• Bayer rachète Monsanto

    et cela pourrait se voir dans nos assiettes

    dans nos assiettes

      18h59, le 15 septembre 2016, modifié à 19h12, le 15 septembre 2016 LIEN
    Bayer rachète Monsanto et cela pourrait se voir dans nos assiettes
    @ ARMIN WEIGEL / DPA / AFP
     

    Les deux géants de l’agrochimie ont annoncé mercredi leurs futures fiançailles,

    une fusion qui ne serait anodine ni pour les agriculteurs ni pour les consommateurs.

    Le secteur de l’agrochimie est en pleine ébullition depuis que l’Allemand Bayer a annoncé jeudi le rachat de son concurrent américain Monsanto pour 59 milliards d’euros. Les deux entreprises devraient former un mastodonte dans le secteur des semences et des pesticides. A première vue, cette opération peut sembler très éloignée des préoccupations du consommateur moyen. Pourtant, si cette fusion se confirme, elle pourrait avoir des conséquences bien concrètes dans la vie de chacun d’entre nous.

    Un mariage de titans dans l’agrochimie. Un petit rappel sur l’identité des fiancés s’impose. L’Allemand Bayer est connu du grand public pour ses médicaments (il a inventé l’aspirine), son club de football (Leverkusen) et ses erreurs passées (il a mis au point le Zyklon B utilisé par les nazis). Mais il est aussi un géant mondial de la chimie qui produit notamment des pesticides. L’Américain Monsanto est, lui, plus spécialisé sur les semences et les OGM. Il domine par exemple le marché des semences OGM de maïs, blé et soja, et possède également une marque connue de la plupart des jardiniers : le désherbant Roundup. La réunion de ces deux entreprises en ferait le leader mondial de l’agrochimie.

     
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    Moins de choix pour les agriculteurs ? Les premiers à s’inquiéter de ce rapprochement sont les agriculteurs, dont beaucoup ont cessé de planter leurs propres semences pour s’alimenter auprès de l’industrie agrochimique dans l’espoir d’avoir de meilleurs rendements. Or, ce secteur est en pleine recomposition : outre le mariage Bayer-Monsanto, DuPont a fusionné avec Dow Chemical et ChemChina avec Syngenta. A court terme, trois entreprises vont donc contrôler les deux tiers du marché mondial des semences et des pesticides.

    Il y a donc de moins en moins d’entreprises et ces dernières sont de plus en plus grosses, ce qui fait craindre aux agriculteurs un moindre choix et, surtout, des prix en hausse. Ces derniers redoutent des négociations encore plus difficiles avec leurs fournisseurs alors qu’eux-mêmes vendent leur production à des tarifs au plus bas depuis 2010. La Confédération paysanne redoute ainsi un "monopole prédateur" qui aboutirait à ce que les paysans n'aient à terme "plus d'autres choix que d'acheter les produits de ce nouveau monstre". Réunis, Monsanto et Bayer contrôleraient par exemple 24% du marché des pesticides dans le monde et 30% des semences.

    Une recherche scientifique moins prioritaire ? L’autre crainte est technologique : plus puissante, la future entreprise continuera-t-elle à innover autant qu’aujourd’hui ? D’un côté, Bayer et Monsanto assurent qu’ensemble, leurs travaux de recherches seront plus efficaces et mieux financés. De l’autre, on suppose que dans un secteur passé de six à trois poids lourds, la concurrence sera moins féroce et l’innovation moins prioritaire. "Les travaux académiques montre que les fusions réalisées dans le secteur de l’agrochimie au cours de la fin du 20eme siècle ont augmenté le risque d’une moindre innovation", souligne par exemple une note du cabinet américain Stratfor, spécialisé dans l’analyse stratégique et le renseignement.

    Une facture plus lourde et enrichie en OGM pour les consommateurs ? In fine, les agriculteurs pourraient ne pas avoir d’autres choix que de répercuter sur leurs prix la hausse des tarifs des semences, des engrais et des pesticides. Mais le risque n’est pas que financier pour le consommateur.

    Monsanto est en effet le champion des OGM mais il peine à les commercialiser en Europe : l’opinion publique y est opposée et de nombreux pays ont adopté des moratoires pour interdire leur culture et leur consommation humaine. Son alliance avec Bayer pourrait néanmoins changer la donne car l’Allemand, également producteur d’OGM, est bien plus influent sur le Vieux continent : fondé il y a 150 ans et membre indéboulonnable du Dax (l’équivalent allemand du CAC 40), Bayer est incontournable en Allemagne et a l’oreille du gouvernement. Il dispose également de nombreux relais à Bruxelles pour peser sur les projets de réglementations. Devenu numéro des OGM, il pourrait alors lancer un intense lobbying auprès des institutions de l’UE pour changer la donne. "L'acquisition de Monsanto signifie davantage d'OGM et de glyphosate (principal ingrédient du Roundup) dans les campagnes", a ainsi alerté mercredi l'ONG allemande Campact.

    Une opération XXL qui reste à valider. Conscientes de ces risques, les autorités de régulation européenne et américaine vont étudier cette fusion, qui ne pourra se faire que s’ils la valident. La commissaire européenne à la Concurrence a d’ailleurs évoqué le sujet jeudi et déclaré vouloir que "les agriculteurs et les consommateurs aient le choix entre différentes sortes de semences, qu'ils ne soient pas coincés par un seul producteur et un seul genre de pesticides". Les autorités américaines redoutent également la formation d’un oligopole, et il y a de quoi : selon un calcul de Bloomberg, les deux entreprises contrôleraient 70% des semences de coton aux Etats-Unis. Pour que leur mariage soit validée, Bayer et Monsanto pourraient donc être obligés par l’UE et les Etats-Unis de vendre certaines de leurs filiales pour réintroduire un minimum de concurrence. 

    Europe1
    Par Gabriel Vedrenne
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  • Hillary Clinton, rétablie, tente de relancer

    sa campagne

    Par AFP 15 septembre 2016 à 04:10 (mis à jour à 23:28)       LIEN
     
     
     
     

    Hillary Clinton embarque dans son avion de campagne, le 156 septembre à New-York Photo Brendan Smialowski. AFP

    Hillary Clinton a tenté jeudi lors de son premier meeting depuis sa pneumonie de repartir du bon pied, tout en éreintant son adversaire Donald Trump, qui s’est dangereusement rapproché d’elle dans les sondages.

    Ovationnée par 1.500 partisans à Greensboro, en Caroline du Nord, la candidate démocrate à la Maison Blanche a ironisé sur son repos forcé de quatre jours. «A deux mois de l’élection, rester chez moi était la dernière chose que j’avais envie de faire», a-t-elle lancé dans un sourire.

    Mais elle a exploité ce temps de réflexion chez elle pour prendre la mesure des enjeux de la campagne, a-t-elle assuré, et du danger posé selon elle par le milliardaire républicain. «Je ne suis pas un showman, contrairement à mon opposant, et ça me va très bien comme ça», a-t-elle lâché.

    D’une voix posée et ferme, levée par moments avec la pointe d’indignation qu’elle affectionne pour dénoncer certains propos républicains, Hillary Clinton a livré un discours relativement court, 23 minutes, passant seulement cinq minutes à serrer les mains de ses supporteurs à la fin, quand elle a pu consacrer plus de 20 minutes à cet exercice épuisant dans le passé.

    Elle a aussi annoncé de nouveaux meetings la semaine prochaine.

    «Je fais de la politique depuis des années. Ce n’est pas un métier facile. Cela s’échauffe parfois et j’ai bâti mes propres défenses. En termes de service public, j’ai toujours été meilleure pour la partie service que pour la partie publique», a-t-elle aussi dit, allusion aux reproches qui lui sont faits sur la protection de sa vie privée.

    La candidate a ensuite accordé une courte conférence de presse d’à peine dix minutes dans laquelle elle a défendu sa décision de ne pas informer immédiatement vendredi dernier son colistier, Tim Kaine, qu’elle avait une pneumonie.

    «Beaucoup de gens continuent de travailler en étant malades, c’est ce que je pensais faire, je ne voulais pas m’arrêter», a-t-elle martelé. La toux qui la poursuivait a disparu, mais sa gorge s’est trouvée enrouée lors de brefs instants.

    - Mobiliser l’électorat -

    C’était la première apparition en public de la candidate de 68 ans depuis son malaise de dimanche à New York, un incident qui lui a fait manquer plusieurs jours de campagne à un moment où le rythme s’accélère.

    L’enjeu est de mobiliser à nouveau l’électorat de gauche et reconquérir au moins une partie de l’avance acquise après les conventions d’investiture de juillet. L’érosion est nette dans plusieurs sondages: de six points d’avance à la mi-août dans un duel, en moyenne, elle est tombée à moins de deux aujourd’hui.

    Dans certains Etats stratégiques, l’Ohio et la Floride, Donald Trump la dépasse dans des sondages.

    Ressort-elle affaiblie de ces quelques jours d’absence? «Dans les campagnes présidentielles, il se passe parfois des choses imprévisibles», philosophait un porte-parole dans l’avion de la candidate.

    L’incident médical de dimanche l’a forcée à annuler une tournée dans l’ouest du pays et à publier un nouveau bulletin de santé, mercredi. Selon son médecin, l’ancienne secrétaire d’Etat de bientôt 69 ans est apte à assumer la fonction présidentielle, en excellente santé générale.

    Jeudi, c’était au tour de Donald Trump de publier les résultats de son examen médical. Bilan: le milliardaire de 70 ans est lui aussi en «excellente santé», selon son médecin.

    Son cholestérol est sous contrôle mais il est en surpoids, pesant 107 kilos pour 1,90 m.

    Donald Trump a abandonné ses airs de gentleman et ouvertement remis en cause le niveau d’énergie de sa rivale, lors d’un meeting mercredi soir à Canton, dans l’Ohio.

    Politiquement, Hillary Clinton doit surtout effacer sa gaffe sur les électeurs «pitoyables» de Donald Trump. C’est ainsi qu’elle a qualifié la moitié des partisans de son adversaire vendredi lors d’une réception de levée de fonds à New York, déclenchant un tollé à droite.

    Les républicains ont longtemps dénoncé les conflits d’intérêts de la fondation caritative Clinton. Aujourd’hui, ce sont les démocrates qui critiquent l’opacité de la comptabilité de la fondation Trump, accusée d’être un outil d’influence politique au service de l’homme d’affaires. La justice de New York s’intéresse à des transactions douteuses.

    «Je romprai tous mes liens et ce seront mes enfants et mes directeurs qui géreront l’entreprise», s’est de nouveau engagé Donald Trump jeudi.

    Reste enfin le refus de Donald Trump de publier sa déclaration de revenus, une tradition mais pas une obligation légale. Hillary Clinton répète qu’elle est la candidate la plus transparente de l’histoire récente.

    AFP
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  • Social

    Loi travail : la bataille quitte la rue pour le terrain juridique

    Par Amandine Cailhol 15 septembre 2016 à 18:30         LIEN
     
     

    Mobilisation contre la loi travail le 28 Juin, à Paris. Photo Martin Colombet. HansLucas

    Après une modeste mobilisation, les syndicats veulent poursuivre leur fronde anti-loi travail sur le terrain juridique. Pas de quoi ébranler le gouvernement, qui semble toutefois hésiter à lancer la phase 2 de sa grande réforme sociale.

    Philippe Martinez, le numéro un de la CGT, voulait «une grosse mobilisation» pour cette quatorzième manifestation contre la loi Travail, depuis mars. Mais la pluie, la longue pause estivale et un brin de désappointement face à un texte définitivement adopté en juillet – et dont le premier décret est paru le 9 septembre –, en auront voulu autrement. Ce jeudi, ils étaient entre 12 500 et 13 500 personnes selon la police, 40 000 personnes selon la CGT, à battre le pavé à Paris. Une participation en hausse par rapport à la précédente journée du 5 juillet (qui avait regroupé entre 6 500 et 7 500 participants, selon la police), mais qui reste modeste.

    Une page qui se tourne? C’est probable, puisque contrairement aux fois précédentes, aucune intersyndicale n’est programmée pour décider de la suite du mouvement. «Il y a peut-être une date dans les tuyaux… On va poursuivre les échanges, mais il est sûr qu’on ne sera plus sur le cycle précédent, avec une manifestation par semaine. Après, il peut y avoir des manifestations occasionnelles», assure toutefois Fabrice Angeï, membre du bureau confédéral de la CGT, qui refuse en bloc l’idée de «baroud d’honneur». Preuve en est, la bagarre juridique dans laquelle veulent désormais se lancer les membres de l’intersyndicale. Une bataille qui s’annonce de longue haleine, face à un gouvernement qui, lui, entend bien enclencher le second volet de sa réforme du code du travail.

    Des syndicats prêts à engager la bataille juridique

    Fini les banderoles et les slogans. Place donc à la bataille dans les tribunaux. «Les services juridiques travaillent d’arrache-pied pour trouver des axes de recours», prévenait, il y a quelques jours, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de FO. Parmi les pistes étudiées: le dépôt de questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), qui doit être porté par un justiciable. Pour appuyer la démarche, la CGT Goodyear a diffusé un argumentaire visant à «faire annuler, dans le cadre des QPC, les dispositions de la loi travail qui sont contraires à la Constitution». Selon ce dernier, la loi travail, qui prévoit «une définition de la cause économique réelle et sérieuse qui varie notamment en fonction des effectifs de l’entreprise institue une différence de traitement qui méconnaît le principe d’égalité devant la loi».

    Mais, selon le professeur de droit (Paris-Ouest-Nanterre), Emmanuel Dockès, cette démarche pourrait avoir du mal à porter ses fruits: «Le Conseil constitutionnel, en charge de ces QPC, a plutôt l’habitude de trancher de manière politique et non juridique. Donc, même si les arguments sont recevables, ils risquent toutefois de ne pas être retenus.» Pour le juriste, les opposants à la loi travail ont donc plus de chance de gagner en pointant le non-respect des traités internationaux devant la Cour de cassation. «La Convention 158 de l’Organisation internationale du travail prévoit que les licenciements économiques doivent être justifiés et faire l’objet d’un contrôle par le juge. Or, parce qu’elle a mis en place des justifications automatiques, la loi travail va à l’encontre de cette convention», explique Dockès. De quoi, selon lui, invalider ou du moins vider de leur substance une partie des articles de la loi travail. D’autant que, note-t-il, cette argumentation est proche de celle qui avait fait tomber, en 2008, le Contrat nouvelle embauche (CNE).

    Pas de quoi, toutefois, ébranler Myriam El Khomri, la ministre du Travail, qui affiche une «sérénité authentique», selon les mots d’un proche. Et d’ajouter: «Le texte a été soumis au Conseil d’Etat, il y a eu un double examen de constitutionnalité et de conventionnalité et il n’y a pas eu de débats. De plus, lors de la rédaction du texte, nous avons eu des échanges informels avec les services de l’OIT pour s’assurer qu’il était bien conforme.»

    Un gouvernement pressé de passer à autre chose

    Pour le gouvernement, l’objectif est donc désormais clair: il faut passer à autre chose. La semaine dernière, une mise à jour de l’échéancier de publication des 127 décrets de la loi travail a été publiée. Tous devraient paraître entre septembre et janvier. Dont 80% avant la fin de l’année. Quant aux très décriés décrets sur le référendum d’entreprise à l’initiative de syndicats représentant entre 30% et 50% des salariés ou encore ceux sur les accords offensifs, qui permettront aux entreprises d’ajuster leur organisation pour «préserver ou développer l’emploi», ils seront publiés dès le mois d’octobre. De quoi calmer les ardeurs de la rue…

    Autre signe de fermeté: lors des dernières concertations entre Myriam El Khomri et les partenaires sociaux, la semaine dernière, la loi travail était quasi absente de l’ordre du jour. Un changement de priorité qui a du mal à passer du côté syndical. «Ils veulent tourner la page, en affichant des mesures aux contours très flous. On est dans du creux», s’agace Angeï, de la CGT. Mais le gouvernement le sait, l’agenda joue en sa faveur, puisque dans les prochains jours, les syndicats vont être mobilisés à un tout autre dossier: les élections professionnelles dans les TPE, prévues fin novembre. L’enjeu est de taille car le résultat servira de calcul à leur représentativité syndicale. «C’est la fin de la lune de miel entre Martinez et Mailly, s’amuse un proche du gouvernement. Désormais la CGT et FO vont partir faire campagne chacun de leur côté.»

    Un dossier loin d’être terminé

    Reste que le gouvernement n’en aura pas fini pour autant avec ce chantier. Car, la loi travail – qui s’est cantonnée à refondre la partie du code du travail portant sur les questions de temps de travail –, n’est qu’une étape de la réforme du code du travail annoncée par le gouvernement, en 2015. Et qui prévoit de passer tout le droit du travail à la moulinette de la «simplification». Une mission confiée à «une commission d’experts et de praticiens des relations sociales». Son but? «Proposer au gouvernement une refondation de la partie législative du code du travail», peut-on lire dans l’article 1er de la loi travail.

    Pour l’heure, les contours de cette commission restent assez flous. Tout juste sait-on qu’elle comprendra un nombre égal de femmes et d’hommes et qu’elle associera à ses travaux les organisations professionnelles d’employeurs et les organisations syndicales de salariés représentatives, par le biais du Haut Conseil du dialogue social (présidé par le conseiller d’Etat Jean-Denis Combrexelle). Rien en revanche sur le calendrier ni sur la méthode de travail. «On est encore en train de travailler sur le sujet. On a des idées, mais on n’est pas encore au terme de notre réflexion», botte en touche une source du ministère du Travail. «Ils ne savent pas comment faire, analyse, de son côté, Angeï de la CGT. Les travaux doivent être rendus dans les deux ans. Or, entre-temps, on a une échéance électorale. Le calendrier n’est pas réaliste…»

    Pas de doutes en revanche sur la mission, déjà bien bordée, de cette commission: «Attribue[r] une place centrale à la négociation collective, en élargissant ses domaines de compétence et son champ d’action.» Et étendre, ainsi, la nouvelle architecture de la loi travail – celle de l’inversion de la hiérarchie des normes – au reste du livre rouge. Ce qui ne devrait pas manquer de braquer, encore plus, syndicats et militants anti loi travail. Un risque difficile à prendre à quelques mois de l’élection présidentielle.

    Amandine Cailhol
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  • Nouvelles violences à Paris contre la loi Travail

     

    PARIS (Reuters) - Des milliers de personnes ont défilé jeudi à Paris, où de nouvelles violences ont éclaté, et en province contre la loi Travail pour ce qui pourrait être une ultime journée de mobilisation sous la forme de manifestations.

    Plus de 170.000 personnes ont manifesté dans toute la France selon la CGT et 77.500 à 78.500 d'après le ministère de l'Intérieur. "On a fait une mobilisation plutôt réussie", a estimé Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT, sur i TELE.

    Lors de la précédente journée de mobilisation, le 5 juillet dernier, la police n'avait répertorié que 30.000 manifestants sur le territoire.

    Dans la capitale, des heurts entre des groupes de "casseurs" et les forces de l'ordre ont fait au moins 12 blessés, 8 policiers et quatre manifestants, selon la police. Seize personnes ont été interpellées.

    Des incidents ont également eu lieu dans d'autres villes, comme Nantes, Rennes, Toulouse et Montpellier.

    Au total 15 policiers et gendarmes ont été blessés à Paris et en province et 62 personnes, dont 32 ont été placées en garde à vue, ont été interpellées, a indiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

    Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, avait fait savoir que la manifestation de ce jeudi serait la dernière pour son syndicat, qui compte poursuivre la bataille contre la loi Travail sur d'autres terrains.

    "Pour le moment, on lève le pied sur les manifs, on ne va pas en faire toutes les semaines", a-t-il nuancé au départ de la manifestation parisienne. "Il y a d'autres manières de combattre la loi Travail. Il y a notamment les aspects juridiques : les services de FO travaillent sur tous les recours possibles."

    Philippe Martinez, le dirigeant de la CGT, a récusé qu'il s'agisse d'un baroud d'honneur pour les opposants au texte de la ministre du Travail Myriam El Khomri.

    "Ce n'est pas un baroud d'honneur", a-t-il dit, affirmant que l'unité syndicale n'avait pas volé en éclats. "On est encore là et on est déterminés", a-t-il dit.

    Sept organisations participaient à cette 14e journée de manifestations depuis mars et la première depuis la promulgation, le 8 août, du texte à l'origine de mois de contestation au Parlement et dans les rues au printemps.

    La CGT, FO, la FSU, Solidaires, les syndicats étudiant et lycéens Unef, Fidl et Unl, demandent toujours l'abrogation du texte réformant le Code du travail, qui consacre la primauté des accords d'entreprise sur les accords de branche.

    PLUS DE 100 DÉFILES

    La dernière journée "d'action" avant les vacances, le 5 juillet, n'avait mobilisé que quelques dizaines de milliers de manifestants dans tout le pays, Paris compris, et les initiatives annoncées pour l'été n'ont guère été suivies.

    Selon la CGT, plus de 100 manifestations, défilés et rassemblements étaient prévus ce jeudi en France.

    A Paris, 40.000 personnes selon les syndicats et 12.500 à 13.500 d'après la police ont défilé de la place de la Bastille à celle de la République sous haute surveillance policière.

    Les heurts sérieux ont éclaté à la fin de la manifestation quand quelques centaines de personnes qui avaient tenté sans succès de commettre des troubles dans le cortège ont refusé de se disperser place de la République.

    Ils ont jeté des projectiles et cocktails molotov d'abord aux abords d'un café, puis sur les forces de l'ordre.

    Huit policiers ont été blessés, dont un brûlé à la jambe par un cocktail molotov, ainsi que quatre manifestants, a indiqué la préfecture de police. Un cameraman de Reuters TV a également été légèrement blessé à la jambe par un éclat de projectile des forces de l'ordre.

    Philippe Martinez a condamné l'acte de violence sur le policier brûlé.

    A Belfort, la manifestation contre la loi travail s'est muée en un défilé de défense de l'usine Alstom menacée de fermeture. Elle a rassemblé 1.700 personnes, selon la police.

    Les manifestants, parmi lesquels le député-maire Les Républicains de Belfort, Damien Meslot, ont effectué un aller-retour entre l'usine de production de motrices ferroviaires, où 400 emplois doivent disparaître d'ici deux ans, et la maison du Peuple, ou maison des syndicats, située en centre-ville.

    A Nantes, ville qui était en pointe de la contestation au printemps, 5.000 personnes ont défilé, selon Fabrice David, secrétaire départemental de la CGT en Loire-Atlantique. La police, pour sa part, en a dénombré 3.800.

    (Simon Carraud avec Emmanuel Jarry et Service France, édité par Yves Clarisse)

     

     

     

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  • Rixe de Sisco : Gilles Simeoni appelle à l'apaisement

    avant l'ouverture du procès

     

    Ajoutée le 15 sept. 2016

    Gilles Simeoni était l'invité d'iTELE avant l'ouverture du procès de 5 hommes à Bastia pour la rixe de Sisco. Le président du conseil exécutif corse a appelé au calme, à un contexte serein et apaisé avant la décision du tribunal correctionnel. La demande de dépaysement du procès faite par les avocats d'un des trois prévenus d'origine maghrébine a été rejetée par le procureur général.

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  • Chères, très chères notes de frais

    à l'Opéra de Paris

     

     LIEN


    Chères, très chères notes de frais à l'Opéra de... par libezap

     

    Chères, très chères notes de frais à l'Opéra de Paris

    Zapping.

    Des factures de taxi flirtant avec les 100 000 euros, des frais de bouche dépassant les 50 000 euros, ou encore la rénovation du bureau du patron pour 55 000 euros : l'Opéra de Paris (qui réunit les opéras Garnier et de la Bastille) semble mener, en période de restrictions budgétaires, grand train. Des dépenses épinglées par la Cour des comptes qui a dévoilé, hier, son rapport portant sur les exercices 2005 à 2014.

    Si la direction de l'institution assure que «la vis a été serrée», celle-ci va néanmoins devoir s'expliquer : certains des cadres concernés par les frais de taxis disposaient, par exemple, de chauffeurs personnels. On vous en dit plus ici

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  • Manifestations contre la loi travail : « C’est le clap de fin de la mobilisation »

    LE MONDE | 15.09.2016 à 13h55 | Par Coumba Kane, Michel Noblecourt et Laureline Savoye

    Durée : 04:14  |   
     

    Eclairage

    Plusieurs milliers de personnes défilent jeudi 15 septembre dans toute la France contre la loi El Khomri. La loi travail aura causé des mois d’affrontements politiques et de conflit social sans faire plier l’exécutif.

    Pourquoi plusieurs syndicats ont-ils appelé à manifester alors que la loi a été promulguée le 9 août ? L’analyse de Michel Noblecourt, éditorialiste au Monde.

    LE MONDE

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  • Londres donne son feu vert à Hinkley Point,

    avec des garde-fous

     

    par Benjamin Mallet et Kate Holton        LIEN

    PARIS/LONDRES (Reuters) - La Première ministre britannique Theresa May a donné jeudi son feu vert à la construction par EDF d'une centrale nucléaire à Hinkley Point, un projet de 18 milliards de livres sterling (21,2 milliards d'euros) financé en partie par des capitaux chinois.

    Le gouvernement britannique a précisé dans un communiqué que son aval à la construction de deux réacteurs de type EPR dans le sud-ouest de l'Angleterre était assorti de nouvelles conditions qui lui permettent notamment d'intervenir en cas de vente de la participation de contrôle d'EDF.

    Les autres termes des accords précédemment signés sont inchangés et EDF détiendra comme prévu 66,5% du projet tandis que le chinois CGN investira 6 milliards de livres pour en acquérir 33,5%.

    "La principale demande du gouvernement britannique était qu'EDF reste actionnaire du projet pendant toute la durée de construction, c'est-à-dire qu'il ne vende pas aux Chinois", a dit source au fait du dossier. "Ensuite, Londres bénéficiera d'un droit de veto, d'une 'golden share', en cas de cession pendant la durée d'exploitation."

    Le PDG d'EDF Jean-Bernard Lévy a indiqué que le capital d'Hinkley Point pourrait un jour évoluer mais que l'électricien public français en resterait l'actionnaire de contrôle.

    "Peut-être un jour, mais ce n'est pas l'ordre du jour, il y aura des évolutions (...) Aujourd'hui, nous ne sommes pas à la recherche d'investisseurs tiers sur le sujet", a-t-il dit lors d'une conférence téléphonique.

    Le gouvernement britannique a pour sa part évoqué une "action spéciale" dans tous les futurs projets nucléaires, qui imposera son aval à des ventes de participations significatives, estimant ainsi que le nouveau cadre garantira la "sécurité nationale" en cas d'investissements étrangers dans des infrastructures.

    Londres, qui n'a pas mentionné CGN dans son communiqué, a précisé que le nouveau cadre juridique serait confirmé dans un "échange de lettres" avec EDF, qui "se réjouit" pour sa part du feu vert au projet et confirme l'engagement de "son partenaire de longue date" chinois.

    LE TARIF GARANTI EST MAINTENU

    Les aménagements au projet Hinkley Point pourraient concerner d'autres projets nucléaires franco-chinois, à savoir une prise de participation de 20% de CGN dans deux autres EPR à Sizewell, dans l'est de l'Angleterre, et la construction par les Chinois de leur propre réacteur à Bradwell, dans le sud-est.

    CGN s'est toutefois dit "très heureux" du feu vert britannique et, selon une source proche du dossier, "n'est pas inquiet" au sujet des nouvelles dispositions réglementaires.

    Londres a en outre maintenu le tarif garanti de rachat de l'électricité qui sera produite par la nouvelle centrale d'Hinkley Point, à 92,5 livres (108,90 euros) par mégawatt/heure pendant 35 ans.

    Ce prix, nettement supérieur aux prix de marché actuels, est garanti dans le cadre d'un mécanisme ("contract for difference") prévoyant qu'EDF recevra un paiement complémentaire lorsque le prix de marché sera inférieur au tarif et qu'il devra rembourser un trop-perçu lorsque le prix du marché dépassera ce tarif.

    En donnant son feu vert à Hinkley Point, Theresa May a mis un terme à plusieurs mois d'incertitudes et de tensions diplomatiques entre Londres et Paris du fait de l'importance industrielle et financière du projet pour la filière nucléaire française.

    En juillet, quelques heures seulement avant la signature officielle du projet, la nouvelle occupante du 10, Downing Street avait à la surprise générale décidé de le mettre en suspens, expliquant avoir besoin de temps pour réexaminer le dossier.

    Le feu vert à Hinkley Point "est un succès indéniable pour l'industrie française" et "une contribution importante au soutien de l'emploi en France", ont estimé jeudi le ministre de l'Economie Michel Sapin et le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue.

    "UNE EXCELLENTE NOUVELLE POUR LA FILIÈRE FRANÇAISE"

    Le Premier ministre Manuel Valls a pour sa part évoqué sur Twitter "une excellente nouvelle pour la filière nucléaire française et pour l'emploi dans l'Hexagone".

    La nouvelle centrale nucléaire d'Hinkley Point, la première qui sera mise en chantier en Europe depuis la catastrophe de Fukushima en 2011 et la première en Grande-Bretagne depuis 1995, devrait produire suffisamment d'électricité pour environ six millions de foyers pendant une durée estimée à 60 ans.

    Les travaux pour le projet Hinkley Point se feront à plus de 60% en Grande-Bretagne, avec au total quelque 25.000 à 26.000 créations d'emplois espérées. En France, selon une porte-parole du ministère de l'Economie, 4.500 emplois seront assurés pendant les phases d'ingénierie et de construction.

    EDF a indiqué jeudi que la livraison du premier réacteur interviendrait fin 2025, après un premier béton prévu pour 2019.

    Reste que le groupe n'a pas encore apaisé toutes les craintes d'une partie de son conseil d'administration et des analystes financiers sur sa capacité à mener un bien un projet dont il devra aussi supporter le poids sur sa dette.

    L'agence de notation Moody's a redit jeudi que le projet Hinkley point, du fait de son ampleur et de sa complexité, était de nature à détériorer le profil de risque à la fois commercial et financier d'EDF.

    EDF estime le taux de rentabilité prévisionnel (TRI) d'Hinkley Point à environ 9% sur l'ensemble de la durée du projet, la sensibilité de ce TRI étant d'environ 20 points de base pour six mois de retard.

    Deux procédures judiciaires sont par ailleurs engagées à l'encontre de la direction d'EDF, l'une par le comité central d'entreprise et l'autre par cinq administrateurs, pour défauts d'informations.

    A 14h, le titre EDF cédait 1,25% à la Bourse de Paris, à 11,050 euros, et sous-performait l'indice STOXX regroupant les "utilities" européennes (-0,07%).

    (Avec Michel Rose, édité par Dominique Rodriguez)

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  • Maltraitance animale: une association dénonce

    le supplice des lapins angora

    Paris Match | Publié le 15/09/2016 à 15h22 |Mis à jour le 15/09/2016 à 15h26 LIEN
    La Rédaction (avec AFP)
    Cette image publiée par One Voice montre des cages où sont conservées des lapins angora.
    Cette image publiée par One Voice montre des cages où sont conservées des lapins angora. Handout / One Voice / AFP

    Un film de l'association One Voice dénonce les souffrances des lapins angora d'élevage et demande «l'interdiction de leur élevage et de leur commerce» en France.

    Après les poules en batterie et les abattoirs, les souffrances des lapins angora d'élevage sont dénoncées dans un film mis en ligne jeudi par l'association de défense des animaux One Voice qui demande «l'interdiction de l'élevage et du commerce de l'angora» en France.

    Les documents montrent des lapins en train d'être «épilés» pour récolter leurs poils soyeux, servant à fabriquer l'angora utilisé dans le textile et la mode. «Les lapins souffrent, ils crient, c'est inadmissible. Parfois la peau se déchire quand on les épile tous les cent jours», a déclaré à l'AFP Muriel Arnal, présidente de l'association One Voice, créée en 1995, et basée à Strasbourg.

    Selon elle, l'enquête menée par deux membres de l'association, «infiltrés» dans six élevages français, a duré six mois -entre février et fin juillet- dans différentes régions du pays.

    Obtenir l'interdiction de l'élevage et du commerce de l'angora

    A la différence de L214 qui milite contre les violences dans les abattoirs et avait aussi publié des vidéos choquantes récemment, One voice, qui avait reçu dans le passé le soutien de Muriel Robin ou du dessinateur Cabu, assassiné le 7 janvier 2015 à Charlie Hebdo, ne nomme pas les élevages incriminés.

    «Nous ne voulons pas désigner un élevage plutôt qu'un autre, nous voulons dénoncer un système dans son ensemble et obtenir l'interdiction de l'élevage et du commerce de l'angora», a indiqué Muriel Arnal. «Nous sommes prêts à aider les éleveurs pour qu'ils se reconvertissent», a-t-elle ajouté. «Il ne faut plus d'angora, d'autant que cet élevage est fait sans aucun contrôle», a-t-elle affirmé.

    Une enquête précédente en 2013 diffusée par l'association Peta dénonçait les mauvaises conditions d'élevage du lapin angora en Chine, d'où viennent 90% de la production mondiale. «Par rapport à la Chine, la seule chose différente en France est que les lapins bénéficient de paille dans leur cage, mais c'est plus pour préserver un poil soyeux et propre que pour le bien-être animal», affirme Muriel Arnal.

     
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  • Après l'incendie meurtrier d'un bar à Rouen, le gérant et son frère mis en examen

    Publication: 14/09/2016 19h35 CEST Mis à jour: Il y a 1 heure  LIEN
     

     

    FAITS DIVERS - Le drame avait ému la France entière. Deux personnes ont été mises en examen mercredi 14 septembre après l'incendie du bar "Le Cuba libre", à Rouen, qui avait fait 14 morts dans la nuit du 5 au 6 août. Il s'agit du gérant du bar et de son frère, salarié du bar.

    Les deux hommes ont été mis en examen pour "homicides et blessures involontaires aggravées par violation délibérée d’une obligation de sécurité". Ils ont tous les deux été remis en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris auprès du parquet de Rouen.

    L'incendie a eu lieu dans la nuit du 5 au 6 août, dans le sous-sol du bar qui avait été privatisé. Treize personnes avaient péri le jour-même, une quatorzième est décédée des suites de ses blessures fin août.

    Plus d'informations à venir...

    Lire aussi :

    • Un incendie dans un bar de Rouen fait au moins treize morts et six blessés

    • "C'était comme un lance-flammes": les témoins de l'incendie de Rouen sous le choc

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