• JO 2016 - judo : le sacre incroyable

    d’Emilie Andéol

    LE MONDE | 12.08.2016 à 22h05 • Mis à jour le 12.08.2016 à 23h46 | Par Anthony Hernandez (envoyé spécial à Rio)

      LIEN     

    Emilie Andeol a réussi l’exploit de remporter la médaille d’or des + de 78 kg vendredi à Rio.

    Emilie Andeol a réussi l’exploit de remporter la médaille d’or des + de 78 kg vendredi à Rio.

    Markus Schreiber / AP

    Après quelques déceptions et des journées de compétition sans médaille d’or, tout le monde attendait que le sauveur Teddy Riner vienne débloquer vendredi en clôture le compteur du judo français. C’était sans compter sur Emilie Andeol, qui a déjoué les pronostics, et s’est offerte dans la catégorie des plus de 78 kg la plus belle des récompenses. Elle s’est imposée face à la Cubaine Idalys Ortiz, championne olympique, après un match éprouvant, remporté sur une immobilisation au bout du golden score.

    « Je pensais au podium, franchement. Mais là, avoir la médaille d’or en mains. C’est un truc de malade », a déclaré la nouvelle championne à l’adresse de Lucie Décosse, médaillée d’or en 2012 et désormais consultante sur France Télévisions. Son entraîneur Christophe Massina n’en revenait toujours pas : « C’est hallucinant. Personne n’aurait misé sur elle pour l’or. Celui qui aurait parié sur elle, il se serait fait un sacré paquet de pognon ».

    Hier, après la défaite en finale d’Audrey Tcheuméo, la deuxième de ces Jeux après celle de Clarisse Agbegnenou, l’entraîneuse de l’équipe de France féminine, Cathy Fleury, avait peut-être senti le coup. « Avant de faire un bilan, il faut attendre demain et la compétition d’Emilie Andeol », avait-elle livré dans un sourire malgré la déception du moment.

    Véritable diesel, la Française est montée en régime tout au long de son tournoi. Sur chaque combat, elle a dû se dépasser. Sur chaque combat, elle a fait basculer la victoire de son côté par son abnégation et une absence d’erreur. Son entame de tournoi avait été compliquée face à la Mexicaine Zambotti. « Je me suis fait engueuler par mon coach. J’ai du mal en général à entrer dans mes compétitions. C’est un manque de confiance en moi », a-t-elle livré après son sacre. « Dans la chambre d’appel, ses adversaires la voit pleurer. Mais quand elle est sur le tatamis, les autres se demandent ce qui leur arrivent... », plaisantait Christophe Massina.

    En demi-finale, Emilie Andeol avait sorti à la surprise générale par un superbe ippon la championne du monde en titre, la Chinoise Song Yu. Médaillée mondiale en 2014 et double championne d’Europe (2014 et 2015), la judokate de Champigny avait le potentiel pour réaliser un coup à Rio. De là à imaginer qu’elle ne se hisse sur la plus haute marche du podium…

    Andeol succède à Décosse

    Malgré un relatif petit gabarit pour sa catégorie, tout de même 1 m 70 pour 97 kg, elle prouve depuis quelques années qu’elle est capable de battre des adversaires parfois plus lourdes de dizaines de kilos. Dans l’enceinte de la Carioca Arena 2, elle a successivement battu la Mexicaine Vanessa Zambotti (125 kg), puis la Tunisienne Nihel Cheikh Rouhou, un poids léger de 78 kg, Song Yu (128 kg) et enfin la Cubaine Idalys Ortiz (82 kg).

    Entrée à l’Insep il y a dix ans, sa progression a été constante. « C’est une victoire forte car personne ne misait sur moi quand j’ai débuté le haut niveau. J’ai démontré à tout le monde, et à moi la première, ce que j’étais capable de faire », s’est elle félicitée, déclarant vouloir conquérir d’autres titres à l’avenir.

    Alors que le judo féminin tricolore espérait plusieurs titres grâce à Automne Pavia, Gévrise Emane, Clarisse Agbegnenou (Argent) ou encore Audrey Tcheuméo (Argent), Emilie Andeol permet déjà de presque égaler la très bonne performance des Jeux de Londres. Il y a quatre ans, Lucie Décosse et Teddy Riner avaient glané deux médailles d’or tandis que cinq autres Bleus montaient sur un podium. À Rio, si Teddy Riner triomphe aussi comme prévu, l’équipe de France aura aussi récolté deux médailles d’or mais un peu moins de podiums (trois).

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  • Récit

    Jacqueline Sauvage : «Je vais tenir. On va continuer à se battre»

    Par Cécile Bourgneuf 12 août 2016 à 13:35 (mis à jour à 18:16) LIEN
     
     
     

    Jacqueline Sauvage, dans son box avec son avocate, le 3 décembre 2015 à la cour d'appel d'assises de Blois. Photo Philippe Renaud. La République du centre

    Le tribunal d'application des peines de Melun a rejeté vendredi la demande de libération conditionnelle de cette femme condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari violent, et partiellement graciée par François Hollande. Elle a annoncé faire appel.

    C’était un message fort pour les victimes de violences conjugales. Il y a plus de six mois, le 31 janvier, François Hollande accordait une grâce présidentielle partielle à Jacqueline Sauvage, 68 ans, condamnée en appel à dix ans de réclusion pour le meurtre en 2012 de son mari qui la battait depuis des années et avait violé ses filles. Depuis, le sort de cette sexagénaire était entre les mains du juge d’application des peines de Melun (Seine-et-Marne). La grâce partielle présidentielle est en effet une remise de peine qui permet seulement de présenter une demande de libération conditionnelle plus tôt que prévu. Sans cela, Jacqueline Sauvage aurait dû attendre janvier 2017 pour faire la demande, soit à partir de la moitié de sa peine et après la période de sûreté.

    Mais vendredi matin, le juge d’application des peines de Melun et ses deux assesseurs, ont douché ses espoirs en rejetant sa remise en liberté. Dans une décision très motivée – un peu plus de quinze pages –, ils reprochent à Jacqueline Sauvage «de ne pas avoir confirmé qu’elle avait finalement choisi de commettre ces faits et de ne pas assez s’interroger sur son acte», ont rapporté ses avocates Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta. Or, «nous n’avons eu de cesse de démontrer qu’elle n’avait eu d’autres choix que le passage à l’acte et qu’elle est une victime. La décision tend à dire que Jacqueline Sauvage n’a pas accepté le fait que c’est une criminelle, c’est intolérable», s’emportent Me Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta.

    A lire aussi : Hollande libère Jacqueline Sauvage

    Condamnée à dix ans de prison pour meurtre aggravé, la libération conditionnelle de Jacqueline Sauvage dépendait de l’évaluation de sa dangerosité. Elle avait ainsi été placée pendant six semaines dans le Centre national d’évaluation (CNE) au sein de la prison de Réau, en Seine-et-Marne, où elle se trouve toujours, pour se soumettre à une expertise psychologique et médicale dont la conclusion avait été positive pour la défense. Mais alors qu’un autre rapport psychologique estimait que Jacqueline Sauvage n’était pas dangereuse, la commission pluridisciplinaire des mesures de sûreté, où siègent notamment le préfet du département et un bâtonnier, avait émis un «avis défavorable» à sa libération. «Le TAP de Melun a suivi ce dernier avis alors que tous les autres lui étaient favorable», explique Me Nathalie Tomasini à Libération. 

    A lire aussi :Jacqueline Sauvage : légitime défense

    Surtout, le TAP estime que «l’importante médiatisation de l’affaire rend difficile une authentique démarche de réflexion pour madame Sauvage qui est encouragée à se cantonner dans un positionnement exclusif de victime sans remettre en question son questionnement psychique personnel et sans s’interroger sur sa part de responsabilité dans le fonctionnement pathologique de son couple», stipule en partie le jugement. Mariée pendant près de cinquante ans, Jacqueline Sauvage subissait, en silence, les coups, les insultes et les menaces. Condamnée pour avoir tué son mari de trois coups de fusil dans le dos, elle est ainsi devenue un symbole de toutes les femmes victimes de violences conjugales malgré elle, estime Me Tomasini « Accaparée par la médiatisation, Jacqueline Sauvage n’aurait selon le TAP, pas travaillé sur le pourquoi de son passage à l’acte pour éviter de recommencer. Le TAP n’exclut donc pas la récidive et estime qu’elle est potentiellement dangereuse» Depuis sa première condamnation, les soutiens se sont multipliés pour demander sa libération. Une mobilisation politique, médiatique – Libération en avait fait sa une en décembre - en interpellant François Hollande – mais aussi citoyenne. Une pétition, relayant le recours en grâce demandé par ses filles qui avaient été abusées par leur père, avait notamment recueilli plus de 430 000 signatures.

    Le  TAP de Melun justifie aussi sa décision en indiquant que Jacqueline Sauvage qui souhaitait vivre chez l’une de ses trois filles dans le Loiret, près de la tombe de son fils qui s’est suicidé, «ne peut prétendre vivre à proximité des lieux des faits» où a eu lieu l’homicide. «Ils estiment que tout le village allait l’acclamer et quelle serait ainsi replacée dans une position victimaire. Le Préfet pense aussi que cela rouvrirait des traumatismes dans la population et pourrait entrainer un trouble à l’ordre public», explique Me Nathalie Tomasini. «Jusqu’où va-t-on martyriser cette femme ?» s’emporte-elle. Selon elle, cette décision «incompréhensible et choquante» est avant tout une «décision politique» : les magistrats n’auraient pas digéré que le Président s’immisce dans les décisions des institutions judiciaires qui veulent aujourd’hui «affirmer leur souveraineté».

    Le  parquet, qui avait pris des réquisitions favorables à sa remise en liberté, va faire appel, tout comme Jacqueline Sauvage qui l’a annoncé a ses avocates vendredi après midi. «Je vais tenir. On va continuer à se battre», leur a-t-elle dit des sanglots dans la voix.

    Cécile Bourgneuf
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    Un jour à Rio : de l’or pour l’aviron, les fleurettistes en finale, Riner et Andéol en demies

    LE MONDE | 12.08.2016 à 17h24 • Mis à jour le 12.08.2016 à 18h30      LIEN

    Pierre Houin et Jeremie Azou, le 12 août à Rio.
    • Aviron : Houin et Azou au sommet

    Favoris de leur course en deux sans barreur poids légers, les rameurs français Jérémie Azou et Pierre Houin ont confirmé leur statut en remportant la troisième médaille d’or française de ces Jeux olympiques de Rio, vendredi 12 août en fin de matinée, après celles obtenues en équitation et au canoë-kayak. Placé sur la ligne 4, le bateau français a devancé (6 min 30 s 70) les embarcations irlandaise (6 min 31 s 23) et norvégienne (6 min 31 s 39) pour décrocher un titre olympique.

    « C’est un truc de malade ! a lancé Houin, exténué, au micro de France Télévisions. C’était une finale olympique et personne n’a rien voulu lâcher (...). On est allé au bout du bout. »

    A peine quatre mois après leur première association en Coupe du monde, Houin ayant surclassé en individuel le partenaire d’Azou depuis 2012, Stany Delayre, le pari de la Fédération française est réussi : le duo avait bel et bien l’or au bout des rames. Jérémie Azou a d’ailleurs eu une pensée pour son ex-partenaire. « C’est le troisième homme du bateau, c’est grâce à lui qu’on gagne aujourd’hui », a-t-il souligné.

    Avec cinq bateaux sur sept en finales à Rio, ce titre et la médaille de bronze du quatre sans barreur poids légers jeudi, le contrat est rempli pour la Fédération française d’aviron, qui visait deux ou trois médailles et un titre.

    Lire aussi :   JO 2016 : de l’or pour les rameurs Pierre Houin et Jérémie Azou

    • Judo : Teddy Riner en demi-finales

    La star du judo français Teddy Riner a poursuivi sa route vers un deuxième titre olympique consécutif des plus de 100 kg en se qualifiant vendredi pour les demi-finales avec une victoire en quarts contre le Brésilien Rafael Silva.

    Tout en puissance et en contrôle, Riner s’est imposé sur un waza-ari marqué à 1 min 30 s du terme du combat, douchant le public brésilien qui espérait beaucoup de son protégé. L’octuple champion du monde, invaincu depuis 2010, affrontera en demi-finales l’Israélien Or Sasson. Un combat qui sera à suivre en direct commenté sur Le Monde.fr à partir de 20 h 30.

    Lire aussi :   Rio 2016 : Teddy Riner, le terrible casse-tête des lourds (5/5)

    Lire aussi :   JO 2016 : Teddy Riner, l’homme de Rio

     

    Teddy Riner face au Brésilien Rafael Silva, le 12 août à Rio

    Chez les filles, Emilie Andéol s’est elle aussi hissée dans le dernier carré du tournoi des plus de 78 kg, après deux victoires difficiles, toutes deux acquises au golden score sur des pénalités contre ses adversaires. Elle sera opposée à la Chinoise Yu, championne du monde en titre.

    Lire aussi :   JO 2016 : un judoka égyptien refuse de serrer la main de son adversaire israélien

    • Escrime : les fleurettistes en finale

    L’équipe de France de fleuret masculin - Jérémy Cadot, Enzo Lefort et Erwann Le Pechoux - s’est qualifiée pour la finale du tournoi en disposant nettement de l’Italie (45-30), pourtant double championne olympique en titre et championne du monde en 2015.

     

    Italie-France en fleuret, le 12 août.

    Enzo Lefort a été décisif en creusant le premier écart face à Andrea Cassara grâce à un relais remporté 8-2. L’entraîneur italien a alors remplacé Cassara par l’expérimenté Andrea Baldini. Sans effet, puisqu’Erwann Le Pechoux a porté le score à 30-20 avec un relais gagné 5-0 contre ce dernier. C’est encore Le Pechoux qui a assuré la victoire française face à Daniele Garozzo, champion olympique en individuel, sous les cris des supporteurs tricolores, se demandant où étaient passés les Italiens.

    Les tricolores seront opposés à la Russie en finale.

    • Athlétisme : victoire et record du monde sur le 10 000 m femmes

    Grande favorite au départ, l’Ethiopienne Almaz Ayana a remporté la première médaille d’or en athlétisme de ces Jeux, en s’imposant sur le 10 000 m, devant la Kényane Vivian Cheruiyot et une autre Ethiopienne, Tirunesh Dibaba.

    Elle pulvérise au passage le record du monde, établissant une nouvelle marque de 29 min 17 s 45. Soit 14 secondes de mieux que la précédente référence qui remontait à 1993, établie par la Chinoise Wang Junxia (29 min 31 s 79). Une performane ahurissante, d’autant plus qu’elle a couru seule pendant la moitié de la course.

    Lire aussi :   JO 2016 : titre et record du monde pour l’Ethiopienne Almaz Ayana sur 10 000 m

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  • JO 2016 : Simone Manuel en or, un symbole pour tous les Afro-Américains

    JO 2016 : Simone Manuel en or, un symbole pour tous les Afro-AméricainsSimone Manuel après sa victoire sur le 100 m nage libre, le 11 août 2016. (ODD ANDERSEN/AFP)

    A 20 ans, Simone Manuel a remporté le 100 m nage libre, devenant la première Afro-Américaine à obtenir une médaille d'or, et à gagner dans une épreuve individuelle.

     

    La victoire de Simone Manuel restera dans les mémoires. D’abord parce que la nageuse américaine a terminé première à égalité avec la Canadienne Penny Oleksiak lors de la finale du 100 m nage libre, ce qui n’était pas arrivé depuis 1984. Ensuite parce qu’elle a battu le record du chrono olympique, en 52 sec 70/100. Enfin, parce que cette victoire est fortement symbolique.

    Simone Manuel, 20 ans seulement, n’est pas la première nageuse afro-américaine médaillée olympique. Avant elle, Maritza Correia McClendon avait décroché l’argent à Athènes en 2004, lors du relais 4x100 m nage libre. Puis Lia Neal avait obtenu le bronze à Londres en 2012 sur cette même épreuve. Mais Simone Manuel est la première Afro-Américaine à triompher dans une épreuve individuelle, et qui plus est à rapporter l’or.

    Sa performance est donc historique. D’ailleurs, Simone Manuel est bien consciente de ce que sa médaille représente. Après sa victoire, elle déclare, en larmes :

    "Cela signifie beaucoup, cette médaille n’est pas juste pour moi, elle est pour tous ceux qui sont venus avant moi et qui m’ont inspirée. Elle est pour tous ceux après moi qui pensent qu’ils ne peuvent pas le faire. Je veux juste être une inspiration pour les autres, montrer que vous pouvez le faire."

    Elle ajoute également :


    "J’ai essayé de ne pas pleurer, mais je n’ai pas pu me retenir. C’est un long processus pour en arriver là."

    Simone Manuel ties for gold with an Olympic record: LIEN

     

    Explosion de joie sur les réseaux sociaux

    Après la victoire de Simone Manuel, certains ont fustigé les médias, qui ne lui auraient pas accordé toute l’attention qu’elle mérite. NBC notamment a été prise pour cible, pour avoir parlé des sœurs Campbell, les nageuses australiennes arrivées 6e alors qu’elles étaient favorites, plutôt que de Simone.

    But yet @NBCOlympics too busy talking about the Australians... Congrats @simone_manuel 
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  • JO 2016 : de l’or pour les rameurs Pierre Houin et Jérémy Azou

    LE MONDE | 12.08.2016 à 15h58 • Mis à jour le 12.08.2016 à 16h34 | Par Adrien Pécout (Rio de Janeiro, envoyé spécial)

     

    Pierre Houin et Jeremie Azou après leur finale victorieuse aux JO de Rio, le 12 août.
    Pierre Houin et Jeremie Azou après leur finale victorieuse aux JO de Rio, le 12 août.
    CARLOS BARRIA / REUTERS

    Présentés comme « les favoris » de la course par le speakeur, les Français Jérémie Azou et Pierre Houin ont confirmé leur statut en remportant la troisième médaille d’or française de ces Jeux olympiques de Rio, vendredi 12 août en fin de matinée, après celles obtenues en équitation et au canoë-kayak.

    Lire aussi :   Un jour à Rio : cinq médailles françaises, les rugbymen fidjiens dans l’histoire et un 22e titre pour Phelps

    Placé sur la ligne 4, le bateau français (6 min 30 s 70) a devancé les embarcations irlandaise (6 min 31s 23) et norvégienne (6 min 31 s 39), sous une pluie fine qui n’a pas découragé la présence d’un public nombreux aux abords de la lagune Rodrigo de Freitas.

    Les bras au ciel, se congratulant l’un et l’autre, Azou et Houin, lunettes de soleil et visière sur la tête, peuvent savourer leur victoire à l’issue d’une course qu’ils ont dominée quasiment de bout en bout.

    La France avait commencé la course en tête avant d’être dépassé à mi-parcours par la Norvège, qui concourrait sur la ligne voisine. Frayeur de courte durée, puisque le duo Azou-Houin, champion du monde en titre, a repris la tête avant même de parvenir dans le champ de vision des spectateurs massés sur la tribune principale du complexe nautique de Lagoa.

    Sous les « Allez les Bleus », l’aviron tricolore fête donc son deuxième podium olympique lors de ces Jeux, après la médaille d’argent obtenue la veille dans l’épreuve masculune du quatre sans barreur poids léger.

    Lire aussi :   JO 2016 - aviron : le bronze pour le quatre sans barreur

     

    Jeremie Azou  et Pierre Houin à Rio, le 11 août.
    • Adrien Pécout (Rio de Janeiro, envoyé spécial)
      Journaliste au Monde
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  • Le FMI pousse la Chine à prendre des mesures contre ses dettes


    Par AFP , publié le 12/08/2016 à 15:21 , mis à jour à 15:21

    La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde (C) lors d'un meeting du G20 à Ghengdu en Chine le 23 juillet 2016

    La directrice du Fonds monétaire international Christine Lagarde (C) lors d'un meeting du G20 à Ghengdu en Chine le 23 juillet 2016

    afp.com/FRED DUFOUR

    Pékin - La Chine doit réagir "de toute urgence" à l'envolée des dettes de ses entreprises et cesser de se reposer sur le crédit pour doper l'activité, a averti le FMI vendredi, faute de quoi le pays subira une "croissance affaiblie de façon permanente".

    Si les perspectives de la deuxième économie mondiale restent encourageantes à court terme, soutenues par des "politiques macroéconomiques accommodantes", le Fonds monétaire international s'inquiète des fragilités financières grandissantes du pays. 

    Pékin s'efforce de rééquilibrer son modèle économique vers la consommation et les services, au détriment des industries lourdes et exportations à faible valeur ajoutée, ses moteurs de croissance traditionnels. 

    Mais "la transition continuera d'être complexe, difficile, et potentiellement chaotique", a martelé le Fonds dans un rapport annuel. L'institution de Washington s'inquiète en particulier de la montée fulgurante des dettes des entreprises. 

    Celles-ci, en excluant le secteur financier, s'établissaient en 2015 à environ 120% du PIB chinois, mais elles pourraient bondir à près de 140% d'ici 2019, selon des projections présentées par le Fonds. 

    Avec le vif ralentissement de l'activité, les créances douteuses représentent désormais 5,5% du total des prêts, mais elles sont susceptibles de grimper à 15,5% --auquel cas, les pertes potentielles pourraient équivaloir à "environ 7%" du PIB, avertit le FMI. 

    Certes, Pékin a promis de réduire drastiquement les surcapacités de production dans la sidérurgie et le secteur du charbon, très affectés par un endettement massif, mais "une solution plus complète" fait défaut et les réformes des groupes étatiques piétinent, poursuit le rapport. 

    Or, les entreprises d'Etat, beaucoup plus endettées que les firmes du secteur privé, empruntent à bas coût grâce aux garanties apportées par les autorités, "ce qui fausse l'allocation des ressources et encourage l'inefficacité", tranche le FMI, enjoignant à des "mesures urgentes" nécessaires pour que ces difficultés "restent gérables". 

    Faute de réformes structurelles rapides, et en cas de poursuite d'une politique de relance économique reposant sur un gonflement sans fin du crédit, "les vulnérabilités s'intensifieront" et conduiront le pays à "une croissance affaiblie de façon permanente", avertit le Fonds. 

    Pékin se dit certes prêt à restructurer ses entreprises d'Etat obsolètes en réduisant leurs colossaux effectifs, mais les autorités locales freinent des quatre fers, soucieuses ne pas alimenter l'instabilité sociale. 

    Par ailleurs, le gouvernement central n'a cessé depuis deux ans de multiplier les assouplissements monétaires, puis les accroissements de dépenses publiques afin de stimuler une activité à la peine... au prix d'une nouvelle embardée de l'endettement privé. 

    La croissance économique de la Chine était tombée l'an dernier à 6,9%, au plus bas depuis un quart de siècle, avant de s'essouffler à nouveau au premier semestre 2016. 

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      Faits divers - Justice
     Martigues : l'enfer aux portes de la ville
    Jeudi 11/08/2016 à 08H50   Martigues
      LIEN 

    Deux feux ont aussi fait rage dans le vallon du Pauvre Homme à Martigues, et à l'Aupierre sur les hauteurs d'Istres

    Faits divers - Justice - Martigues : l'enfer aux portes de la ville
    Plusieurs voitures, ainsi qu'un deux-roues et un engin agricole, ont été détruits par les flammes dans le jardin de cette maison, investi rapidement par les pompiers qui ont enfoncé les portails pour sauver les habitations menacées. Photos F.B.
     

    La coïncidence est pour le moins troublante. Hier matin, peu après 11h, un incendie s'est à nouveau déclaré dans le quartier du Vallon du Pauvre Homme, entre Martigues et Port-de-Bouc.

    Un départ de feu situé quasiment au même endroit, à quelques mètres près, de l'incendie qui s'était déclaré lundi après-midi, parcourant 8000 m² de broussailles et de canniers.

    La voie rapide coupée

    Mais cette fois, les conditions n'étaient plus les mêmes. Pas de légère brise du sud, mais un mistral à décorner les boeufs qui a poussé les flammes en direction de la N568.

    En quelques minutes, la voie rapide a été envahie par une épaisse fumée, et comme on pouvait s'y attendre, le feu a "sauté", suivant le chemin du Vallon du Pauvre Homme, en menaçant maintenant les habitations.

    Plus de cinquante sapeurs-pompiers ont été déployés pour lutter contre ce qui est vite devenu un feu urbain. Tandis que la voie rapide était coupée et la circulation déviée par Istres, les secours, sans l'aide des moyens aériens ont dû lutter contre les flammes maison par maison.

    Plusieurs engins ont été positionnés sur la route de Port-de-Bouc, mais devant eux, en contrebas de la voie rapide, le feu a tout de même fait des dégâts.

    Plusieurs véhicules détruits par les flammes

    Les sapeurs-pompiers ont dû enfoncer un portail pour accéder à un jardin dans lequel plusieurs véhicules étaient en train de brûler.

    Une caravane a également été détruite ainsi qu'un petit engin agricole, mais la maison a toutefois pu être sauvée et la progression du feu stoppée avant qu'il ne dégénère.

    À peine plus d'une demi-heure après l'arrivée des secours, le feu était maîtrisé après avoir parcouru deux hectares.

    Restait à noyer le site pour éviter les reprises, attisées par le fort mistral. Mais à peine les pompiers avaient-ils terminé qu'un autre départ était signalé à Fos-sur-Mer.

    Feux dans les Bouches-du-Rhône : 3300 hectares brûlés, retrouvez toutes les informations en direct.

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  • Terrorisme au Canada

    11 août 2016 20:01; Act: 11.08.2016 20:40      LIEN

    Le FBI a alerté le Canada juste à temps

    Le terroriste arrêté mercredi au Canada avait prêté allégeance à l'État islamique. La vidéo a été vue par les services américains, qui ont immédiatement prévenu leurs voisins.

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    La police canadienne est intervenue avant que l'homme ne commette un massacre. (photo: AFP/Viktor Pivovarov)

    Le Canadien abattu mercredi au sud de Toronto avait plaidé allégeance au groupe État islamique dans une vidéo interceptée quelques heures plus tôt par le FBI américain. Celui-ci a immédiatement alerté Ottawa d'une attaque imminente, a indiqué jeudi la police fédérale canadienne.

    Aaron Driver, 24 ans, a été abattu dans un taxi devant son domicile mercredi par les forces d'élites de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) après avoir actionné un engin explosif, a déclaré en conférence de presse le Commissaire adjoint de la GRC, Mike Cabana. «Tôt mercredi matin, la GRC a reçu des informations crédibles du FBI, dont une vidéo martyre qui avait été préparée par un individu qui en était aux dernières étapes de préparation d'un attentat à l'engin explosif improvisé». L'attentat «était censé avoir lieu dans les 72 heures et devait cibler un centre urbain, soit le matin, soit le soir, pendant les périodes d'affluence».

    Le visage couvert

    L'assaut a été donné mercredi vers 16h30 locale (22h30 au Luxembourg) lorsque M. Driver a quitté son domicile de Strathroy, une petite ville située à 225 km au sud de Toronto, avant de «s'engouffrer dans un taxi qui venait d'arriver». «La GRC est intervenue contre le suspect qui a déclenché un engin explosif à l'arrière du taxi», a précisé M. Cabana, notant que M. Driver avait été tué au cours de cette intervention. Dans le même temps, l'agence de transport en commun de Toronto (TTC) avait été informée mercredi par les autorités d'une «menace terroriste crédible», a indiqué jeudi Brad Ross, porte-parole de cette agence, ce qui semble indiquer que la plus grande ville canadienne était la cible de ce sympathisant de l'EI.

    Sur la vidéo diffusée par la police, un individu vêtu de noir et le visage largement couvert prévient le gouvernement canadien qu'il doit répondre de son engagement aux côtés de la coalition internationale contre le groupe EI. «Vous avez une lourde dette à payer et vous avez du sang de musulmans sur les mains», déclarait cet homme sur la vidéo avant de déclarer son allégeance au groupe EI.

    (L'essentiel/AFP)

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    Publié le 10 août 2016 à 19h34 | Mis à jour le 11 août 2016 à 12h36     LIEN

    Un sympathisant de l'EI qui planifiait un attentat à Toronto tué

    Aaron Daniel Driver habitait chez sa soeur à Strathroy-Caradoc,... (PHOTO PC)

    Agrandir

    Aaron Daniel Driver habitait chez sa soeur à Strathroy-Caradoc, en banlieue de London, en Ontario. C'est dans cette ville que s'est déroulée toute la soirée une opération policière majeure.

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    Un sympathisant du groupe État islamique (EI) qui avait été relâché sous de sévères conditions l'an dernier à Winnipeg sans être accusé a été tué hier dans une opération policière majeure en Ontario. Selon CBC, Aaron Daniel Driver, 24 ans, désirait commettre un attentat à la gare Union, de Toronto, qui est fréquentée par près de 200 000 usagers par jour.

    La Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait annoncé hier soir avoir reçu de « l'information crédible indiquant une menace terroriste potentielle » et avoir « identifié » un suspect, sans donner plus de détails. Or, un document interne du gouvernement fédéral cité par CTV et CBC indiquait que le suspect avait l'intention de commettre hier un attentat à la bombe pour tuer le plus de personnes possible. Le document mentionnait ses liens avec le groupe État islamique.

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    Aaron Driver

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    Vers 16 h, une opération policière d'envergure a été lancée par les forces d'élite de la GRC et s'est poursuivie toute la soirée dans la petite ville de Strathroy-Caradoc, en banlieue de London. Des tireurs d'élite étaient installés en position de tir sur plusieurs terrains résidentiels du périmètre, tandis que des membres de l'escouade antibombe pénétraient dans une résidence vêtus d'habits de protection contre les explosifs.

    « J'ai entendu un gros bruit. Je ne sais pas si c'était des tirs », a raconté au Toronto Star Maria Pereira, qui habite tout près de la résidence du suspect.

    « J'ai ouvert la porte avant et j'ai vu qu'il y avait des policiers partout. J'avais peur. J'avais peur d'être seule chez moi », a dit Maria Pereira.

    Selon CBC, Aaron Daniel Driver se serait blessé et aurait blessé une autre personne en faisant exploser une bombe. C'est à ce moment que les policiers de la GRC l'auraient abattu. Il aurait eu en main un autre dispositif explosif prêt à détonner, d'après le récit de la famille Driver rapporté par CBC. 

    La GRC n'a donné aucune information concernant cette opération hier soir et n'a pas confirmé que le suspect était Aaron Daniel Driver. Le corps policier « discutera des détails opérationnels en temps opportun », a indiqué le ministre fédéral de la Sécurité publique Ralph Goodale.

    ARRÊTÉ EN 2015

    C'est dans cette ville du sud de l'Ontario qu'était tenu d'habiter Aaron Daniel Driver en raison de conditions de libération imposées par la Cour, selon CBC. L'homme de 23 ans avait été arrêté par la GRC en juin 2015 à Winnipeg. Il était soupçonné d'avoir publié sous le nom de Harun Abdurahman un guide sur les réseaux sociaux afin d'aider les djihadistes à se rendre en Syrie. Il avait également fait l'apologie de l'attentat du parlement d'Ottawa perpétré par Michael Zehaf-Bibeau en 2014. En février 2016, il avait même admis à CBC être un « sympathisant » de l'État islamique.

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    Aaron Driver à sa sortie d'une cour de Winnipeg, en février dernier. 

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    Aaron Daniel Driver n'avait finalement fait face à aucune accusation, mais avait accepté de se soumettre à plusieurs conditions de remise en liberté. En acceptant cela, il reconnaissait « qu'il existait un risque raisonnable de craindre qu'[il] commette un acte terroriste ». Driver n'avait pas le droit d'utiliser un ordinateur ou un téléphone cellulaire. Toutefois, il n'avait pas à porter un bracelet GPS, comme ses conditions initiales l'imposaient, puisqu'il avait contesté cette décision.

    TRUDEAU INFORMÉ

    Le ministre Ralph Goodale a affirmé hier soir par communiqué avoir discuté de la situation avec le premier ministre Justin Trudeau « afin de confirmer que la sécurité publique a été protégée adéquatement et qu'elle le demeure ». Le ministre a assuré que les services policiers ont pris les « mesures qui s'imposent pour garantir la sécurité de notre pays et de ses citoyens ». Le niveau national de menace terroriste pour le Canada était toujours au niveau « moyen », a-t-il ajouté.

    L'État islamique utilise les réseaux sociaux comme Facebook et Twitter pour inciter ses sympathisants à commettre des attentats, a expliqué à La Presse hier soir Kyle Matthews, un chercheur de l'Université Concordia. « L'EI a diffusé ce message dans son magazine et sur sa chaîne : vous devez faire des attaques en Occident pour tuer des gens. On ne sait pas s'il était en contact direct [avec l'organisation] ou s'il a été inspiré par cette idéologie. Mais de plus en plus, des gens décident de faire le djihad seuls. Il y a plusieurs groupes qui donnent de l'information sur la manière de concevoir des vestes de kamikaze ou d'utiliser une voiture pour attaquer les gens », a affirmé l'expert avant de connaître l'identité du suspect.

    Kyle Matthews, directeur adjoint de l'Institut montréalais d'études sur le génocide et les droits humains de l'Université Concordia, étudie l'utilisation des réseaux sociaux comme outil de guerre par les groupes non étatiques, comme l'EI. Il soutient que les Canadiens qui adhèrent à l'idéologie de l'EI sont notamment convertis par l'« empire médiatique » du groupe djihadiste. « Ce ne sont pas des individus qui ont des problèmes mentaux. Ce sont des gens dévoués à cette idéologie, notamment parce que le Canada fait encore partie de la coalition contre [l'État islamique] », analyse-t-il.

    - Avec le Toronto Star

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    Rupture

    Jusqu'où ira le virage sécuritaire en Allemagne ?

    Par Nathalie Versieux, correspondante à Berlin 10 août 2016 à 16:31         LIEN
     

    Thomas de Maizière

     

    Thomas de Maizière à Berlin, le 25 juillet. Photo Tobias Schwarz. AFP

    Le ministre de l'Intérieur, Thomas de Maizière, détaillera jeudi un catalogue de mesures destinées à lutter contre le terrorisme. Un deuxième catalogue, bien plus à droite, est également à l'étude au sein de la CDU.

    Virage à droite pour le gouvernement Merkel. Le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maizière (Union chrétienne-démocrate, CDU) présentera jeudi un catalogue de mesures sécuritaires destiné à lutter contre la menace terroriste. La République fédérale riposte ainsi aux failles détectées lors des quatre attaques commises par des réfugiés ou des enfants de réfugiés fin juillet, dont deux ont été revendiquées par l’organisation Etat islamique.

    Deux mesures devraient être adoptées d’ici la fin de la législature à l’automne 2017. Tout d’abord, le ministre prévoit, selon le quotidien Bild Zeitung, d’introduire une procédure d’expulsion accélérée contre les réfugiés ou les demandeurs d’asile «présentant un danger pour la sécurité publique». Les auteurs de trois des quatre attaques étaient arrivés en Allemagne au cours des dernières années en tant que demandeurs d’asile.

    «Déclaration de Berlin»

    Berlin veut ensuite obtenir, toujours selon Bild, un assouplissement du secret médical pour que les médecins puissent «informer à temps les autorités des crimes planifiés par leurs patients». Un projet aussitôt dénoncé par l’Association des médecins allemands. Le déséquilibré de 18 ans qui s’était inspiré du tueur norvégien Breivik, abattant neuf personnes dont huit adolescents à Munich, fin juillet, était suivi à l’hôpital pour dépression.

    A lire aussi: Après la tuerie de Munich, l’Allemagne en plein débat sécuritaire

    Mais c’est un virage bien plus radical encore que souhaiterait le ministre. Un second catalogue de mesures, bien plus répressif, serait en préparation dans les cercles portés sur la sécurité au sein de la CDU. Thomas de Maizière s’apprêterait ainsi à signer une «déclaration de Berlin», avec les seuls ministres de l’Intérieur des Länder issus de la CDU. Leurs collègues du Parti social-démocrate (SPD), opposé à toute dérive sécuritaire, ne seraient pas invités. Cette déclaration (aux allures de programme électoral en vue des législatives de 2017) contiendrait plusieurs mesures sujettes à polémique, en rupture avec les politiques de l’Allemagne ces dernières années : déchéance de nationalité, interdiction du voile intégral, surveillance du financement des mosquées, expulsions de prédicateurs haineux, recrutement de 15 000 officiers de police d’ici 2020, davantage de vidéosurveillance dans les lieux publics et création d’un centre de lutte contre la cybercriminalité au sein de la police, afin de combattre le trafic d’armes sur le Web. L’auteur de la tuerie de Munich s’était procuré son arme sur le «Darknet», cet Internet caché, anonyme et chiffré, utilisé notamment pour des transactions illégales.

    «Gouvernements étrangers»

    Pour couronner le tout, les spécialistes de la sécurité au sein de la CDU comptent s’attaquer à l’une des principales réformes du gouvernement Schröder : la double nationalité. Le déploiement de drapeaux turcs à Cologne début août, dans le cadre d’une manifestation pro-Erdogan, a choqué les Allemands. «Celui qui veut s’engager en politique en faveur de gouvernements étrangers, nous lui demandons de quitter le pays», stipule la déclaration.

    En déplacement à Brême mercredi, Thomas de Maizière a dit «ne pas être d’accord avec tous les points» inscrits dans la déclaration de la CDU, sans nier l’existence d’un tel catalogue, visiblement destiné à riposter à la pression du parti populiste Alternative pour l’Allemagne (AFD).

    Nathalie Versieux correspondante à Berlin
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