Ils ont tous les trois 15 ans et habitent Paris ou sa région. Trois mineurs, soupçonnés d'avoir voulu commettre des attentats, ont été interpellés par les policiers de la DGSI en moins d'une semaine. La dernière arrestation remonte à ce mercredi matin dans le 20e arrondissement de Paris au domicile du suspect, qui a fêté ses 15 ans la semaine dernière. Au cours de la perquisition, seul un pistolet à billes a été découvert.
Le jeune homme, qui s'est "proposé" pour commettre un attentat, se trouve désormais en garde à vue dans les locaux de la DGSI, à Levallois-Perret. Un sort qui avait été réservé à deux autres mineurs dans la semaine. Samedi, c'était au tour d'un autre jeune homme d'être interpellé dans le 12e arrondissement. Soupçonné d'avoir l'intention de passer à l'acte, il a été présenté à la justice lundi.
Trois affaires, un point commun
Quelques jours auparavant, les enquêteurs de la DGSI avaient peut-être une nouvelle fois déjoué une action terroriste. Jeudi dernier, un adolescent toujours du même âge, fiché S, comme "sûreté de l'Etat", a été interpellé dans les Hauts-de-Seine, révèle ce mercredi BFMTV. Entendu par les enquêteurs puis mis en examen pour "association de malfaiteurs en relation une entreprise terroriste", il a été écroué.
Outre l'âge des suspects, un élément revient dans ces trois affaires: le nom de Rachid Kassim. Ce jihadiste française de 29 ans, qui se trouverait dans la zone irako-syrienne contrôlée par Daesh, incite régulièrement sur sa chaîne de la messagerie chiffrée, Telegram, ses abonnés à passer à l'acte et commettre des attentats en France. Originaire de Roanne, dans la Loire, il s'est radicalisé depuis 2011. Rachid Kassim apparaît également dans le dossier sur le double meurtre de Magnanville et dans celui sur l'assassinat du prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray.
35 mineurs mis en examen
Ces trois interpellations confirment la tendance à la fois à un recrutement par Daesh de jeunes jihadistes mais aussi à un mode de communication qui privilégie les réseaux sociaux. "L’émigration vers la terre de jihad est rendue de plus en plus difficile par les contrôles de police, par la fermeture turquo-syrienne", détaille Nicolas Hénin, spécialiste jihadisme de BFMTV. "De plus en plus, il y a des appels à agir sur les terres sur lesquelles vivent les terroristes".
Des jeunes cibles influençables et "à la recherche d'une reconnaissance exemplaire, qui les fait connaître du monde entier", analyse Michel Fize, sociologue au CNRS. Aujourd'hui, 35 mineurs sont mis en examen dans des affaires de terrorisme. Neuf d'entre eux ont été placés en détention.
"Nous faisons un travail extrêmement dense qui est destiné à identifier ceux qui sont susceptibles de passer à l’acte, c’est un travail continu qui nous mobilise nuit et jour", a assuré mercredi Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur.