Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, va proposer un plan «en dix points» destiné à lutter contre les paradis fiscaux, notamment en instaurant une «liste noire» unique des paradis fiscaux, ont rapporté dimanche des médias allemands.

Selon ce plan, dévoilé par le quotidien des affaires Handelsblatt et le journal Die Welt, M. Schäuble plaide pour que chaque pays introduise un registre faisant apparaître qui se cache derrière chaque société écran, sans toutefois vouloir les interdire.

Ce type de mesure est déjà décidée au sein des pays de l’Union européenne, rappelle le Handelsblatt, mais M. Schäuble souhaiterait que «ces registres nationaux soient systématiquement mis en réseau à travers le monde», selon le texte de ce plan baptisé «Combattre de façon résolue la fraude fiscale, l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent».

Il propose encore d’établir une «liste noire» internationale unique sur laquelle figurent les pays qui ne respectent pas les règles en matière fiscale.

Il propose aussi que les ONG et les journalistes aient accès à ces registres, au même titre que les autorités fiscales.

Au niveau allemand, le plan envisage une quasi suppression de la prescription dans les cas de fraude fiscale: «les fraudeurs ne doivent plus pouvoir se réfugier dans la prescription», indique le texte.

Il prévoit également des sanctions plus importantes pour les entreprises et les banques prises en défaut : «les sanctions prononcées par les autorités de surveillance (en Allemagne) vont jouer prochainement un rôle plus important», prévient le texte, qui envisage des pénalités financières beaucoup plus importantes.

«Nous avons besoin d’une transparence totale», écrit par ailleurs Wolfgang Schäuble dans l’édition dominicale de Bild.

Dévoilé par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), qui a analysé 11,5 millions de documents émanant du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, le scandale d’évasion fiscale dit des «Panama Papers» a provoqué une onde de choc dans le monde entier.

Il a conduit plusieurs pays à ouvrir des enquêtes afin d’identifier l’identité des fraudeurs présumés et les faits qui leur sont reprochés.

AFP