• Euro 2016 : L'Irlande du Nord

    surprend l'Ukraine (2-0)

    Mis à jourIl y a 4 heures

    Publiéle 16/06/2016 à 20:30      LIEN

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    EURO 2016 - Au Parc OL ce jeudi, l'Irlande du Nord a surpris l'Ukraine (2-0). C'est d'abord McAuley qui a permis aux Irlandais d'ouvrir le score (49e). Il a été imité par McGinn au bout du temps additionnel d'un match interrompu quelques minutes par la grêle. Dans le groupe C, les Irlandais se relancent dans la course à la qualification avec trois points en attendant le match Allemagne-Pologne.

    Les supporters nord-irlandais pourront dire qu'ils y étaient ce 16 juin 2016 au Parc OL. Leur équipe favorite a décroché jeudi sa toute première victoire dans un Championnat d'Europe face à l'Ukraine (2-0). Les héros du jour se nomment Gareth McAuley et Niall McGinn. Le défenseur central de West Bromwich a délivré l'Irlande du Nord en trompant Pyatov de la tête sur un coup franc (49e). L'attaquant d'Aberdeen a parachevé le succès nord-irlandais dans le temps additionnel (90e+6). Après leur défaite inaugurale face à la Pologne (1-0), les coéquipiers de McGovern se relancent dans le groupe C avec leurs trois premiers points. Pour les Ukrainiens, inoffensifs pendant 80 minutes, la qualification pour la phase finale est désormais fortement compromise.

    ’s first ever European Championship finals goalscorer.

    Take a bow, Gareth McAuley.

    Auteur de zéro tir cadré face aux Polonais il y a cinq jours, les Nord-irlandais ont montré un visage beaucoup plus séduisant (13 frappes dont 7 cadrées) jeudi. Avant la rencontre, Michael O'Neill, le sélectionneur britannique, avait indiqué qu'il proposerait un jeu moins pauvre sur le plan technique. Ses joueurs ont tenu sa promesse avec une première période emballante. Dallas a signé le premier tir cadré de la compétition pour les Britanniques dès la 4e minute. Pyatov, le gardien ukrainien, a dû ensuite s'employer sur un centre-tir du capitaine nord-irlandais Davis (42e) et a sué à grosses gouttes en voyant la tête de Cathcart tutoyer sa lucarne sur un corner (34e).

    Konoplyanka et Yarmolenko n'ont pas pris leur responsabilité

    De son côté, l'Ukraine, défaite par l'Allemagne (2-0) lors de la 1re journée, est passée totalement à travers face à l'adversaire supposé le plus faible du groupe. Le 4-2-3-1 de Mykhailo Fomenko n'a pas su faire déjouer le solide bloc nord-irlandais. Sur leurs ailes, Yarmolenko et Konoplyanka, les deux stars de la sélection ukrainienne, ont été incapables de trouver leur pointe Seleznyov. Pyatov a fini par s'incliner sur la tête victorieuse de McAuley (49e, 0-1). L'Ukraine était pourtant prévenue : l'Irlande du Nord a inscrit sur coups de pied arrêtés 10 buts sur 18 depuis le début des éliminatoires de l'Euro. Une véritable arme fatale…

    1 - @G23mcauley is the first player to score in a European Championship. Historic

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  • Euro 2016 : l’Allemagne et la Pologne concèdent le premier 0-0 du tournoi

    LE MONDE | 16.06.2016 à 23h04 • Mis à jour le 16.06.2016 à 23h24 | Par Erwan Le Duc

    LIEN

    Grzegorz Krychowiak à la lutte avec Thomas Mueller, le 16 juin au Stade de France.

    Les champions du monde allemands n’ont pas réussi à briser le verrou polonais, jeudi 16 juin au Stade de France, et concèdent le premier match nul et vierge (0-0) du tournoi. Il y a presque deux ans, la Pologne avait réussi à décrocher la timbale en battant son voisin allemand pour la première fois de son histoire, lors d’un match de qualifications pour cet Euro, à Varsovie (2-0). Les Allemands leur avaient certes rendu la monnaie de leur pièce (3-1 au retour), mais côté polonais, il y avait déjà de quoi retrouver confiance et s’appuyer sur une référence.

    Revivez le match :   Allemagne et Pologne se neutralisent (0-0)

    Pour ce deuxième match du groupe C entre deux formations à trois points, après des victoires contre l’Ukraine et l’Irlande du Nord, l’enjeu était surtout de ne pas perdre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela se vit. Dans un Stade de France pourtant gonflé à bloc, la première période fut une ode au conservatisme et aux gestes manqués.

    Côté polonais, l’idée était surtout d’être bien en place, comme dans un match de Ligue 1. Ne pas trop sortir, ne pas déstabiliser le bloc équipe, miser sur un coup de bol ou un exploit d’un attaquant, ce qui n’arriva pas. On crut voir de meilleures intentions côté allemand, mais ce fut un feu de paille, avec trois occasions dans le premier quart d’heure, pour Götze, une tête à côté (3e minute), Hector, une frappe à côté (8e) et Kroos, un tir… à côté (15e).

    Zéro-zéro, score à la mi-temps, personne n’avait rien à y redire, sauf peut-être les 80 000 spectateurs du Stade de France, lesquels seraient volontiers tombés dans une douce torpeur si ce match ne s’était disputé en novembre.

    Pluie d’occasions, pas de but

    La deuxième mi-temps ressembla, à une chose près (pas de but), à l’exact inverse de la première. Dès la reprise, Milik loupait le ballon devant le but de Neuer, puis Götze alertait le gardien polonais Fabianski, puis le même Milik profitait d’une combinaison avec Lewandowski pour tenter un coup franc juste à côté, et dans la foulée, Boateng sauvait les meubles devant son camarade polonais du Bayern, avant qu’à la 68e minute, Milik, encore lui, ne manque sa frappe, seul au point de penalty…

    De l’autre côté, son gardien Fabianski était également un peu occupé : il captait une frappe de Kroos, à la 69e, il s’interposait devant Özil, et enfin devant Schürrle, à peine entré, et bis repetita devant Kroos…

    Pluie d’occasions à Saint-Denis, un zéro-zéro certes plus sucré, mais un zéro-zéro quand même. Au coup de sifflet final, les supporteurs polonais fêtaient ça comme une victoire, ce qui se comprend, tandis que la cohorte allemande rangeait tranquillement ses drapeaux en attendant les prochains tours. Avec quatre points, les deux équipes partagent la tête du groupe C, devant l’Irlande du Nord, 3 points, et l’Ukraine, aucun point.

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    VIDÉO - Fusillade à Orlando : Barack Obama en colère après les attaques de Donald Trump

    Le président américain a répondu aux saillies de Donald Trump sur l'immigration et le terrorisme lors d'un discours au Trésor.

     

    Obama Rebuffs Trump on 'Radical Islam' Crédit Image : SAUL LOEB / AFP

     

    Le président des États-Unis est monté au créneau face aux dernières sorties de Donald Trump, à l'occasion d'un discours devant le Trésor américain mardi 14 juin. L'homme d'affaires avait réagi à la fusillade d'Orlando lors d'un meeting dans le New Hampshire. Il avait alors appelé à stopper "l'immigration en provenance de pays ayant un passé de terrorisme contre les États-Unis". Selon lui, cette mesure constitue l'unique moyen d'éviter des telles tragédies. 

    "Nous sommes dirigés par un homme qui, au choix, n’est pas fort, pas malin, ou qui a quelque chose d’autre en tête. Et ce 'quelque chose en tête', vous savez, les gens ne peuvent pas y croire. Les gens ne peuvent croire au comportement de Barack Obama qui ne peut même pas prononcer les mots de 'terrorisme islamique radical'. Il se passe quelque chose. C’est inconcevable. Il se passe quelque chose", a-t-il ajouté.

    Barack Obama lui a répondu sans le nommer. Il est pourtant clair qu'il avait Donald Trump en ligne de mire : "On entend un discours qui pointe les immigrés et suggère que des communautés religieuses entières soutiennent la violence… mais où ça va s’arrêter ? Va-t-on commencer à traiter tous les musulmans américains différemment ? Va-t-on les soumettre une surveillance spéciale ? Va-t-on les discriminer sur la base de leur foi ?"

    Le président américain en a également profité pour questionner le parti républicain. "Sont-ils d'accord avec tout ça ? Parce que ce n'est pas l’Amérique que nous voulons." Le clan républicain est tiraillé par la candidature de Trump. Mais la majeure partie des membres du parti semble avoir opté pour un soutien de raison, même si la gêne autour des discours de Trump se fait souvent sentir. À l'image de Paul Ryan, le président de la chambre des représentants, qui avait attendu le dernier moment pour soutenir la candidature du milliardaire.

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  • Loi Travail : Le Sénat adopte

    un article 2 modifié

     

    par Rédaction de France Info vendredi 17 juin 2016 00:22, mis à jour le vendredi 17 juin 2016 à 00h22      LIEN

     

     

     

    Le Sénat a adopté ce jeudi le très controversé article 2 du projet de loi El Khomri. Mais les sénateurs y ont apporté quelques modifications de leur cru. Ils ont ainsi supprimé la durée légale du travail pour y subsituter une durée "de référence" du travail.

     

    Ils consacrent par ailleurs l'inversion de la hiérarchie des normes, farouchement combattue par les syndicats opposés au projet, en maintenant la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche. Ils autorisent aussi l'ouverture le dimanche des commerces alimentaires dans les zones où l'ouverture dominicale est déjà autorisée aux autres commerces.

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  • Les ondes gravitationnelles frappent

    une deuxième fois

    LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 15.06.2016 à 19h14 • Mis à jour le 15.06.2016 à 22h13 | Par David Larousserie

    LIEN

     

    Et de deux ! Pour la seconde fois, des détecteurs très particuliers ont tremblé sur Terre lors du passage de secousses venues de l’espace : des ondes gravitationnelles. Ces dernières sont des vibrations de l’espace-temps équivalentes aux vaguelettes créées par la chute d’un caillou à la surface d’un lac et sont décrites par la théorie de la relativité générale d’Albert Einstein.

    Leur propagation oscillante a la capacité de déformer très légèrement les distances, mais seuls des instruments très performants peuvent repérer ces modifications infimes, de l’ordre de la taille d’un atome. Depuis le 11 février, les physiciens ont cependant prouvé que c’était possible. Ce jour-là, l’équipe de l’instrument LIGO utilisant deux de ces appareils installés aux Etats-Unis, à Livingstone (Louisiane) et Hanford (Washington), a annoncé les avoir vus sursauter au passage de ces ondes

    Rebelote le 15 juin lors du congrès de la Société américaine d’astronomie à San Diego (Californie). La même collaboration, qui inclut en outre l’équipe européenne Virgo dont le détecteur, à l’arrêt pour travaux, est installé près de Pise, en Italie, a expliqué avoir identifié un second tremblement, ressenti le 26 décembre 2015. « C’est un soulagement d’avoir pu avoir une confirmation sur des phénomènes différents », note Nicolas Arnaud, chercheur du CNRS au laboratoire de l’Accélérateur linéaire d’Orsay, membre de Virgo.

    Lire :   Les ondes gravitationnelles détectées un siècle après avoir été prédites

    Le « caillou » cosmique qui a ridé la surface de l’espace-temps

    Cette secousse n’a duré qu’une seconde, mais c’était suffisant pour déterminer quel « caillou » cosmique a ainsi ridé la surface de l’espace-temps et touché les deux détecteurs avec 1,1 milliseconde de décalage. Comme pour le premier événement, il s’agit de deux trous noirs en rotation à très grande vitesse l’un autour de l’autre et qui finissent par fusionner pour former un nouveau trou noir.

    Ce nouveau-né, après l’agitation de la naissance, cesse de vibrer comme une cloche et n’émet plus d’ondes gravitationnelles. De telles masses et de telles vitesses sont suffisantes pour agiter l’environnement cosmique jusqu’à le sentir sur Terre, même plus d’un milliard d’années après que l’événement a eu lieu.

    Les deux masses en jeu sont de 7,5 et 14 fois celles du Soleil et l’objet résultant ne pèse que 20,8 fois plus que notre étoile, la masse perdue ayant été emportée par l’onde gravitationnelle sous forme d’énergie. Les deux trous noirs se tournant autour sont plus légers que ceux annoncés en février, qui faisaient 29 et 36 fois la masse du Soleil. Ils étaient donc plus difficiles à repérer. Quelque 55 spirales avant la fusion ont été enregistrées contre une dizaine dans le premier cas. Malheureusement, comme pour le premier duo, l’endroit de cette valse dans l’Univers est mal défini car deux capteurs ne suffisent pas à indiquer précisément la région d’origine.

    La fréquence de tels phénomènes est plus grande qu’attendu

    Une troisième secousse a également été enregistrée le 12 octobre 2015, mais elle n’est pas attribuée à une onde gravitationnelle, faute de précision suffisante. « Aucun autre candidat de couple de trous noirs de masse comprise entre 4 et 100 fois celle du Soleil n’a été trouvé jusqu’à la fin de la prise de données en janvier 2016 », écrivent les chercheurs, dans leur article de Physical Review Letters paru le 15 juin. Cependant, ils estiment d’ores et déjà que la fréquence de tels phénomènes est plus grande qu’attendu, de l’ordre d’un par mois.

    En conclusion, ils confirment que « cette première période d’observation annonce l’ouverture de l’astronomie par ondes gravitationnelles ». Ces détecteurs, à partir de l’automne, vont en effet se transformer en véritables télescopes, repérant des événements totalement invisibles jusqu’alors, puisque les trous noirs par définition ne rayonnent pas de lumière. A ce moment, le détecteur Virgo se sera refait une jeunesse pour être aussi précis que LIGO. A trois, de concert, ils pourront trianguler les événements et repérer plus précisément leur origine dans le ciel.

    Un détecteur d’ondes gravitationnelles géant

    Ce sera aussi l’époque où l’Agence spatiale européenne peaufinera son projet de détecteur d’ondes gravitationnelles géant, eLISA. Il devrait fonctionner dans l’espace avant 2030 avec des bras laser de plus d’un million de kilomètres, contre 3 à 4 kilomètres sur Terre. Une première expérience LISA Pathfinder (LPF), lancée en décembre 2015, a dévoilé début juin des résultats meilleurs que prévu concernant la faisabilité technique d’un tel projet.

    Dans la ligne de mire d’eLISA, il y aura des trous noirs dits supermassifs, dotés d’une masse de l’ordre d’un million de fois celle du Soleil et qui tournent relativement lentement. Le détecteur verra aussi les mêmes couples que ceux observés par LIGO, mais des mois avant leur fusion, durant leur longue danse en duo.

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  • Meurtre d’une députée britannique : ce que l’on sait


     

    Un homme de 52 ans a été rapidement interpellé à proximité du lieu où Cox a été attaquée.-AFP


     

    Jo Cox, une députée travailliste pro-UE de 41 ans, a été tuée jeudi par balles, un meurtre qui a aussitôt entraîné la suspension de la campagne pour le référendum sur la place du Royaume-Uni dans l’Union européenne, prévu dans une semaine.

    Ce qui s’est passé 

    L’attaque s’est produite à proximité de la bibliothèque municipale de Birstall, un village du nord de l’Angleterre où la députée avait pour habitude de rencontrer régulièrement ses administrés. La police indique avoir été alertée à 11H53 GMT.

    Si les circonstances précises restent à déterminer, un témoin cité par l’agence Press Association (PA) rapporte qu’elle a été agressée par un homme portant une casquette de baseball blanche en possession d’une arme de poing dissimulée dans son sac.

    L’homme et la députée se seraient battus avant qu’il ne lui tire dessus, a-t-il dit, évoquant également un autre homme qui aurait tenté de s’interposer.

    Un second témoin, cité par la BBC, fait état de trois tirs, dont un au niveau de la tête, et affirme qu’elle a été aussi poignardée.

    L’agresseur aurait crié «Britain first», soit «Le Royaume-Uni d’abord», selon plusieurs médias britanniques.

    Le parti «Britain First», créé par d’anciens membres du parti d’extrême droite Ligue de défense anglaise (English Defense League, EDL), a affirmé ne pas être impliqué dans l’attaque.

    Les autorités ajoutent qu’un homme de 77 ans a également été blessé mais ses jours ne sont pas en danger.

    Jo Cox a succombé à ses blessures à 12H48 GMT, selon la police.

    Un homme de 52 ans arrêté 

    Un homme de 52 ans, identifié par les médias comme s’appelant Tommy Mair, a été rapidement interpellé à proximité du lieu où Cox a été attaquée. Sans indiquer s’il s’agissait du meurtrier présumé, la police a déclaré ne rechercher «à ce stade» aucune autre personne en lien avec l’agression, et évoqué un «incident isolé».

    Des armes, et notamment une «arme à feu», ont été retrouvées sur place.

    Des habitants de Birstall ont décrit l’individu comme un homme «calme», «solitaire» et s’occupant de jardinage, rapporte l’agence PA, tandis que le Yorkshire Post a publié une photo le montrant vêtu d’une veste treillis et d’une casquette blanche.

    Jo Cox, militante pro-UE et des droits des femmes 

    Mariée et mère de deux jeunes enfants, Jo Cox avait été élue en 2015 dans la circonscription de Batley et Spen, dans le Yorkshire, selon son site internet.

    Après des études à l’université de Cambridge, elle avait occupé différents postes dans des organisations internationales, dont Oxfam, travaillant en Europe, aux États-Unis et dans des zones de conflits dans le monde entier.

    Ardente militante pour les droits des femmes, elle avait fait partie du réseau Labour Women’s Network, encourageant l’entrée des femmes dans la vie publique.

    Au Parlement, elle faisait partie de la commission sur la gouvernance locale, mais aussi du groupe des amis de la Syrie, et participait à des travaux sur les Territoires palestiniens ou le Pakistan.

    Jo Cox partageait son temps entre son bateau sur la Tamise et sa maison dans sa circonscription. En dehors de ses activités politiques, elle appréciait l’escalade, la course à pied et le vélo.

    Le journal The Independent présentait la jeune députée comme une «étoile montante» du parti travailliste.

    Campagne suspendue après son agression 

    L’annonce de son mort a profondément bouleversé la campagne référendaire, dominée ces deniers jours par la progression dans les sondages des partisans du Brexit.

    «Stronger In», le camp du maintien dans l’UE, a rapidement indiqué sur Twitter «suspendre tous les événements de campagne du jour» et aussi ceux de vendredi, tandis que le leader des pro-Brexit, Boris Johnson, annonçait qu’il interrompait son programme pour la journée.

    Le Premier ministre britannique David Cameron, lui-même pro-UE, a annulé de son côté un meeting politique prévu dans la soirée à Gibraltar, où il est arrivé dans l’après-midi.

    Des réactions choquées ont immédiatement afflué sur les réseaux sociaux de la part de personnalités politiques comme d’anonymes.

    L’impact sur la campagne devrait dépendre de l’enquête de police, qui devra déterminer l’éventuel caractère politique de l’agression.

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  • Meurtre de Jo Cox : le Royaume-Uni pleure une « étoile »

    LE MONDE | 16.06.2016 à 19h39    LIEN

     

    Elle était une femme politique « dévouée », à l’engagement « profond pour l’humanité ». Le Royaume-Uni, sous le choc, a salué la mémoire de Jo Cox, députée mortellement touchée alors qu’elle faisait campagne contre la sortie du pays de l’Union européenne, à quelques jours du référendum sur le « Brexit ».

    Lire aussi :   Royaume-Uni : la députée pro-européenne Jo Cox tuée par balle

    « La mort de Jo Cox est une tragédie », a déclaré David Cameron sur le réseau social Twitter, peu après l’annonce de la mort de l’élue des suites de ses blessures. « Nous avons perdu une grande étoile. Jo était une députée et une militante incroyable, pleine d’empathie, avec un grand cœur. Mes pensées vont à sa famille ».

     

    The death of Jo Cox is a tragedy. She was a committed and caring MP. My thoughts are with her husband Brendan and her two young children.

     

    PM on Jo Cox: We’ve lost a great star. Jo was a great campaigning MP with huge compassion & a big heart. My thoughts are with her family.

    Les travaillistes en deuil

    Pour Jeremy Corbyn, le président du Parti travailliste, dont elle était membre, « c’est toute la famille travailliste, et, en effet, le pays tout entier, qui sont sous le choc et en deuil ». Dans un communiqué également publié sur Twitter, il a rendu hommage à une députée à l’engagement « profond pour l’humanité », « dévouée » au « soutien aux pays en développement et à la défense des droits humains ».

    The whole of the Labour family, and indeed the whole country, is in shock and grief at the horrific murder of Jo Cox

     
     
     
     
     

    Utterly shocked by the news of the attack on Jo Cox. The thoughts of the whole Labour Party are with her and her family at this time.

     
     
     
     
     

    Vote Remain on 23 June & then support our campaign for changes we want to see here and across Europe -


    « J’ai le cœur brisé (…) pour Brendan [Cox] et leurs enfants », a déclaré l’ancien président du Parti travailliste Ed Miliband, évoquant une femme « si pleine de vie et de joie ».

     
     
     
     
     
     
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      My heart breaks for the loss of Jo Cox and for Brendan and their kids. She was so full of life and joy. Words feel hopeless right now.

    • De nombreux politiques s’adressent à Brendan Cox, son mari, lui-même très engagé dans la campagne. Il s’est rapidement exprimé en rendant hommage à sa femme qui « croyait en un monde meilleur pour lequel elle se battait tous les jours ». Selon lui, elle aurait voulu que tous se rassemblent « pour combattre la haine qui l’a tuée ».

      L’hommage des pro- « Brexit »

      « C’est épouvantable qu’une députée perde la vie en se consacrant du mieux qu’elle peut à ses administrés », a réagi Boris Johnson, ancien maire de Londres, l’un de ses adversaires politiques dans la campagne du référendum sur la sortie ou le maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

      Sad & shocked to hear of Jo Cox's death. Appalling a MP should lose her life simply doing her best for constituents. Thoughts w/ Jo's family

       

      Nigel Farage, tête de file des pro-« Brexit », s’est dit « profondément attristé » par cette nouvelle, adressant ses « sincères condoléances » à sa famille, sans commenter le fait que, selon des témoins, l’agresseur aurait crié « Britain first! », leur slogan, au moment d’agresser la députée.

      Deeply saddened to hear that Jo Cox has died. Sincerest condolences to her family.



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  • Crash du vol d’EgyptAir :

    une boîte noire de l’avion récupérée

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 16.06.2016 à 15h39 • Mis à jour le 16.06.2016 à 16h51

    LIEN

    Lors des recherches de la carlingue de l’avion le 22 mai 2016.

    Le mystère sur les causes de l’accident de l’avion d’EgyptAir qui reliait Paris au Caire dans la nuit du 18 au 19 mai pourrait s’éclaircir d’ici peu. L’une des boîtes noires de l’appareil, qui s’est abîmé en mer Méditerranée, a été récupérée, a annoncé, jeudi 16 juin, la commission d’enquête égyptienne.

    Cet équipement, qui enregistre les conversations du cockpit, a été « retrouvé en morceaux », a rapporté la commission. Mais « la partie qui contient la mémoire de l’appareil, et qui est la partie la plus importante de l’enregistreur », a pu en être extraite. Le parquet égyptien a donné l’ordre de confer la boîte noire à un comité technique « pour récupérer et analyser les conversations », selon le communiqué de la commission.

    Lire aussi :   Ce que l’on sait de l’avion d’EgyptAir disparu entre Paris et Le Caire

    La deuxième boîte noire introuvable

    L’enregistreur de voix, qui fonctionne comme un magnétophone, contient jusqu’à deux heures de conversation : voix du commandant de bord et du copilote ; communications entre le cockpit, le chef de cabine et les hôtesses et stewards ; mais aussi bruits d’ambiance dans l’avion. Si les enregistrements sont exploitables, ils pourraient permettre d’éclairer ce qu’il s’est passé, le contact avec l’avion ayant été perdu avec les contrôleurs peu avant sa sortie de l’espace aérien grec. Ses derniers mouvements enregistrés sont deux virages brutaux et une chute de 22 000 pieds avant sa disparition des écrans radars, à 280 kilomètres des côtes égyptiennes.

    L’enregistreur de données, l’autre boîte noire de l’appareil, demeure, lui, introuvable. Il contient le relevé, seconde par seconde, de tous les paramètres sur une durée de vingt-cinq heures de vol : vitesses, altitudes, augmentations de puissance des moteurs, inclinaisons, trajectoires, etc. Le temps est compté pour le retrouver, sa durée d’émission en cas d’immersion étant d’environ un mois. Selon la commission d’enquête, il devrait cesser d’émettre le 24 juin.

    Des débris localisés

    Mercredi, des débris de la carlingue de l’avion avaient été localisés sur « plusieurs sites », avait rapporté la commission. Ils ont été photographiés par un robot sous-marin qui explore, depuis le 9 juin, la zone où s’est abîmé l’avion. « Il ne s’agit pour l’heure que de petits fragments de l’appareil que le robot a repérés hier soir au cours de l’opération de ratissage qu’il mène jour et nuit », a expliqué, sous couvert de l’anonymat, une source proche de l’enquête.

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  • Six choses à savoir sur les tueries de masse aux États-Unis

    14 juin 2016, 06:42 CEST      LIEN

    L'arrivée des secours lors de la fusillade au « Pulse » d'Orlando le 12 juin. City of Orlando Police Department, CC BY-ND

     

    L’Amérique vient de connaître une nouvelle tuerie de masse, qui a visé la boîte de nuit « Pulse » à Orlando, en Floride. C’est la fusillade la plus meurtrière de l’histoire des États-Unis.

    En tant que criminologue, j’ai passé en revue des recherches récentes dans l’espoir de démystifier les idées reçues que j’entends se glisser dans les discussions qui surgissent à chaque fois qu’une tuerie de masse se produit.

    Plus d’armes ne vous met pas plus en sécurité

    Une étude que j’ai menée sur les tueries de masse indique que ce phénomène ne se cantonne pas aux États-Unis :

    • Des fusillades ont en effet eu lieu dans 25 autres pays riches entre 1983 et 2013, mais le nombre d’événements de la sorte aux États-Unis dépasse de loin celui de n’importe quel autre État inclus dans l’étude sur le même laps de temps.
    • En dehors des États-Unis, l’Allemagne est en tête du classement, avec sept fusillades.
    • Dans l’ensemble des 24 pays industrialisés restants, 41 tueries de masse ont eu lieu.
    • Les États-Unis recensent presque le double du nombre de fusillades qui se sont produites dans l’ensemble des 24 autres pays sur la même période de 30 ans :

    Autre résultat significatif : les taux de tueries de masse et de possession d’armes à feu sont fortement corrélés. Plus une population en possède, plus un pays est exposé aux fusillades. Cette corrélation reste élevée même quand on ôte les États-Unis de la liste.

    L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime a tiré des conclusions similaires, selon lesquelles les pays présentant les plus hauts niveaux de possession d’armes à feu affichent aussi les taux d’homicides par armes à feu les plus élevés.

    Mon étude met également en lumière une corrélation importante entre les chiffres de victimes de tueries de masse et de morts par armes à feu en général. Cependant, ce rapport semble être principalement causé par le nombre considérable de morts par armes à feu aux États-Unis, et disparaît quand l’analyse ne prend pas en compte ce pays.

    Les fusillades sont plus fréquentes

    Une étude publiée récemment par le Harvard Injury Control Research Center prouve que la fréquence des tueries de masse augmente au fil du temps. Les chercheurs ont mesuré cette augmentation en déterminant la durée qui s’écoule entre deux tueries de masse. Selon eux, cette durée est passée de 200 jours en moyenne sur la période de 1983 à 2011 à 64 jours depuis 2011.

    Ce qui est le plus alarmant, c’est que cette tendance va à l’opposé de l’évolution des taux d’homicides volontaires. Ils ont baissé de presque 50 % aux États-Unis depuis 1993, et de 40 % en Europe entre 2003 et 2013.

    La limite des ventes est efficace

    En vertu du deuxième amendement de la Constitution américaine, les États-Unis ont adopté des lois permissives sur le port d’armes, à l’inverse de la plupart des pays développés, qui ont des lois restrictives.

    Second amendement à la Constitution des États-Unis. YouTube, CC BY-ND

    D’après un ouvrage précurseur écrit pas les criminologues George Newton et Franklin Zimring, les lois permissives de détention d’armes se réfèrent à un système dans lequel tout le monde – excepté certaines catégories de personnes – peut se procurer une arme à feu. Dans ce cas, un individu n’a pas à justifier l’achat, et c’est à l’autorité qui délivre les permis de refuser une acquisition.

    Au contraire, les lois restrictives se réfèrent à un système dans lequel les individus qui veulent acheter des armes à feu doivent démontrer aux autorités compétentes qu’ils ont des raisons valables d’en détenir une – par exemple, pour l’utiliser dans un centre de tir ou pour chasser – et faire preuve de « bonne conduite ».

    Le type de réglementation choisi a des impacts considérables : les pays dont les lois sont plus restrictives comptent moins de décès par armes à feu et un taux plus faible de possession de ces armes.

    Les comparaisons historiques peuvent être erronées

    À partir de 2008, le FBI a défini très précisément les tueries de masse, les limitant aux cas où un individu – ou plusieurs en de rares circonstances – « tue quatre personnes ou plus (sans compter le tireur) au cours d’un même événement, généralement au même endroit ».

    En 2013, le FBI a modifié cette définition, remplaçant les « tueries de masse » par l’identification d’un « tireur actif » comme « individu activement engagé dans le meurtre ou la tentative de meurtre de personnes dans une zone confinée et peuplée ». Ce changement signifie que l’agence inclut désormais les événements au cours desquels moins de quatre personnes meurent, mais où de nombreuses autres sont blessées, tels que la fusillade de 2014 en Nouvelle-Orléans.

    Cette redéfinition a impacté directement le nombre de cas compris dans les recherches, et affecté la comparabilité entre les études menées avant et après 2013.

    Exposition et vente d'armes au Houston Gun Show. M&R Glasgow/flickr, CC BY-ND

    Encore plus troublant, certains chercheurs sur les tueries de masse, comme le criminologue James Alan Fox de la Northeastern University, ont intégré à leurs études plusieurs types d’homicides multiples qui ne peuvent être assimilés à des tueries de masse – par exemple, les familicides et les règlements de comptes entre gangs.

    Dans le cas d’un familicide, les victimes sont exclusivement des membres de la famille et non des passants touchés par hasard. Les meurtres entre gangs sont en général commis pour de l’argent ou pour punir des gangs rivaux, ou encore contre un membre qui a trahi son propre gang. De tels homicides ne devraient donc pas faire partie de l’analyse des tueries de masse.

    Toutes les tueries de masse ne sont pas dues au terrorisme

    Les journalistes décrivent parfois les tueries de masse comme une forme de terrorisme intérieur, mais cette comparaison peut induire en erreur. Il n’y a aucun doute sur le fait que les tueries de masse sont « terrifiantes » et « terrorisent » la communauté qu’elles frappent. Néanmoins, les tueurs actifs impliqués dans ce genre d’événements n’ont pas tous un message politique à délivrer ou une cause à défendre.

    Par exemple, la fusillade dans une église de Charleston en Caroline du Sud en juin 2015 était un crime haineux, mais n’a pas été jugée par le gouvernement fédéral comme un acte terroriste.

    Neuf personnes sont décédées dans la tuerie de l’église de Charleston. The All-Nite Images/Flickr, CC BY-SA

    La majorité des tireurs actifs sont des employés persécutés, mécontents, et souffrent de problèmes de santé mentale. Des motivations personnelles ou politiques diverses – souvent la revanche ou la quête de pouvoir – les poussent à agir, en général sans intention d’affaiblir la légitimité du gouvernement.

    Le contrôle des antécédents fonctionne

    Dans la plupart des systèmes de contrôle des antécédents mis en place dans les pays développés, les citoyens ont l’obligation de s’entraîner au maniement des armes, d’obtenir un permis de chasse ou de fournir la preuve de leur adhésion à un stand de tir.

    Ils doivent également prouver qu’ils n’appartiennent pas à un « groupe interdit » comme les malades mentaux, les criminels, les enfants ou les individus capables de commettre des crimes violents – ceux dont le casier judiciaire mentionne une atteinte à la vie d’autrui.

    Voilà le fond du problème. Avec ces dispositions, la plupart des tireurs actifs américains se seraient vu refuser l’achat d’une arme à feu.

    Note de l’éditeur : cet article a été mis à jour le 12 juin 2016. Il a été publié le 3 décembre 2015.

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  • Comment Nicolás Maduro se maintient au pouvoir au Venezuela

    16 juin 2016, 06:42 CEST

     

     

    Le président Maduro, ici en 2013, lors d'une visite en Équateur. Agencia de Noticias Andes/Flickr, CC BY-NC-SA

     

    En 1913, le magnat du pétrole John D. Rockefeller aurait déclaré à la mort du très puissant banquier d’affaires américain, Pierpont Morgan : « Il n’était même pas riche ». Bien qu’il fut l’artisan du sauvetage des banques de New York lors de la panique financière de 1907 et l’un des banquiers les plus influents de son époque, son testament révélait, selon Rockefeller, « l’étroitesse » de sa fortune personnelle. Loin du milliard de dollars d’actifs qu’avait amassé ce dernier, Morgan n’avait accumulé au long de sa vie « que » 80 millions de dollars (l’équivalent de 960 millions de dollars aujourd’hui). Mais sa puissance parmi les banquiers de Wall Street ne résidait pas uniquement dans son pouvoir de frappe financier.

    De la même façon, le pouvoir politique que Hugo Chávez a légué à Nicolás Maduro au Venezuela ne se limite pas à l’utilisation des deniers publics pour financer le socialisme révolutionnaire. S’il est vrai que Chávez a bénéficié d’un prix du pétrole très élevé entre 2003 et 2013 (autour de 100 dollars pour le baril de brent), dont le Venezuela est l’un des principaux producteurs mondiaux, son pouvoir ne reposait pas exclusivement sur cette rente. Depuis 2013, l’étendue de l’arsenal du chavisme au pouvoir se mesure à la capacité de survie de son dauphin.

    Malgré une situation économique désastreuse, Maduro se maintient au pouvoir à l’aide de leviers souvent méconnus et que nous allons maintenant décrypter.

    L’inertie économique pour survivre politiquement

    Il y a quelques mois, un site proche de l’opposition Caracas Chronicles louait – non sans une pointe d’ironie – l’habilité politique de Maduro à se maintenir au pouvoir alors que son taux de popularité avait chuté à 20 % dans les sondages. Et cela, malgré des pénuries généralisées, une inflation à 400 % en 2016, une chute du PIB de 7 % sur la même période et une inflation de l’ordre de 1 000 % depuis 2012…

    Cette capacité à surnager politiquement est d’autant plus surprenante que Maduro est l’un des acteurs qui, aux commandes du pays, ont provoqué la crise économique et qu’il est considéré par l’opinion comme le premier responsable du chaos actuel. Depuis son élection, Nicolás Maduro fait feu de tout bois pour garantir la survie de la révolution bolivarienne. Après chaque utilisation d’une cartouche, il pioche minutieusement dans sa besace pour tirer une nouvelle salve si nécessaire. Cette stratégie lui a permis de se maintenir. Au risque de brûler le legs politique de Hugo Chávez.

    La course inexorable vers l’effondrement économique du pays s’explique, en grande partie, par les divisions internes du chavisme. Face à la crise, des groupes au sein du pouvoir – animés par leur credo idéologique et mus par la défense de leurs intérêts financiers – se sont divisés, se montrant incapables de trouver un compromis pour résoudre les difficultés économiques du pays.

    En revanche, conscients qu’une fracture du mouvement chaviste se solderait inévitablement par une défaite politique, les héritiers de Chávez ont préservé coûte que coûte l’unité du mouvement révolutionnaire, au prix d’une inertie totale sur le plan économique.

    Attiser la furie consumériste

    En 2012, la dernière année de Chávez au pouvoir, son équipe de campagne a utilisé des flots d’argent public disponibles pour abreuver la machine électorale qui lui avait permis de gagner pas moins de 19 élections en 13 ans. La mission logement – à travers laquelle Chávez a pu répartir quelque 500 000 appartements en deux ans et assurer le financement de son parti politique, le PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela) –, lui ont de nouveau assuré, en décembre 2012, une confortable victoire aux présidentielles face à l’opposition.

    Hugo Chavez, au pouvoir pendant dix ans à Caracas. Bernardo Londoy/Flickr, CC BY-NC-SA

    Sur sa lancée, en avril 2013, Nicolás Maduro a remporté l’élection présidentielle un mois seulement après la mort de son prédécesseur, Hugo Chávez (qui l’avait lui-même gagnée quelques mois auparavant). Mais dès le début de de son mandat, les difficultés économiques se sont accumulées, et Maduro a entamé sa chute dans les sondages.

    Pour préparer les élections municipales de 2013, il a une fois de plus utilisé ses prérogatives régaliennes pour obliger les magasins d’électroménager à vendre leurs produits à perte. Ce dakazo – du nom de la première chaîne, Daka, qu’il a contrainte à réduire ses prix – lui a assuré une deuxième victoire électorale portée par une furie consumériste.

    L’achat de la loyauté des forces armées

    Les problèmes économiques ne faisant qu’empirer par la suite, le gouvernement a toutefois été contraint de recourir au deuxième levier du chavisme au pouvoir : les forces armées.

    Dès 2013, l’institution militaire a bénéficié de nouvelles concessions après celles déjà obtenues sous Hugo Chávez. Doté d’un pouvoir de contrôle sur de nombreuses entreprises d’État (dont les très rémunératrices aciéries), Maduro a octroyé aux militaires la possibilité d’ouvrir une banque et une chaîne de télévision. Les militaires sont également responsables de l’acheminement des principales denrées alimentaires dans le pays.

    Deux émeutes par jour au Venezuela. Diariocritico de Venezuela/Flickr, CC BY

    En 2016, il a aussi permis aux forces armées de participer directement aux affaires pétrolières du pays à travers la société Camimpeg. Sous son autorité, Chávez les avait pourtant systématiquement empêché de contrôler cette chasse gardée du pouvoir présidentiel au Venezuela.

    Ce renforcement de l’influence du pouvoir politique sur le militaire a permis à Maduro de se prémunir contre un possible coup d’État, même si une telle éventualité paraissait peu plausible. Mais l’offensive de charme en direction du monde militaire permet, en tout cas, à un gouvernement fragilisé de mater dans l’œuf les révoltes de la faim qui éclatent dans tout le pays. L’Observatoire vénézuélien de la conflictualité sociale (OVCS) a ainsi comptabilisé 78 émeutes de la faim pour le seul mois de mai 2016 – soit au moins deux par jour.

    Le verrouillage des institutions

    En plus de la rente pétrolière et de la loyauté des forces armées, Maduro a pu bénéficier du verrouillage des institutions vénézuéliennes opéré par Hugo Chávez. Certains éléments de contexte sont indispensables pour bien comprendre l’hégémonie du chavisme sur le pouvoir politique au Venezuela.

    En arrivant au pouvoir, Chávez a tout d’abord réécrit la Constitution en rendant le système législatif unicaméral et en l’érigeant en acteur central dans la sélection des membres de deux autres pouvoirs : le judiciaire et l’arbitre des élections (le Conseil national électoral, CNE). En 2005, l’opposition ayant refusé de participer aux élections législatives, le gouvernement a eu tout le loisir de nommer un tribunal supérieur et un arbitre électoral à sa main. Ainsi donc, en plus du pouvoir économique et militaire, le régime peut compter sur des ressources institutionnelles importantes.

    Mais malgré l’étendue de ses pouvoirs, le chavisme a été rattrapé par la crise économique qu’il a lui-même suscitée. Le prix de cette crise et de l’inaction politique a été payé en 2015 à l’occasion de la défaite aux législatives du chavisme. L’opposition unie, la MUD (Table de l’unité démocratique), a remporté les deux tiers des sièges. Face à la défaite, le chavisme au pouvoir, loin d’abdiquer, a consolidé son pouvoir économique, militaire et institutionnel.

    Une Assemblée nationale entravée

    Grâce au Tribunal supérieur de justice, la plus haute juridiction du pays, le gouvernement a de fait bloqué le pouvoir de l’Assemblée nationale. Dans les six mois qui ont suivi l’investiture de la nouvelle Assemblée (en janvier 2016), cette juridiction a en effet bloqué pas moins de 17 lois votées par les députés. Dans le même temps, le Tribunal a permis au président de gouverner par décret.

    D’autre part, lorsque l’opposition a décidé de faire face à ce verrouillage institutionnel en demandant l’activation d’une clause constitutionnelle permettant de révoquer un président à mi-mandat (à la faveur d’un référendum constitutionnel), le Conseil national électoral est parvenu à stopper le processus. Puis face à l’insistance – et à la mobilisation de l’opposition –, il a décidé de gagner du temps. En vertu de la loi finalement votée, le référendum ne peut avoir lieu que lors de la troisième année de mandat.

    En définitive, la stratégie de survie de Maduro au pouvoir démontre que le chavisme – un mouvement qui fonde sa force sur sa légitimité électorale – était bien plus qu’une machine à gagner des élections.

    Le pouvoir économique considérable de l’État vénézuélien, ajouté à l’alliance civilo-militaire et aux vastes ressources institutionnelles à sa disposition, ont permis au chavisme de survivre à son créateur. Mais les alliances stratégiques nouées au niveau international – notamment avec la Chine, mais aussi le Brésil ou Cuba – ont également joué un rôle important dans le maintien du chavisme au pouvoir à Caracas. Le chavisme n’a jamais pour autant renié du débat avec ses partenaires plus traditionnels. Pour preuve, le 14 juin, le président Maduro a également annoncé sa volonté de reprendre le dialogue avec les États-Unis, au point mort depuis des années.

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