté disparu, et sept ressortissants japonais. Au moins 13 otages ont été évacués sains et saufs du restaurant. Six assaillants ont été éliminés.

     

    Des commandos lourdement armés de soldats de l'armée de terre et de la marine sont arrivés dans la zone autour du restaurant Holey Artisan Bakery à Dacca au lever du jour. Ils ont lancé un assaut à 7h40 heure locale, plus de dix heures après le début de la prise d'otages.

    Vingt civils, majoritairement des Italiens et des Japonais, ont trouvé la mort dans l'attaque, selon l'armée bangladaise, qui a précisé que la plupart ont été tuées à l'arme blanche. Le ministre italien des Affaires étrangères a précisé ce samedi après-midi que neuf Italiens figurent parmi les victimes, quatre hommes et cinq femmes. Un autre ressortissant italien est porté disparu. Il était présent dans le restaurant au moment de l'attaque mais n'a pas été identifié parmi les vingt victimes. De son côté, le gouvernement japonais a confirmé le décès de sept ressortissants.

    L'armée confirme par ailleurs que treize personnes ont été libérées saines et sauves. Deux Sri-Lankais et un Japonais figurent parmi ces otages libérés. L'ambassade de France à Dacca a confirmé à notre correspondant dans la région Antoine Guinard, qu'aucun Français ne comptait parmi les otages.

    La Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, s'est exprimé à la télévision. Elle a précisé qu'un septième assaillant avait été capturé vivant et a martelé : le Bangladesh est « déterminé à éradiquer le terrorisme ». Sheikh Hasina, qui a qualifié cet attentat d'acte haineux, a également exhorté ses concitoyens à rejeter le terrorisme.

    Les membres du bataillon d'intervention rapide à l'extérieur du Holey Artisan Bakery à Dacca, dans la nuit du 1er au 2 juillet 2016. REUTERS/REUTERS TV

    Selon l'Agence France-Presse, qui cite des sources policières et des témoins, huit ou neuf individus armés ont attaqué l'établissement situé dans le quartier chic de Gulshan et fréquenté par des étrangers, vendredi aux alentours de 21h heure locale (15h TU). Les assaillants ont fait irruption et ont ouvert le feu, en criant « Allah Akbar », d'après les mêmes sources citées par l'AFP. 

    L'EI revendique

    L'organisation Etat islamique a revendiqué cette attaque par l'intermédiaire de l'agence Amaq, annonçant un bilan de « plus de 20 morts ». « Des commandos de l'Etat islamique attaquent un restaurant fréquenté par des étrangers dans la ville de Dacca, au Bangladesh », a affirmé un communiqué relayé ici par Rita Katz, la directrice de l'agence de surveillance américaine SITE sur Twitter.

    ' Amqa claimed that "commandos attack a restaurant frequented by foreigners in "

     

    Deux policiers tués

    Le chef du bataillon d'intervention rapide Benazir Ahmed s'adressant aux médias, dans la nuit de vendredi à samedi. ATN News/via REUTERS TV

    Samedi, peu avant l'assaut des forces de sécurité, l'ambassadeur italien à Dacca, Mario Palma, a déclaré à la télévision italienne qu'il « il n'y a pas de volonté de négocier » chez les assaillants. « C'est une mission suicide », a-t-il ajouté.

    La fusillade a éclaté tout près du Nordic Club, un lieu très fréquenté par les expatriés des pays nordiques, ainsi que de l'ambassade du Qatar.

    J'ai entendu dire, mais cela n'est pas confirmé, qu'une partie des terroristes seraient en fuite. C'est la raison pour laquelle le quartier, en ce moment, reste bouclé.
    Nayma Qayum Journaliste en poste à Dacca, habitante du quartier 02/07/2016 - par RFI Écouter

    Le Bangladesh connaît une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d'intellectuels et de membres de minorités religieuses. Des crimes imputés à des groupes jihadistes. En trois ans, une cinquantaine de personnes ont été tuées dans ces violences.

    J'ai entendu dire, mais cela n'est pas confirmé, qu'une partie des terroristes seraient en fuite. C'est la raison pour laquelle le quartier, en ce moment, reste bouclé.

    Nayma Qayum Journaliste en poste à Dacca, habitante du quartier 02/07/2016 - par RFI  ÉCOUTEZ 

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Soutien à la Gay Pride : le tweet du FN-Sciences Po embarrasse le parti

      >Politique|YR|02 juillet 2016, 18h07|    LIEN    

    Louis Aliot, vice-président du FN, a désapprouvé la position des étudiants de Sciences Po soutenant la Gay Pride. 

    LP/PHILIPPE LAVIEILLE
     
    YR
    PolitiqueGay PrideFNMarche des FiertésLouis Aliot

    L'association FN des étudiants de Sciences Po Paris a publié un tweet soutenant la Gay Pride, qui se tient ce samedi dans les rues de Paris. Une position largement désapprouvée par les dirigeants du parti frontiste. 

    «Plus que jamais nécessaire après l'attentat homophobe d'Orlando, nous souhaitons une bonne #MarcheDesFiertés à tous» Le tweet publié ce samedi matin par les étudiants FN de Sciences Po Paris s’est attiré les foudres des sympathisants du parti frontiste sur le réseau social. Certains des cadres du Front national ont été jusqu'à réagir. 

     

    Plus que jamais nécessaire après l'attentat homophobe d'Orlando, nous souhaitons une bonne à tous.

     

     

    Louis Alliot, vice-président du FN, n'est pas du tout sur la même ligne et rappelle, toujours sur Twitter, la ligne de son parti : la Gay Pride est un «symbole exhibitionniste», qui plus est «d’un communautarisme militant et antiFN». La députée FN du Vaucluse, Marion Maréchal-Le Pen, l'a retweeté.

     

    Le FN ne soutient pas la marche des fiertés, symbole exhibitionniste d'un communautarisme militant et antiFN.

     

     

    Pour le conseiller régional FN d'Ile-de-France, Axel Loustau, la ligne du FN se résume comme suit : ni-homophobie, ni communautarisme fier. Il estime que «porter sa sexualité comme un étendard est aussi indécent et minable que l'homophobie».

     

    Porter sa sexualité comme un étendard est aussi indécent et minable que l'homophobie

     

     

     

    Le patron du Front national de la jeunesse (FNJ), Gaëtan Dussausaye, a désapprouvé la prise de position de la section FN de la grande école de la rue Saint-Guillaume (VIIe). Même chanson que Louis Alliot :la Marche des fiertés relève du communautarisme. «Hors de question» de «soutenir la marche des fiertés, et tout événement faisant le jeu du communautarisme» a-t-il tweeté.

     

    Hors de question pour le @FNJ_officiel de soutenir la marche des fiertés, et tout événement faisant le jeu du communautarisme !

     

     

     

    Mais la charge la plus violente vient encore de l’ancien président du FNJ, Julien Rochedy, qui en profite pour tacler la logique élitiste de Sciences Po en général, «pas du tout représentatif du peuple».

     

    On disait les étudiants de science po pas du tout représentatifs du peuple... Le FN science po ne déroge pas ! https://twitter.com/fnsciencespo/status/749163633628897280 


     

    Sur le réseau de micro-blogging, les sympathisants FN s’écharpent sur la pertinence de la déclaration de l’association frontiste de l’IEP de Paris. Au point de réveiller de vieilles frustrations au sein du parti sur la présence d’un «lobby gay» qui influencerait les instances dirigeantes.

     

    @FNSciencesPo excusez moi mais "FN" et "marche des fiertés" il y a contradiction dans les termes là, non....

     

    La nouvelle ligne politique du 
	</div><div id=Partager via GmailGoogle Bookmarks


    votre commentaire
  •  

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • A Paris, une Gay Pride entre effroi et amertume après Orlando

    LE MONDE | 02.07.2016 à 07h48 • Mis à jour le 02.07.2016 à 16h23 | Par Gaëlle Dupont 

    LIEN

     

    Le défilé annuel del a Gay Pride à Paris en 2015. MARTIN BUREAU / AFP

    Des marcheurs invités à porter des brassards noirs en mémoire des victimes d’Orlando (Floride), des parents encouragés à venir défiler seuls, un trajet raccourci…

    La Marche des fiertés, qui est habituellement l’occasion de porter des revendications politiques dans une ambiance festive, a débuté, samedi 2 juillet, dans une atmosphère lourde, trois semaines après le massacre de 49 personnes dans une boîte de nuit gay d’Orlando, et alors qu’en France, l’état d’urgence est toujours en vigueur.

    Pour des raisons de sécurité, la Préfecture de police a demandé à l’Inter-LGBT (Interassociative lesbienne, gaie, bi et trans), organisatrice de la marche, de repousser le défilé d’une semaine, afin qu’elle se tienne un jour où les forces de l’ordre ne seront pas déjà mobilisées pour assurer la sécurité d’une rencontre de l’Euro de football. Un triplement des effectifs habituellement présents à la marche est prévu, selon la préfecture.

    Menace latente

    Le trajet, du Louvre à la Bastille, où des prises de parole et des concerts sont prévus, est raccourci de moitié. L’Association des parents gays et lesbiens (APGL) appelle néanmoins à laisser les enfants à la maison. « Nous le conseillons par prudence, affirme Marie-Claude Picardat, sa coprésidente. Nous craignons les mouvements de foule. » La Marche des fiertés rassemble chaque année plusieurs centaines de milliers de personnes, selon ses organisateurs.

    Le défilé, qui commémore les émeutes de Stonewall en 1969 à New York contre le harcèlement de la police, considérées comme la naissance du militantisme LGBT, prend cette année une résonance particulière. La tuerie du Pulse, qui visait les personnes fréquentant « le club gay le plus chaud d’Orlando », comme il se présentait, a provoqué colère et effroi.

    Elle matérialise une menace latente : même dans les pays occidentaux, on peut mourir parce qu’on est homosexuel. « L’impact est d’autant plus grand que l’attentat s’est déroulé dans une boîte de nuit, un lieu de sociabilisation qui est perçu comme une enclave, un endroit où on peut baisser la garde, analyse Antonin Le Mée, porte-parole de la Fédération LGBT, qui regroupe 130 associations sur tout le territoire. Du coup, on ne se sent plus en sécurité nulle part. »

    Lire aussi :   « Le sentiment antigay continue à exister partout aux Etats-Unis »

    Médias mis en cause

    Au point que certains renoncent à défiler ? « Nous avons toujours été des cibles privilégiées, la peur de se faire agresser est déjà intégrée dans nos vies, nuance Clémence Zamora-Cruz, porte-parole de l’Inter-LGBT. Nous espérons au contraire plus de monde à la marche, pas seulement des personnes LGBT mais aussi des citoyens qui doivent se révolter et nous soutenir, parce que c’est un combat humaniste. »

    Amandine Miguel, elle aussi porte-parole de l’association, estime « plus que jamais nécessaire d’investir l’espace public, de réaffirmer la visibilité et la fierté de personnes LGBT, de se mobiliser contre l’obscurantisme et les idéologies réactionnaires. »

    L’association rappelle que l’homosexualité est réprimée dans quelque 70 pays, dont treize la punissent de mort. « Au lendemain de l’attaque il y a eu une focalisation sur Daesh [qui a revendiqué l’acte perpétré par un Américain, Omar Mateen], relève Mme Zamora-Cruz. Mais ce ne sont pas les seuls homophobes. »

    L’après-Orlando a un goût amer. « Le caractère LGBTphobe de la tuerie a été gommé, regrette M. Le Mée. C’était une boîte de nuit fréquentée par des homosexuels dont beaucoup étaient latinos et noirs, et par des personnes transgenres. Cela n’a pas été dit. »

    Le traitement médiatique de l’événement est mis en cause. Alors qu’au lendemain de l’attentat, la presse anglo-saxonne titrait sur un crime « contre les gays », en France seul Sud-Ouest a explicitement qualifié le massacre d’« homophobe » en titre principal.

    Lire aussi :   Gay Pride : les droits des transsexuels au cœur des revendications

    Certains journaux (dont Le Monde, Libération ou Le Figaro) l’ont précisé en sous-titre. D’autres ne l’ont mentionné qu’en page intérieure. « Cela cache une gêne, estime Alice Coffin, vice-présidente de l’Association des journalistes LGBT. Il y a en France une peur de faire exister les communautés, même quand elles sont victimes. » « Passer sous silence la raison du massacre, c’est sous-entendre que ce n’est pas important », affirme M. Le Mée.

    Peu de soutien de la société

    Plusieurs élus ont condamné la tuerie sans évoquer l’orientation sexuelle des personnes visées. Ainsi François Hollande, qui exprime « le plein soutien de la France au peuple américain » le 12 juin. Alerté par un conseiller, il complète le lendemain son propos en affirmant que « la liberté de choisir son orientation sexuelle et son mode de vie » était visée. C’est une maladresse : si elle peut être assumée ou non, l’homosexualité n’est pas un choix. Il rectifie en parlant de « liberté de vivre son orientation sexuelle et de choisir son mode de vie ». La séquence est révélatrice d’une difficulté à appréhender l’événement.

    Lire aussi :   Orlando : François Hollande apprend qu’on peut choisir ses mots… mais pas son orientation sexuelle

    Autre déception, l’attitude de l’Union européenne des associations de football (UEFA), qui n’a pas organisé d’hommage lors du tournoi qui se déroule en France, alors que mercredi 15 juin, une minute d’applaudissements a lieu avant le match France-Albanie à la mémoire des policiers tués à Magnanville (Yvelines) ainsi qu’avant le match Portugal-Pologne jeudi 30 juin pour les victimes de l’attentat d’Istanbul.

    Qu’importe le fait que la France et la Turquie, touchées par ces attentats, soient membres de l’UEFA, contrairement aux Etats-Unis. La différence de traitement a donné le sentiment d’un deux poids deux mesures. « On sait très bien qu’il y a énormément d’homophobie dans le milieu du football », insiste Mme Zamora-Cruz.

    « On le voit autour de nous, observe Antonin Le Mée. Nos proches en ont moins parlé. » Des initiatives ont été saluées, comme l’illumination de la tour Eiffel aux couleurs du drapeau arc-en-ciel, décidée par la maire socialiste de Paris Anne Hidalgo.

    Mais au lendemain de la tuerie, seules quelques centaines de personnes se sont rassemblées au Trocadéro à Paris. Est-ce parce que l’événement a eu lieu outre-Atlantique ? « En tout cas, il n’y a pas un immense soutien de l’ensemble de la société », résume Mme Coffin.

    Lire aussi :   « Orlando devrait être l’occasion de réfléchir sur ce qu’est l’homophobie »

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Quarts Euro : le pays de Galles terrasse la Belgique et rejoint

    le Portugal en demi-finale

    Le 01/07/2016 à 22:50:55 | Mis à jour le 01/07/2016 à 23:12:52 |LIEN
    Le pays de Galles a créé la sensation en battant la Belgique lors des quarts de finale de l'Euro (3-1), ce vendredi soir au Stade Pierre-Mauroy. En demi-finale, le pays de Galles sera opposé au Portugal.
     
    Football - Euro - La joie des Gallois après le but inscrit par Hal Robson-Kanu. (Reuters)

    La joie des Gallois après le but inscrit par Hal Robson-Kanu. (Reuters)

    Le match : 3-1

    L’affrontement entre le pays de Galles et la Belgique (le film du match) a vite fait oublier la frustration relative au quart Portugal – Pologne, qui avait fini par devenir d’un ennui total jeudi. Gallois et Belges ont immédiatement animé la rencontre dans un stade Pierre-Mauroy festif, et l’issue incroyable a rajouté du piquant à la rencontre. La Belgique, qui se présentait avec le onze titulaire le plus jeune de son histoire dans une grande compétition - 24 ans et 242 jours de moyenne d’âge (plus jeune onze à débuter dans un Euro depuis celui de la Yougoslavie en 1968) – a rapidement mis la pression sur le but d’Hennessey.

    Le gardien gallois a d’ailleurs été le premier à briller, en repoussant une frappe à bout portant de Carrasco (7e). Dans la continuité de l’action, Meunier puis Hazard ont à leur tour cadré leur frappe, mais les défenseurs gallois, héroïques, ont repoussé. La Belgique, incisive, n’a pas patienté bien longtemps pour se remettre de cette première émotion. Nainggolan a trompé Hennessey à la 13e minute (voir par ailleurs) pour récompenser la bonne entame.

    Aaron Ramsey a délivré deux passes décisives. (A.Mounic/L'Equipe)

    Les Gallois, réveillés par ce but encaissé, ont alors mis le pied sur le ballon. Le bloc belge a été mis en danger une première fois quand Taylor depuis le point de penalty a fait briller Courtois (26e), superbe sur sa ligne. L’exploit du gardien belge a vite été oublié. Le capitaine gallois Ashley Williams a arraché l’égalisation sur corner à la demi-heure de jeu, d'une tête puissante sur corner (30e).

    Au retour des vestiaires, Romelu Lukaku (48e) et Hazard (50e) ont manqué de redonner l’avantage aux Diables Rouges. C’est finalement le pays de Galles qui a pris les devants, sur un but de Robson-Kanu, servi idéalement par Ramsey, double passeur décisif (55e). Alors que la Belgique tentait de revenir, basculant souvent dans la précipitation, les Gallois, superbes en contre, ont fini par faire le break quand Vokes a catapulté de la tête un centre de Gunter (86e). Les Gallois, qui n'avaient plus disputé de grand tournoi depuis un quart de finale à la Coupe du monde 1958, peuvent continuer à rêver. Face au Portugal le 6 juillet, Bale et sa troupe chercheront un nouvel exploit.
     

    Le fait : Le coaching perdant de Wilmots

    Marc Wilmots a décidé de modifier son dispositif à la mi-temps, en faisant entrer Fellaini à la place de Carrasco. L’objectif était de densifier le milieu pour combler les nombreux espaces laissés durant la première période. Mais le pari s’est avéré perdant. La sortie de l’attaquant de l’Atlético Madrid a réduit les solutions offensives de la Belgique, et Fellaini n’a pas rempli son rôle.

    Marouane Fellaini a raté son entrée en jeu. (John Sibley/Reuters)

    Le joueur de Manchester United a multiplié les mauvais choix, et a peiné à trouver sa place au milieu, perdu entre la récupération et l’attaque. Il n’a en rien enrayé les contre-attaques galloises, et a semblé très fébrile. Il a reçu un avertissement dès la 59e minute pour une semelle volontaire sur Bale, et a frisé à plusieurs reprises l’expulsion.

    Le bijou : le missile de Nainggolan

    Radja Nainggolan a rejoint Romelu Lukaku au classement des buteurs belges dans cet Euro (2 réalisations). Le milieu de la Roma, déjà auteur d’une frappe impressionnante contre la Suède, a récidivé, avec encore davantage de puissance. Sur un service en retrait d’Hazard, «Ninja» a déclenché un tir terrible de près de 30 mètres. Le pauvre Hennessey n’a pu qu’effleurer le ballon, surpuissant. Sa réalisation ne détrônera pas celui de Shaqiri au moment de choisir le plus beau but de la compétition, mais complète sa collection de frappes lointaines. On se rappelle notamment de ce tir soudain contre la France en amical en juin 2015.
     

    Le joueur : Hal Robson-Kanu, encore décisif

    L’Euro a d’ores et déjà changé le destin d’Hal Robson-Kanu, modeste attaquant de Reading (D2 anglaise), dont le contrat s’est terminé jeudi. Entré à la 71e minute lors du premier match des Gallois contre la Slovaquie, il avait été le héros de la partie en arrachant le succès d’une frappe assurée (81e). Il a de nouveau endossé le costume de sauveur contre la Belgique, avec un but qui marquera les mémoires, pour assommer la Belgique.

    Hal Robson-Kanu, héros gallois. (John Sibley/Reuters)

    Servi par Ramsey, il a effectué un mouvement sensationnel pour mettre trois adversaires dans le vent avant d'ajuster Courtois du gauche. Un dribble derrière la jambe que Cruyff n’aurait pas renié. Chris Coleman a longtemps hésité à titulariser l’attaquant de 27 ans, en balance avec Sam Vokes. Le technicien gallois a finalement vu juste. Et Robson-Kanu a doublé son compteur but en sélection en moins d’un mois. Depuis sa première sélection en 2010, il n’avait marqué que deux fois avant d’arriver en France ! Il est sorti à la 80e minute, ovationné par les supporters gallois.
    Nathan GOURDOL  

     

    INFOS

    BELGIQUE
    BELGIQUE
    Dernier match : Ven. 1/07 GALLES 3-1 BELGIQUE
    Prochain match : -
    GALLES
    GALLES
    Dernier match : Ven. 1/07 GALLES 3-1 BELGIQUE
    Prochain match : Mer. 6/07 PORTUGAL / GALLES

     

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Bangladesh : le groupe Etat islamique revendique une fusillade dans le quartier diplomatique de Dacca

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 01.07.2016 à 19h53 • Mis à jour le 01.07.2016 à 22h59   LIEN

    Au moins deux policiers ont été tués, plusieurs autres blessés et une prise d’otages serait en cours dans un restaurant du quartier diplomatique de Dacca visé vendredi soir par une fusillade nourrie, revendiquée par le groupe Etat islamique (EI).

    Une dizaine d’individus armés ont attaqué le restaurant Holey Artisan Bakery de la capitale du Bangladesh, fréquenté par des diplomates et des expatriés, a-t-on appris auprès de la police et de témoins. Les assaillants ont fait irruption en criant « Allah Akbar » (Dieu est le plus grand) et ouvert le feu, d’après ces sources.

     

    L’EI a revendiqué la fusillade et une prise « d’otages », a annoncé l’agence Amaq, liée à l’organisation jihadiste. « Des commandos de l’Etat islamique attaquent un restaurant fréquenté par des étrangers dans la ville de Dacca, au Bangladesh », a affirmé Amaq dans un communiqué relayé sur les réseaux sociaux. L’attaque a fait « plus de 20 morts de différentes nationalités », ajoute Amaq, qui précise que « les commandos ont pris des otages dans le restaurant Artisan ».

    Selon le responsable du restaurant Sumon Reza, qui a réussi à s’échapper, une vingtaine d’étrangers auraient été pris en otages, et les assaillants ont fait usage d’explosifs.

    Un lieu fréquenté par des expatriés

    A Washington, le Département d’Etat a indiqué qu’il semblait effectivement y avoir des otages, et la Maison Blanche a précisé que le président Obama suivait la situation. Un responsable officiel bangladeshi, qui a requis l’anonymat, a confirmé à l’AFP que plusieurs personnes, dont un ressortissant italien, étaient encore retenues dans le restaurant tard dans la soirée.

    L’ambassadrice de France Sophie Aubert a souligné que ce restaurant était « très populaire » parmi les diplomates et autres étrangers à Dacca. « Nous sommes très préoccupés du fait qu’il y a quelques otages à l’intérieur », a-t-elle confié à l’AFP.

    Des policiers et des gardes lourdement armés ont bouclé le quartier dès que la fusillade a éclaté. La police a confirmé que deux de ses hommes avaient été tués et plusieurs autres blessés. « Nous voulons résoudre la situation de manière pacifique », a assuré le chef de la force d’élite Benazir Ahmed. « Nous communiquons avec eux » (les assaillants), a-t-il dit.

    Selon la version en ligne du quotidien Daily Star, les assaillants ont fait irruption dans le restaurant Holey Artisan Bakery vendredi soir, dans le quartier chic de Gulshan et ont ouvert le feu. La fusillade a éclaté tout près du Nordic Club, un lieu très fréquenté par les expatriés des pays nordiques, ainsi que de l’ambassade du Qatar.

    Plus tôt vendredi, un ouvrier avait été tué à l’arme blanche dans un temple hindou dans l’ouest du pays. Le Bangladesh est frappé par une vague de meurtres de défenseurs de la laïcité, d’intellectuels et de membres de minorités religieuses, imputés à des groupes djihadistes, et qui a fait plus de 50 morts en trois ans.

    Lire aussi :   Le Bangladesh face à ses démons islamistes

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Barrage de Sivens : la justice annule la déclaration d’utilité publique

    Le Monde.fr avec AFP | 01.07.2016 à 15h59 • Mis à jour le 01.07.2016 à 16h38   LIEN

     

           

    C’est un revers pour les partisans du projet de barrage de Sivens. Le tribunal administratif de Toulouse a annulé, vendredi 1er juillet, la déclaration d’utilité publique du barrage de Sivens (Tarn), selon la décision que Le Monde a pu consulter. Le projet de barrage avait été abandonné en 2015 à la suite de la mort de Rémi Fraisse.

    Le tribunal a annulé trois arrêtés préfectoraux : la déclaration d’utilité publique (DUP), l’autorisation de défrichement et la dérogation à la loi sur les espèces protégées (la zone humide de Sivens en comportait une centaine). L’État est, de plus, condamné à verser à plusieurs organisations d’opposants requérantes la somme globale de 3 750 euros.

    La justice ne se prononce pas sur la déclaration d’intérêt général car elle avait déjà été abrogée par l’État, à la suite de l’abandon en 2015 du projet vivement contesté.

    Lire aussi :   Le projet initial du barrage de Sivens définitivement abandonné

    Il « aura fallu un mort pour que tout s’arrête »

    « C’est la confirmation par la justice que ce projet était bien illégal et que, donc, les opposants, y compris les zadistes, avaient raison », a réagi Ben Lefetey, porte-parole du Collectif Testet, qui réunit de nombreux opposants. Le porte-parole a également fait part de sa « colère », soulignant qu’il « aura fallu un mort pour que tout s’arrête », dans une référence au jeune écologiste Rémi Fraisse, décédé le 26 octobre 2014 dans l’explosion d’une grenade lors d’affrontements avec les forces de l’ordre sur le chantier du barrage.

    L’ancienne secrétaire nationale des Verts et d’EELV Cécile Duflot a déjà réagi sur Twitter :

    Sollicité, le conseil départemental du Tarn, maître d’ouvrage, n’avait pas encore réagi en milieu de journée.

    Nouveau projet combattu

    L’annulation des arrêtés par le tribunal devrait compliquer la mise en place du nouveau projet de barrage, allégé mais situé quasiment au même endroit. Ce projet avait été adopté en mars 2015 par le département du Tarn en même temps qu’il entérinait l’abandon du projet initial décrété par la ministre de l’écologie Ségolène Royal.

    Les autorités locales avaient en effet émis le souhait de se baser sur la DUP de l’ancien barrage pour ériger le nouveau. Son annulation obligera à « repartir de zéro », a souligné M. Lefetey.

    Lire aussi :   Manifestation : après Sivens, les grenades encore en accusation

    Le nouveau projet est, lui aussi, combattu par les opposants au barrage initial, qui estiment que des moyens alternatifs existent pour alimenter en eaux les terres agricoles alentour. « S’ils passent à nouveau en force, on sera là pour s’opposer. Il y aura à nouveau des zadistes », a averti M. Lefetey.

    Le site de Sivens avait été occupé pendant plus d’un an par de nombreux zadistes opposés à la construction, avant d’être évacué par les forces de l’ordre en mars 2015.

    Lire aussi :   De Notre-Dame-des-Landes à Sivens, la carte de France des projets contestés



    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire
  • Autriche: la présidentielle

    annulée

    en raison d'irrégularités,

    nouveau scrutin à venir

    Autriche: la pr&eacute;sidentielle annul&eacute;e en raison d'irr&eacute;gularit&eacute;s, nouveau scrutin &agrave; venir

    L'ancien dirigeant des Verts Alexander Van der Bellen et le candidat du FPÖ Norbert Hofer le 23 mai 2016

    à Vienne ((c) Afp)

     

    Vienne (AFP) - Les Autrichiens vont retourner aux urnes pour élire un président après un coup de théâtre sans précédent: l'invalidation du scrutin qui offre au candidat d'extrême droite Nobert Hofer une deuxième chance de décrocher la magistrature suprême manquée de peu en mai.

    La Cour constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, a donné raison vendredi au recours du parti d'extrême droite FPÖ qui contestait la régularité de l'élection présidentielle après la défaite de Norbert Hofer, 45 ans, battu par l'écologiste Alexander Van der Bellen, 72 ans.

    Ni fraude, ni manipulation du scrutin du 22 mai n'ont été constatées mais une accumulation de négligences dans le dépouillement, qui entachent la validité du résultat.

    Première conséquence de ce scénario totalement inédit dans cette petite République de 8,7 millions d'habitants, et dans l'UE: une nouvelle élection sera organisée, sans doute à l'automne.

     

    La répétition d'un duel extrêmement serré s'annonce entre les deux candidats, que seules 30.863 voix avaient séparés, dans un contexte européen chahuté par le résultat du référendum britannique.

    - "D'abord le Brexit..." -

    L'avenir de l'Autriche dans l'UE pourrait s'imposer comme l'un des sujets de la courte campagne à venir. Le FPÖ, l'un des partis d'extrême droite du continent les mieux implantés électoralement, milite, comme le Front National français, pour une Europe "à la carte".

    Le parti n'a jamais réclamé à tout prix un référendum sur l'appartenance du pays à l'UE mais a récemment durci sa position, exigeant des réformes du fonctionnement de l'Union.

    Cette conjonction électorale n'a pas échappé à la députée européenne Beatrix von Storch, élue du parti populiste allemand AfD : elle a salué dans un tweet "d'abord le Brexit, maintenant de nouvelles élections en Autriche", "une sacrée semaine".

    M. Hofer avait échoué de justesse à devenir le premier chef d'Etat européen issu d'une formation d'extrême droite.

    Deuxième conséquence: M. Van der Bellen, qui devait prendre ses fonctions vendredi 8 juillet, ne pourra être investi.

    L'intérim à la tête de l'Etat sera assuré collégialement par la présidente et les deux vice-présidents du Conseil national, la chambre basse du parlement, parmi lesquels figure... M. Hofer.

    Ce dernier a promis de "strictement séparer" ses casquettes de candidat et de dirigeant par interim, tout en se réjouissant de la "difficile décision" de la Cour.

    - 'Toujours fait comme ça' -

    La haute juridiction, qui a auditionné plus de 60 témoins en deux semaines d'audiences publiques, a confirmé que plusieurs dizaines de milliers de bulletins du vote par correspondance avaient été dépouillés soit en dehors des heures légales, soit sans la supervision requise, une pratique jusque là largement tolérée.

    Le dépouillement de ces votes n'était autorisé qu'à partir de 09H00 le lundi 23 mai, mais certains bureaux avaient débuté plus tôt, sous la pression, selon des témoins, de devoir délivrer le plus vite possible les résultats de cette élection scrutée dans toute l'Europe

    "Nous avons toujours fait comme ça", avaient justifié les responsables des bureaux de vote interrogés par les juges.

    "Les règlements électoraux doivent être respectés strictement, à la lettre", a rappelé vendredi Gerhart Holzinger, président de la haute juridiction, selon lequel la décision de la Cour est "destinée à renforcer la confiance dans notre Etat de droit et dans notre démocratie".

    Pour le chancelier social-démocrate Christian Kern, l'important est qu'il n'y a avait "pas eu de fraude électorale". "Notre Etat de droit est robuste et fonctionne bien", a insisté le chef de l'exécutif en poste depuis un mois et demi, au sein d'une coalition avec les conservateurs.

    La déroute historique des sociaux démocrates et des conservateurs, dont les candidats avaient été éliminés au premier tour de la présidentielle, avait poussé son prédécesseur à la démission, offrant une nouvelle illustration du discrédit qui frappe les partis traditionnels en Europe.

    Les irrégularités constatées portent sur 77.926 suffrages, plus du double des voix qui ont séparé les candidats. Le président sortant, Heinz Fischer, a appelé à "moderniser" la loi électorale.

    Au coude à coude le soir du scrutin, les deux candidats avaient été départagés par les votes par correspondance, une procédure très utilisée en Autriche, qui a représenté 16,7% des suffrages exprimés. M. Van der Bellen l'avait emporté avec 50,3% des voix.

    Partager via GmailGoogle Bookmarks

    votre commentaire