• Abattoirs: la commission d'enquête parlementaire révèle ses conclusions

    Abattoirs: la commission d'enquête parlementaire révèle ses conclusionsAbattoir municipal de Pezenas, le 29 juin 2016 ((c) Afp)

    Paris (AFP) - Formation, contrôles vétérinaires, vidéosurveillance, la commission d'enquête parlementaire sur l'abattage des animaux de boucherie rend mardi ses conclusions et propositions pour améliorer le fonctionnement des abattoirs.

    Ces sont les images choc de souffrance et de détresse animale, tournées dans des abattoirs publiées par l'association L214, qui sont à l'origine de cette commission d'enquête initiée en mars par le député Olivier Falorni (groupe des Radicaux de gauche).

    Son rapporteur Jean?Yves Caullet (Yonne, Socialiste, écologiste et républicain), doit présenter mardi matin le résultat des travaux lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale.

    En trois mois d'auditions, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, mais aussi des dirigeants d'abattoirs, vétérinaires, membres de l'administration, syndicalistes agricoles, dignitaires religieux, chercheurs et représentants d'associations de défense des animaux ont donné leur point de vue sur ce qui peut-être amélioré dans le domaine du bien-être animal en abattoirs.

    Les investigations des députés ont notamment porté sur la formation du personnel d'abattoir, jugée insuffisante.

    Pour rendre le métier plus attractif, ces salariés ont besoin d'une solide formation "initiale et continue", ainsi qu'un suivi pour "faire évoluer les carrières", a ainsi estimé M. Le Foll.

    - vidéosurveillance -

    Les députés ont aussi interrogé toutes les personnes auditionnées sur l'intérêt d'installer des caméras vidéos pour assurer une surveillance des opérations et du matériel des abattoirs, recueillant des avis mitigés.

    Les principaux syndicats agricoles s'y sont déclarés défavorables, au contraire des associations de protection des animaux, qui demandent plus de transparence sur le monde fermé des abattoirs.

    Une demande de regard relayée par les éleveurs qui aimeraient eux aussi pouvoir suivre ce qui se passe pour les animaux qu'ils emmènent à l'abattoir au travers par exemple de comités d'éthique.

    Les missions d'inspection de l'administration ont également été longuement questionnées, tant du point de vue des effectifs et des moyens que de leur rôle, car les auditions ont montré que l'accent est davantage mis sur la surveillance sanitaire que sur le bien-être animal.

    "Il est possible que la réduction des effectifs, de moins 20% dans l'administration, ait eu comme conséquence un allégement du nombre et de la fréquence des contrôles en protection animale", a reconnu Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV).

    La question de l'étourdissement des animaux a également occupé les débats car, parfois mal réalisé sur des animaux qui continuent donc à souffrir, il est à l'origine de nombreuses séquences des vidéos de L214, association qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne.

    Cela a amené les députés à s'interroger sur les pratiques religieuses juives et musulmanes qui imposent de ne pas étourdir l'animal. Là aussi, la question de la formation s'est imposée.

    "Le principal problème est le non respect des procédures établies et non que l'abattage se fasse ou non selon un rite religieux", a toutefois estimé le au ministère de l'intérieur .

    La question de l'investissement dans du matériel qui permettrait d'assurer un abattage plus efficace et plus rapide et donc d'améliorer le bien être animal s'est également posé pour les plus petits abattoirs.

    M. Le Foll avait révélé en mai que des manquements graves avaient été relevés sur 5% des lignes d'abattage de 259 abattoirs français inspectés (sur 263) au mois d'avril, après la diffusion de vidéos de l'association L214. Trois établissements avaient été fermés.

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    Sexisme en France : radiographie d'un fléau

    Par Lucile Quillet | Le 08 septembre 2016    LIEN

    Inégalités de salaires, sous-représentation des femmes dans les médias et la politique... Le sexisme est toujours d'actualité en France. Pour tenter d'y remédier, le gouvernement lance un plan d'action.

     
     

    « Le sexisme, c'est pas notre genre », martèle le plan de campagne du ministère de la Famille, de l'Enfance et des Droits des femmes, lancé ce jeudi 8 septembre, par Laurence Rossignol. En dépit des efforts fournis depuis de nombreuses années pour lutter contre ce fléau, le sexisme, qui touche principalement les femmes, est encore largement présent dans de nombreuses strates de notre société, de l'entreprise à l'éducation en passant par la sphère privée.

    Dans le monde de l'entreprise

    Le monde du travail demeure l'un des univers où le sexisme est le plus présent. Et pour cause, le monde des affaires est longtemps resté une corporation exclusivement masculine où les femmes n'avaient pas leurs entrées. Aujourd'hui encore, rares sont les femmes à se hisser au dernier étage de la pyramide hiérarchique des entreprises du CAC 40. Seules trois femmes occupent des postes de haut vol. Fille du fondateur de Publicis Marcel Bleustein-Blanchet, Elisabeth Badinter préside le conseil de surveillance de l'empire publicitaire mené par Maurice Lévy. La filiation et le travail acharné ont porté Sophie Bellon à la tête du conseil d'administration de Sodexo, fondé par son père, Pierre Bellon. De son côté, Isabelle Kocher, longtemps attendue comme la future première PDG du CAC 40, a dû se contenter de la directeur générale d'Engie en mai 2016, Gérard Mestrallet gardant pour lui le titre de « président ».

    Des écarts de salaires persistants, encore plus pour les mères

    Les femmes accèdent moins souvent aux postes à responsabilités que les hommes. Plus souvent à temps partiel ou employées dans des secteurs moins rémunérants, leur salaire s'en retrouve impacté. Dans le classement des inégalités de salaires établi par le Forum économique mondial, la France se classe à la 132e place. En 2013, les femmes gagnaient en moyenne 19% de salaire en moins que les hommes, d'après les chiffres de l'Insee. À poste, temps et compétences équivalents, persiste un écart inexpliqué légèrement inférieur à 10%.

    Ce plafond de verre se durcit d'autant plus lorsque les femmes actives ont des enfants. Parce qu'elles pensent souvent à tort que carrière et maternité sont incompatibles, ou que leurs chefs supposent à leur place qu'elles seront moins investies. Ce changement de « statut » se ressent à la longue sur le salaire. D'après une étude Glassdoor Economic Research publiée en mai 2016, en France, une mère active toucherait en moyenne 12% de revenus en moins qu'une femme sans enfant.

    Dans la sphère politique et médiatique

    Les femmes représentent plus de la moitié de la population française, mais seulement 27% des députés de l'Assemblée nationale et 22% des sénateurs. À une échelle plus locale, on ne compte que 7,7% de présidentes de conseils régionaux et 13% de femmes maires, d'après les chiffres du Haut Conseil à l'égalité. L'accès à l'arène politique est plus compliqué pour les femmes, à l'instar de Nathalie Koscisuko-Morizet, pénalisée dans la course à la primaire par « la culture du chef viril » qui règne chez Les Républicains. Quant aux phrases sexistes, on ne les compte plus tant elles sont légion...

    À la télévision ou la radio, aussi, les femmes manquent à l'appel. Elles représentent moins de 20% des spécialistes et témoins intervenant dans les journaux télévisés de 20 h des chaînes généralistes. Leurs apparitions dans les émissions de plateau représentent moins d'un tiers du temps de parole global, d’après une étude du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) de 2013.

    Dans la sphère privée

    Et le sexisme ne s'arrête pas à la porte du domicile familial. En 2015, une étude Crédoc pointait du doigt la répartition largement inégale des tâches domestiques au sein des ménages français. Environ 91 % des hommes avouent ne pas repasser, 60 % ne pas faire le ménage, 48 % être allergiques à la vaisselle, 50 % ne pas toucher aux fourneaux et 36 % ne pas s'occuper des courses. À l'inverse, les femmes en couple sont 93 % à faire le ménage, 93 % à s'occuper de la cuisine, 85 % à gérer les courses quotidiennes, 83 % à faire la vaisselle et 73 % le repassage.

    Les spectateurs de cette représentation stéréotypée des sexes sont les... enfants. Qui s'identifient. Les fabricants de jouets n'améliorent pas le tableau puisqu'ils voient dans cette différence une manne pour vendre des produits pour les uns (les filles) et pour les autres (les garçons). Ainsi, on propose davantage aux têtes blondes de sexe féminin des bébés en plastique et accessoires d'entretien domestique ; quand leurs homologues masculins sont orientés vers des outils de bricolage et des petites voitures. En décembre 2014, un rapport d'information du Sénat rendu par Chantal Jouanno et Roland Courteau alertait sur « l'ampleur » de ce phénomène depuis les années 1980.

    Les parrains de la campagne "Sexisme, pas notre genre" :

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    Sexisme : François Cluzet, Alex Lutz et Audrey Pulvar s'engagent auprès de Julie Gayet

     
    à propos de l'auteur

    Journaliste Société / Business au féminin

    Passée par Figaro Etudiant, Slate, Le1, France Amérique, StreetPress

    Sur Twitter : @Lucile_Quillet

     

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  • Un nombre inédit de départs dans les cabinets ministériels et à l’Elysée

    LE MONDE | 19.09.2016 à 11h11 • Mis à jour le 19.09.2016 à 13h56 | Par Patrick Roger

    LIEN

    François Hollande et Thierry Lataste (ici en janvier 2015), qui a quitté son poste de directeur de cabinet du président de la République le 15 juin.

    A quelques mois des élections présidentielle et législatives, les vannes des cabinets ministériels et de l’Elysée sont grandes ouvertes. Dans le sens du départ. Certes, la période préélectorale est toujours propice à des reclassements – ou à des promotions pour services rendus – avant une éventuelle alternance. Néanmoins, les départs enregistrés au cours de l’été excèdent amplement les habituelles reconversions. Le Monde a passé au crible l’ensemble des Journal officiel publiés entre le 1er juin et le 15 septembre, ainsi que sur la même période en 2011, 2006 et 2001. Le résultat est saisissant.

    Lire l’intégralité de l’article :   Sauve-qui-peut dans les cabinets ministériels

    • 10 % des effectifs des cabinets ministériels et de l’Elysée ont quitté leurs fonctions

    En l’espace de cent jours, pas moins de 57 membres de cabinets ministériels et à la présidence de la République ont cessé leurs fonctions, soit un peu plus de 10 % des effectifs. Par comparaison, ce nombre était de 28 en 2011 sur une période identique. Le nombre de départs a tout simplement doublé. Et ce sans tenir compte des démissions du ministre de l’économie Emmanuel Macron, qui a entraîné dans son sillage de nombreux collaborateurs, et de la ministre de l’outre-mer George Pau-Langevin, qui a occasionné la suppression du secrétariat d’Etat à l’égalité réelle.

    • Des départs qui touchent les directeurs de cabinets

    Plus étonnant encore, le nombre de départs concernant des hauts responsables des cabinets. Depuis le 1er juin, huit directeurs de cabinet ont mis fin à leurs attributions, ainsi que deux directeurs adjoints, un chef de cabinet et trois chefs de cabinet adjoints. Là aussi, c’est le double du nombre de départs de cette nature enregistrés cinq ans plus tôt.

    • Des reclassements dans la haute fonction publique pour la majorité

    La tentation du privé n’épargne pas les serviteurs de l’Etat. La plupart, cependant, regagnent les rangs de la haute fonction publique ou les sphères qui lui sont proches. D’autres ont retrouvé des affectations dans la fonction publique ou l’administration territoriale.

    Le temps des reclassements, des recasages et des promotions n’est pas terminé. Il risque même de s’amplifier encore dans les semaines et les mois à venir.



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    Vladimir Poutine vers un quatrième mandat

    LE MONDE | 19.09.2016 à 11h45 • Mis à jour le 19.09.2016 à 12h13     LIEN

     

    Le président russe, Vladimir Poutine, le 18 septembre, dans un bureau de vote de Moscou.

    Editorial Dix-huit mois de récession économique continue, la plus longue depuis l’arrivée au pouvoir, en 2000, de Vladimir Poutine, n’ont pas pesé sur le résultat des élections législatives organisées dimanche 18 septembre en Russie. Pas plus que les revers encaissés depuis deux ans par le Kremlin, qu’il s’agisse des sanctions internationales en réaction à l’annexion de la Crimée et au conflit dans l’est de l’Ukraine, ou des sanctions sportives liées au scandale du dopage. Rien n’a joué. Le parti au pouvoir, Russie unie, a obtenu une écrasante majorité à l’issue du scrutin. Les sièges de la Douma, la Chambre basse du Parlement russe, seront détenus à 76 % par ses députés.

    Lire aussi :   En Russie, victoire écrasante de Poutine

    Ce premier test électoral national depuis l’annexion de la Crimée ouvre un boulevard à M. Poutine pour la présidentielle de 2018. Bien qu’il n’ait pas encore annoncé son intention de briguer un quatrième mandat, personne ne doute des intentions du chef de l’Etat, âgé de 63 ans, et crédité d’une popularité record avec 86 % d’opinions favorables.

    Russie unie a fait le plein de son électorat. Ses obligés et les convaincus sont allés voter. Les mécontents, eux, sont restés chez eux

    M. Poutine n’a pas de concurrent. Cette fois encore, l’opposition, désunie et vilipendée à longueur de temps, accusée d’être manipulée par les Etats-Unis, n’est pas parvenue à franchir l’épreuve des élections. La fraude, du moins à Moscou et Saint-Pétersbourg, les deux principales villes du pays, n’a même pas atteint l’ampleur des falsifications constatées lors des précédentes législatives, en 2011. Nul besoin.

    Russie unie a fait le plein de son électorat. Ses obligés et les convaincus sont allés voter. Les mécontents, eux, sont restés chez eux. Ils sont pourtant majoritaires. Pour la première fois depuis 1993, date des premières élections législatives organisées en Russie après l’effondrement de l’URSS, moins de 50 % des électeurs ont été aux urnes. Les autres étaient convaincus que leur voix ne changerait rien à la situation.

    Le terrain avait été préparé. Commencée pendant l’été, la campagne, pour ces élections anticipées de trois mois, a été étouffée. Aucun programme n’a été débattu, aucune grande réunion publique n’a eu lieu. En parallèle, les organisations russes indépendantes sont toujours un peu plus discréditées et enregistrées les unes après les autres sur la liste des « agents de l’étranger » tenue par le ministère de la justice. Juste avant le scrutin, l’institut de sondages Levada a été à son tour affublé de cette étiquette infamante. L’espace des voix critiques se réduit. Une vidéo sur la somptueuse résidence du premier ministre, Dmitri Medvedev, survolée à l’aide d’un drone, diffusée quelques jours avant les élections par l’opposant Alexeï Navalny, a été regardée plus d’un million de fois. Sans influence sur le résultat.

    Parallèle avec Angela Merkel

    A Moscou, la comparaison avec la chancelière allemande, Angela Merkel, qui assume son troisième mandat et dont le parti essuie au même moment une série de revers électoraux, est sans cesse rebattue. Elle n’a rien d’illogique. Les médias russes pro-Kremlin pilonnent sans relâche sur le thème de la crise des migrants en Allemagne, tout en relayant les discours rassurants du pouvoir russe sur le thème « la crise est derrière nous » – même si les grands indicateurs sociaux sont repartis à la baisse.

    Lire aussi :   Allemagne : nouveau revers électoral pour le parti de Merkel à Berlin

    La légitimité renouvelée de M. Poutine va lui permettre de lancer de nouvelles réformes. Les services de sécurité, piliers du pouvoir, vont être ainsi réorganisés. Peut-être parce qu’au Kremlin, on se souvient bien qu’à la veille de la chute de l’URSS, en 1990, le Parti communiste soviétique était lui aussi crédité de… 86 % d’opinions favorables.

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  • Qui est Ahmad Khan Rahami, le suspect des explosions aux Etats-Unis?


    Par LEXPRESS.fr , publié le 19/09/2016 à 19:37 , mis à jour à 19:41

    Photos de Ahmad Khan Rahami, principal suspect dans la série d'attaques et de tentatives d'attaques à la bombe survenues aux Etats-Unis, fournies par la police du New Jersey.

    Photos de Ahmad Khan Rahami, principal suspect dans la série d'attaques et de tentatives d'attaques à la bombe survenues aux Etats-Unis, fournies par la police du New Jersey.

    afp.com/HO

    Âgé de 28 ans, cet américain d'origine afghane est suspecté d'être responsable des explosions de New York et du New Jersey le week-end dernier. Il a été blessé lors de son interpellation.

    La traque aura duré moins de 48 heures. Le suspect des attaques à la bombe à Manhattan et dans le New Jersey a été arrêté ce lundi, selon les médias américains. Il s'agit d'Ahmad Khan Rahami, un Afghan de 28 ans naturalisé américain, résidant à Elizabeth, dans le New Jersey, tout près de New York.  

    Ahmad Khan Rahami, suspect in NY & NJ bombings, seen being loaded into an ambulance http://cnn.it/2d5Xrwr 

     

    Il a été arrêté dans la ville de Linden, à une quinzaine de kilomètres de d'Elizabeth, après un échange de coups de feu avec la police. Les circonstances de son arrestation se dessinent peu à peu. L'homme dormait dans un bar, quand il a été reconnu par le propriétaire de l'établissement grâce à l'avis de recherche diffusé par le FBI.

    Blessé lors de son interpellation

    Selon le maire de Linden, Derek Armstead, Ahmad Khan Rahami a ouvert le feu sur les policiers venus l'interpeller. Le suspect a été blessé dans la fusillade, des images de télévision le montrent étendu sur un brancard avec une blessure au bras droit, avant d'être porté dans une ambulance. Trois policiers ont été blessés dans la fusillade. Selon NBC News, l'homme aurait été confondu par son empreinte digitale, retrouvée sur l'un des engins qui n'a pas explosé dans le New Jersey. 

    Looks like Ahmad Khan Rahami is in custody !

     

    Né en janvier 1988, Ahmad Khan Rahami ne figure sur aucune liste de personnes suspectées de terrorisme, rapporte Reuters. Il n'était pas non plus "sur le radar" de la police locale, a affirmé Chris Bollwage, le maire d'Elizabeth, la ville du New Jersey où il vivait. 

    Selon NBC News, l'homme a étudié entre 2010 et 2012 dans une université du Massachusetts, le "Middlesex Community College", dont il n'est pas sorti diplômé. 

    Il travaillait dans le restaurant familial

    Il travaillait sous les ordres de son père dans le restaurant familial, "First American Fried Chicken". Selon le New York Times, la famille de Ahmad Khan Rahami se plaignait d'avoir été victime de discrimination raciale, notamment dans le cadre de la gestion de l'établissement. La mairie a tenté de faire fermer la nuit cet établissement ouvert normalement 24 heures sur 24, en raison des plaintes de riverains. Mais la famille Rahami n'a pas respecté cette injonction, rapporte le quotidien. 

    A une occasion, le frère du suspect, qui travaillait aussi dans le restaurant, s'est battu avec des policiers venus contraindre l'établissement à fermer pour la nuit. Le jeune homme s'est enfui en l'Afghanistan avant d'être jugé. La famille a ensuite porté plainte contre le maire, le conseil municipal et une vingtaine de policiers, affirmant avoir été victime de discrimination raciale. 

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  • L’armée syrienne annonce la fin de la trêve

    Le week-end a été marqué par de vives tensions entre le régime, les Etats-Unis et la Russie, ainsi que par des affrontements dans tout le pays.

    Le Monde.fr avec AFP | 19.09.2016 à 18h14      LIEN

     

    Un soldat du régime syrien dans un quartier historique d’Alep, le 16 septembre.

    La prolongation de la trêve en Syrie semble lointaine. L’armée syrienne a déclaré lundi 19 septembre la fin du cessez-le-feu en Syrie, négocié à Genève par les Etats-Unis et la Russie, qui arrivait à échéance dans la soirée.

    Le régime accuse les groupes rebelles de « n’avoir pas respecté une seule disposition » de l’accord. La trêve « devait être une réelle opportunité d’arrêter l’effusion de sang, mais les groupes armés terroristes ont méprisé cet accord », poursuit l’armée.

    Le week-end a été marqué par de vives tensions entre le régime, les Etats-Unis et la Russie, ainsi que par des tirs à Alep et à Damas. Lundi, le président syrien Bachar al-Assad a accusé Washington d’avoir commis une « agression flagrante », après le bombardement de positions syriennes à Deir ez-Zor par des avions américains de la coalition, qui croyaient viser l’Etat islamique.

    Ayrault a appelé à préserver l’accord

    « Compte tenu du fait que les rebelles ne respectent pas le régime de cessez-le-feu, son respect unilatéral par les forces gouvernementales syriennes n’a pas de sens », a estimé en début d’après-midi le général de l’armée russe Sergueï Roudskoï. « Nous n’avons pas eu sept jours de calme et d’acheminement d’aide humanitaire », comme prévu par l’accord du 9 septembre, a de son côté regretté le secrétaire d’Etat américain, John Kerry.

    Le chef de la diplomatie française, Jean-Marc Ayrault, a lui appelé à préserver un accord « particulièrement fragile ». « Il doit conserver une lueur d’espoir, il est la seule base sur laquelle la communauté internationale peut s’appuyer », a déclaré le ministre des affaires étrangères depuis New York. « Au nom de la France, je proposerai que soit mis en place un mécanisme efficace de surveillance [de la trêve] », a-t-il ajouté.

    Lire aussi :   Le cessez-le-feu vacille en Syrie

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  • Sondage sur les musulmans : "La politique de l’autruche ne résout rien"

    Sondage sur les musulmans : "La politique de l’autruche ne résout rien"Des hommes prient à la mosquée de Gien (Centre-Val de Loire), le 17 septembre. ((R. Beaumont/Sipa))

    Un rapport sur les musulmans, publié dans "le JDD", apporte des informations détaillées sur l'islam de France. Hakim El Karoui, son auteur, explique la démarche de cette enquête. Interview.

     

    Hakim El Karoui, consultant en stratégie, est à l'origine de l’enquête sur les musulmans commandée à l’Ifop par l’Institut Montaigne et publiée le 18 septembre dans "Le Journal du dimanche". Pour "l’Obs", il explique sa démarche et détaille ses préconisations, à la fois pour l’Etat, et pour les musulmans.

    Quel était le but de votre démarche ?

    - La première raison, évidente, qui a motivé cette enquête, c’est que ça va mal. Les attentats, la montée du fondamentalisme, etc... Pire, ça va mal, mais on ne sait rien. Pour qu’un médecin puisse soigner une maladie, il doit pouvoir la décrire.

    Il faut faire bouger les lignes. L’organisation de l’Islam repose sur un accord ancien qui donne les clés aux mosquées, très liées aux pays d’origine. Or celles-ci pèsent peu dans l’islamisation ou l’islamité des musulmans aujourd’hui, et sont débordées par des acteurs qui utilisent la religion à des fins politiques.

    On a pu mettre en doute la légalité d’une telle enquête, dans un pays où le maniement des statistiques ethniques ou religieuses est très encadré par la loi...

    - En France, on peut faire tout ce que l’on veut, tant que les réponses récoltées sont anonymes, volontaires et déclarées à la CNIL [Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés, NDLR]. Il ne s’agit pas de dresser dans un fichier la liste exhaustive des personnes musulmanes qui ont répondu aux questions du sondage de l'Ifop, mais de mener une enquête sur les opinions religieuses.

    Comment avez-vous réussi à travailler sur un échantillon de plus de 1.000 personnes ?

    - Parmi un échantillon représentatif de près de 15.000 personnes, l’Ifop a trouvé 1.029 musulmans – soit de confession musulmane, soit de culture musulmane, c'est à dire nés de parents musulmans. Cette distinction est importante : 15% des enfants de parents musulmans nous ont dit qu’ils ne l’étaient pas eux-mêmes. A l’inverse, 7% de ceux qui nous ont déclaré être de confession musulmane sont des convertis.

    Quels principaux enseignements avez-vous pu tirer des résultats de ce sondage ?

    - Les résultats sont paradoxaux. On voit qu’une majorité de la population musulmane est dans une trajectoire d’insertion sans heurts sur le système de valeurs républicaines, alors qu’un bon quart est très conservateur et peut représenter un marché pour les plus fondamentalistes.

    Une forme de rébellion idéologique émerge, qui ne se fait pas pour l’islam – les fondamentalistes qu’on voit n’y connaissent pas grand-chose –, mais par l’islam. 

    La part des personnes musulmanes croyantes ne représente que 5,6% de la population globale. Quelles sont les idées reçues que votre rapport permet de démonter ?

    - L'enquête révèle qu’il n’y a pas de communautarisme musulman ni d’école confessionnelle. 78% des musulmans interrogés ne voteraient pas pour un candidat aux élections juste parce qu’il serait musulman. Ils sont par ailleurs très peu engagés dans des associations, et il n’y a pas de lobbys musulmans. Et puis, ils ont les mêmes problèmes que le reste de la population française : ils considèrent qu’ils paient trop d’impôts, qu’il n’y a pas assez d’emploi…

    En revanche, les personnes interrogées se différencient sur certains points bien précis : 67% des non religieux considèrent que les enfants pourraient devoir manger halal dans les cantines scolaires, et les musulmans sont majoritairement favorables au port du voile en dehors de l’école (65% des personnes interrogées). Enfin, ils sont beaucoup plus conservateurs sur la sexualité avant le mariage.

    Selon le rapport, la moitié des jeunes musulmans croyants (15-25 ans) adhèrent à un islam d’affirmation, qualifié de "fondamentaliste". Qu’est-ce que cela signifie ? 

    - Ce chiffre révèle un immense problème identitaire chez les jeunes, et l’utilisation de l’islam comme d’une identité de rupture. Rejetés par la société française, ces jeunes sont victimes de discrimination de manière constante et n’ont pas accès à l’école, ou alors à une école complètement ghettoïsée.

    Ils n’ont ni l’identité du pays d’origine, ni celle de la classe ouvrière… Être musulman devient une identité à part entière. On se retrouve dans une sorte d’équation maléfique : si vous voulez être vous-mêmes, il faut être musulman, et pour vous épanouir complètement, il faut être le plus fondamentaliste possible.  

    N’avez-vous pas peur que la publication de tels résultats attise la peur et les craintes ?

    - Savoir, c’est pouvoir. Non, les résultats ne sont pas bons, mais la politique de l’autruche n’a jamais résolu quoi que ce soit.

    Quelles préconisations faites-vous ?

    - Il faut mener la bataille de la connaissance de toute urgence. Cela peut être le rôle de la Fondation pour l’islam de France, ou de l’enseignement de l’arabe, que l'on propose de relancer très rapidement.

    De la même manière que le latin et le grec ancien servent à l'apprentissage du français, la langue arabe est construite à partir de ses racines. Quand on apprend l’arabe, on voit défiler l’histoire et on s'imprègne de sa culture. C’est un moyen d’avoir accès à du savoir, dans un contexte où les seuls qui se donnent cette tâche, aujourd’hui, sont les islamistes radicaux, voire les terroristes.

    Mais cette bataille ne se mènera pas sans argent, en réunissant trois intellectuels dans un bureau. Il faut des gens dont les jeunes musulmans puissent être fiers, avec une vraie légitimité scientifique et religieuse et un niveau de professionnalisme plus abouti que les gestionnaires de lieux de cultes – 68% des musulmans interrogés ne connaissent même pas le Conseil français du culte musulman (CSCM).

    Enfin, il faut d'importants relais de communication. Cette bataille de la connaissance, c'est aussi une bataille de communication.

    Propos recueillis par Julia Mourri

    Julia Mourri

    Julia Mourri

    Journaliste au Plus

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  • Chronique «Aux Petits Soins»

    Irène Frachon, une combattante

    dans les salles obscures

    Par Eric Favereau 19 septembre 2016 à 16:45    LIEN
     
     
     
     
    La pneumologue Irène Frachon, le 16 mai 2013 au CHU de Brest Photo FRED TANNEAU. AFP

    Nous avons assisté à la rencontre entre la médecin qui mène une lutte contre les laboratoires Servier et leur Mediator et l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen, qui campe son rôle dans «la Fille de Brest».

    C’est une scène troublante que celle entraperçue, samedi soir, dans la grande salle du cinéma le Gaumont Opéra à Paris : il y avait, assises côte à côte, l’héroïne et son double, Irène Frachon et Sidse Babett Knudsen, actrice danoise. Une scène bien déroutante car cette dernière joue magnifiquement le rôle de cette première dans le film d’Emmanuelle Bercot la Fille de Brest, qui va sortir fin novembre en France.

    Elles sont là, toutes les deux, hésitantes et si chaleureuses entre elles. On les sent aimantes, on les sent gênées. L’actrice disant de sa voisine : «C’est une personne qui m’inspire. Je ne suis pas comme ça, moi… Quelle créature peut être remplie à ce point de son combat, d’une mission ?» Irène Frachon écoute. Elle a voulu qu’une victime soit avec elle. Irène Frachon est tout sauf une héroïne. Bretonne, elle est terre à terre, sans faux-fuyant. Médecin jusqu’au bout des ongles, son histoire n’a rien de romanesque. C’est un combat qui lui est tombé dessus. Et ce film raconte l’histoire au plus juste de sa lutte contre le laboratoire Servier et le Mediator. Il a été tourné dans les lieux mêmes où le drame s’est déroulé, Irène Frachon participant à la rédaction du scénario et de ce fait récoltant de l’argent qui lui sert… à poursuivre le combat sans fin l’indemnisation des victimes. Tout est donc si imbriqué, entre les faits et les images, que le recul manque. Que voit-on ? Un film ou son miroir ? Ou bien est-ce l’inverse ?

    La réalisatrice Emmanuelle Bercot et l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen qui campe Irène Franchon dans «la Fille de Brest». Ici à San Sebastian, le 16 septembre.

    La réalisatrice Emmanuelle Bercot et l’actrice danoise Sidse Babett Knudsen, qui campe Irène Franchon dans «la Fille de Brest». Ici à San Sebastian, le 16 septembre.

    Laissons de côté l’éventuel critique du film d’Emmanuelle Bercot, film disons efficace et prenant, un brin bruyant néanmoins avec une musique assourdissante, avec parfois des scènes un rien cliché comme celle qui ouvre le film – une nageuse à deux doigts de se noyer, au milieu d’un océan qui menace de la submerger, mais la nageuse va résister contre vents et marées –, ou celle d’une autopsie aussi pénible que longue. Mais ces réticences sont anecdotiques face à cette situation ahurissante d’une histoire qui n’est encore pas finie mais qui se retrouve déjà en boîte, comme s’il n’y avait plus d’histoire.

    Reprenons. Irène Frachon a quatre enfants, elle est mariée à un amiral qui la soutiendra sans faille. Jeune pneumologue au CHU de Brest, elle se bat pour imposer cette évidence clinique qui lui avait sauté aux yeux : le Mediator, ce coupe-faim largement prescrit, se révèle gravement dangereux pour le cœur, comme l’avait été en son temps l’Isoméride du même laboratoire. Elle, simple médecin hospitalier, ne flanche pas quand elle a les preuves médicales des effets secondaires dramatiques de cette molécule. Elle sait trouver des alliés, résister au mépris des experts ou au dédain des universitaires, voire à la violence des hommes liges de Servier. Jusqu’à publier un livre en juin 2010 Mediator 150 mg : combien de morts ? (éd. Dialogues), qui aboutira au retrait de ce médicament. Dans ces années-là, il est impressionnant de noter le nombre de fois où des gens bien intentionnés lui disent : «Allez Irène, c’est bon, on a compris, tu as gagné, retourne maintenant à tes consultations.» Non, elle ne s’en est pas satisfaite. Elle continue et la réussite de son engagement est de ne pas s’être arrêtée, et de continuer aujourd’hui.

    Et ce n’était pas chose facile. Quand nous avons passé du temps avec elle en mai dernier, Irène Frachon est fatiguée. Epuisée, même. Mais elle se dit «intacte». «Jamais je ne laisserai tomber. Mon objectif absolu, c’est le combat pour les victimes.» Et elle a raison, tant les choses traînent encore aujourd’hui sur le volet de l’indemnisation. Qui plus est, il n’y a pas toujours de date sur le procès contre le laboratoire Servier. Et en 2016, on ne peut pas toujours dire que la lutte contre les conflits d’intérêts dans le milieu médical soit gagnée.

    Ce samedi soir, en voyant Irène Frachon si justement fêtée, on pensait à Marine Martin, présidente de l’association qui se bat aujourd’hui pour les victimes de la Depakine, cet antiépileptique qui se révèle très dangereux pour le fœtus s’il est pris lors de la grossesse. C’est un autre scandale, survenu dix ans plus tard. Il a fallu, là aussi, la ténacité de Marine Martin pour que l’affaire sorte des nimbes. Entre les deux affaires, on avait cru tout régler : n’y a-t-il pas eu des états généraux des médicaments, puis une loi, puis d’innombrables commissions, puis des changements de structures et de nouvelles nominations. Et pourtant, cela s’est répété. Une question taraude : pourquoi l’histoire n’est-elle toujours pas finie ? Quel rendez-vous a donc été manqué ?

    Eric Favereau
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  • Eglise Saint-Leu : un mineur arrêté dans le cadre de la fausse alerte à l’attentat terroriste

    LE MONDE | 19.09.2016 à 14h58 • Mis à jour le 19.09.2016 à 16h55     LIEN

    La police a fermé une partie du quartier des Halles, à Paris, durant plusieurs dizaines de minutes, samedi 17 septembre.

    Deux jours après la fausse alerte qui a provoqué un mouvement de panique et un important déploiement policier dans le centre de Paris, un mineur de 16 ans, prénommé Dylan, a été interpellé, lundi 19 septembre, dans le département de la Marne. Le quartier des Halles avait été bouclé durant plusieurs dizaines de minutes par les forces de police, samedi en milieu d’après-midi, pour une prétendue prise d’otage à l’église Saint-Leu. L’application gouvernementale SAIP a même émis une alerte attentat à l’attention de la population francilienne. L’hypothèse d’un canular est aujourd’hui privilégiée.

    Lire aussi :   Fausse alerte à Paris : l’hypothèse d’un acte malveillant privilégiée

    Selon une source citée par l’AFP, un appel téléphonique à 15 h 39, décrit aujourd’hui comme « une fausse alerte malveillante », était à l’origine de l’intervention policière. Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « dénonciation de crime imaginaire » et « divulgation de fausses informations afin de faire croire à une destruction dangereuse ». Selon l’article 322-14 alinéa 2 du code pénal, le délit de fausse alerte est passible de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.

    Lire aussi :   Que risquent les auteurs d’une fausse alerte terroriste ?

    « On a fait ça pour le buzz »

    Dans l’après-midi du samedi, deux mineurs s’étaient attribués le canular : Zakhaev Yamaha, selon son pseudonyme sur Facebook, avant que son compte ne soit désactivé, s’en était vanté pendant le week-end, en publiant par exemple une vidéo du quartier bouclé ou un article de presse commenté d’un « Putain, on est trop fort les mecs ! » ou d’un « J’kif ».

    Contacté dimanche par Le Monde grâce à la messagerie instantanée de Facebook, il expliquait avoir agi sans réelle préméditation : « Le matin du jour de cet appel, une idée nous est arrivée », dit-il. Son objectif : « Buzzer et prouver l’incapacité des personnes qui répondent au téléphone, qui savent pas faire un contre-appel. »

    En effet, d’après Zakhaev Yamaha, lui et son acolyte sont passés par une « plate-forme qui n’accepte pas les appels » et un simple rappel des services de police au même numéro les aurait mis en échec, « et l’intervention n’aurait jamais eu lieu ». Interrogé par L’Obs, Tylers Swatting, son complice présumé, affirme avoir agi pour le « buzz ». Précisant : « Si les gens ont eu peur, c’est leur problème… » C’est cet adolescent qui a été interpellé lundi par les autorités et placé en garde à vue.

    Lire aussi :   Que risquent les auteurs d’une fausse alerte terroriste ?

    Le phénomène nord-américain du « swatting »

    Si un canular d’une telle ampleur médiatique est une première en France, il s’inscrit dans une longue liste de plaisanteries du même ordre. Dès le 11 février 2015, la police nationale inaugurait sur les réseaux sociaux, sur son compte officiel, une campagne de sensibilisation contre ces fausses alertes. Le message avait été à nouveau posté au début du mois d’août.

    Depuis quelques années, de nombreux cas de swatting ont été répertoriés. Cette pratique, importée d’Amérique du Nord, consiste à provoquer, par un appel téléphonique malveillant, l’irruption de forces d’intervention (SWAT) au domicile d’une cible préétablie.

    Certains se sont spécialisés dans les canulars téléphoniques. En France, le plus célèbre d’entre eux s’appelle Grégory Chelli, alias Ulcan, dont les deux auteurs présumés de la fausse alerte à la prise d’otage aux Halles ont dit s’être inspirés. Ce Franco-Israëlien s’en est notamment pris à plusieurs personnalités médiatiques françaises, comme Pierre Haski et Daniel Schneidermann, coupables à ses yeux de tenir des positions trop pro-palestiniennes.

    Lire aussi :   Le hackeur Ulcan soupçonné de multiplier les dénonciations mensongères contre des journalistes

    Il avait par ailleurs annoncé au téléphone le décès – fictif – du journaliste de Rue89, Benoît Lecorre, au père de ce dernier. Trois jours plus tard, celui-ci était victime d’une crise cardiaque bien réelle et décédait des suites de celle-ci dix jours plus tard.

    Depuis, la pratique n’a fait que se populariser et a même pris un nouveau tour plus spectaculaire avec le développement de la plate-forme de jeux vidéo Twitch et des parties en direct : interrompre un joueur en plein jeu, devant tous ses spectateurs, est devenu l’une de ses variantes les plus répandues.

    Plusieurs condamnations ces derniers mois

    Les canulars téléphoniques en tous genres se sont multipliés ces derniers mois. Au printemps 2015, plusieurs hôtels de Dijon et de Nancy ont dû procéder à l’évacuation en pleine nuit de leurs clients à la suite de la révélation de la « présence » de dangereux malfaiteurs. En début d’année, plusieurs lycées parisiens avaient été évacués après des alertes à la bombe fictives. Le Parisien relate qu’en avril les Yvelines avaient été le théâtre de cinq dénonciations imaginaires successives en moins d’une semaine, pour des faits rapportés de violence conjugale ou d’homicide. Chaque fois, les policiers s’étaient déplacés pour rien.

    Lire aussi :   Victime d'un canular, un joueur de jeux vidéo français se fait arrêter en direct

    Ces canulars téléphoniques ne restent pas forcément impunis, loin de là. Au début du mois de juillet, l’auteur d’une opération de swatting contre un joueur de jeu vidéo sur Twitch a écopé de la peine maximale, deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Circonstances aggravantes : les coordonnées de la victime avaient été rendues publiques, et des cartes bleues volées avaient servi à financer la location d’un des serveurs payants spécialisés dans ce type de canular.

    En juillet, un homme ivre qui avait appelé un hôpital de Maubeuge (Nord) pour signaler une bombe – qui n’existait pas – a été condamné à six mois de prison ferme. En août, un habitant du Rhône avait été puni de quatre mois avec sursis pour une fausse alerte à la bombe à la grande mosquée de Lyon.

    « J’aurais peut-être dû réfléchir avant »

    Désormais au cœur de la polémique, les deux auteurs présumés du canular n’affichent plus la même sérénité que le jour même : « On ne refera plus ce genre de conneries. Fini pour ma part. Je me rends compte que ça ne sert pas à grand-chose, assure au Monde Zakhaev Yamaha, qui affirme ne pas être le principal auteur du canular. On m’a prévenu le jour même qu’on allait faire ce genre de choses. Si l’on avait retardé un peu, j’aurais pu prendre du recul. J’aurais peut-être dû réfléchir avant. » Et de jurer qu’il n’était, en fait, qu’un simple « spectateur » de l’appel téléphonique.

    Comme tous les délits, les cas de swatting ne débouchent sur une condamnation que quand leurs auteurs sont identifiés. Or, ceux-ci n’hésitent pas à recourir à de multiples techniques pour masquer leur identité. Des logiciels permettent ainsi de cacher la provenance d’un appel, voire de faire s’afficher un numéro de son choix sur le téléphone du correspondant. « On n’est pas traçables, on utilise des serveurs cryptés. On est à moins de deux heures de Paris, on n’a pas peur de la police », assurait dimanche Tylers Swatting dans l’hebdomadaire L’Obs.

    Ces techniques permettent de brouiller les pistes, mais sont peu efficaces lorsque les auteurs des canulars se vantent a posteriori de leur canular sur les réseaux sociaux : dans ce cas, les enquêteurs peuvent obtenir, sur réquisition judiciaire, l’ensemble des éléments liés à un compte Facebook, Twitter ou YouTube (adresse e-mail, adresse IP, historique de connexions, etc.). Ce qui suffit souvent à identifier l’auteur d’un swatting.

    Lundi matin, sur sa page Facebook, le hackeur Ulcan s’est désolidarisé des deux auteurs présumés, en s’adressant à Tylers Swatting, le surnom du Dylan arrêté, sur un ton d’abord appaisé : « Ça arrive de faire des bêtises, surtout à ton âge, l’important est de prendre conscience que ton geste était dangereux et inutile. » Mais le franco-israëlien, après avoir constaté des insultes antisémites sur le compte du mineur, a par ailleurs lui-même divulgué le prénom et le numéro de Dylan téléphone sur son compte Facebook.

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  • Comment les émergents pilotent leur devise

    Nessim Ait-Kacimi Le 19/09 à 06:00     LIEN

     

    Les banques centrales interviennent pour canaliser la volatilité de leur devise.

    Les réserves de change des banques centrales des pays émergents ont bondi de 4.000 à 6.100 milliards de dollars entre 2009 et aujourd'hui, selon la dernière revue trimestrielle de la Banque des règlements internationaux (BRI). Cette hausse est en partie à mettre sur le compte de leurs interventions sur le marché des changes. Avant 2008, les pays émergents ont plutôt vendu leur monnaie pour la rendre compétitive dans le cadre de la guerre des changes, menée tambour battant par des pays comme la Chine. Dans la crise, elles ont soutenu leurs devises, très attaquées, et repris leurs bonnes vieilles habitudes, des ventes de monnaies quand la conjoncture s'est un peu améliorée en 2010-2011. Depuis 2013, les pays émergents soutiennent davantage leur devise qu'ils ne cherchent à la rendre compétitive par rapport aux autres. Les émergents doivent aussi intervenir pour canaliser la volatilité de leur devise, qui trouve notamment sa source dans les mouvements erratiques d'entrée et sortie de capitaux étrangers de leurs marchés.

    Les banques centrales peuvent intervenir directement sur le marché au comptant ou traiter des produits dérivés de change, ce qui leur permet d'économiser leurs munitions (réserves de change) tout en étant plus flexibles. Exemples ? Les autorités monétaires coréennes, brésiliennes et russes négocient parfois des contrats d'échange de devises (swaps) alors que le Pérou passe par le biais des contrats à terme et que la Colombie a recours aux options de change. « Un certain nombre de banques centrales sont très transparentes sur leurs interventions. Ainsi, le Chili et la Colombie ont mis en place des programmes où le montant de leurs interventions et leur durée sont annoncés à l'avance aux marchés. Cela revient à signaler que leurs actions seront limitées, prévisibles et qu'elles n'ont pas de cible explicite de taux de change », souligne la BRI.

    Surprendre reste un des moyens d'être efficace

    La suspicion de mener une « guerre des changes » (course à l'affaiblissement de sa monnaie) est courante dans les pays émergents. Ainsi, la banque centrale de Corée est intervenue au mois d'août assez massivement pour vendre des wons contre des dollars, sa devise ayant atteint un plus haut depuis quinze mois. Seulement, en termes réels et par rapport à un panier de monnaies, la devise est inférieure de 15 % à sa moyenne entre 2005 et 2007. Les autorités interviennent régulièrement pour obtenir un regain de compétitivité de leur devise, ce qui favorise leur excédent courant.

    La transparence à l'égard des marchés peut aussi jouer des tours. Exemple : fin 2014, les autorités mexicaines annoncent les conditions à partir desquelles elles interviendront sur le peso. Les spéculateurs utilisent ces informations contre la banque centrale, qui jette l'éponge en février 2016. La perspective d'une victoire de Donald Trump et le regain de volatilité et de pression que cela entraînerait pour le peso nécessitent que la banque centrale ne communique pas ses plans aux marchés. Surprendre reste un des moyens d'être efficace. Une taille importante des réserves de change, un matelas de sécurité, peut aussi intimider les spéculateurs. En effet, « plus les risques augmentent, plus les intervenants de marché accordent de l'importance aux réserves de change car un niveau élevé de ces dernières signale une capacité de réaction des banques centrales face aux chocs », explique la BRI.

    N. A.-K., Les Echos
     
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